-
Amarote
Pour l'Arbre à Mots de FF pour la quinzaine, je vous présente Lady Amarote
Lorsque Sanguine, la lune rouge de Noctalie, est à son apogée, Lady Amarote sort de son profond sommeil.
Elle revêt une robe pourpre à broderies d'or, se pare de ses bijoux qui rutilent de rubis, de grenat et d'escarboucle. Elle coiffe longuement sa somptueuse chevelure d'ébène et, d'un pas léger, parcourt les longs couloirs sombres de son château perché au sommet d'un pic rocheux qui, tel un corbeau, surveille les villages environnants.
Elle monte dans la plus haute tour et là, dans la clarté rougeoyante de la lune, elle appelle les âmes errantes.
De longues formes blanches s'irisant de lueurs cramoisies s'élèvent jusqu'à elle.
La silhouette de Lady Amarote se découpe comme une blessure sur la chair noire de la nuit.
Puis, tel un chef d'orchestre, elle lève les mains. Le vent se met à geindre accompagné des hululements des oiseaux nocturnes et du bruissement des feuilles.
Les ombres blanches oscillent au gré des mouvements des bras graciles de Lady Amarote.
A son commandement, elles s'élancent dans une danse qui les tord et les malmène.
Modelées par le vent et les mains de Lady Amarote, chacune d'entre elles perd peu à peu son apparence de voile informe, des corps, des visages apparaissent. Bouches ouvertes sur des cris, yeux hagards reflétant l'incompréhension, les âmes se rapprochent de celle qui vient de les convoquer. Un chant s'élève de sa bouche vermeille, leur révélant leur nature, récitant leur vie, leur apprenant leur fin.
Tournoyant dans la ronde folle qui les entraîne, les fantômes laissent échapper une longue mélopée mêlant espoir et désespoir.
Leur reine seule sait quel sort leur est réservé, ils la supplient de leur révéler leur avenir : le repos, la lente décomposition de leur être, une renaissance peut-être ?
Mais Lady Amarote, impavide et souveraine, continue de les faire danser au rythme de ses désirs. Tant que la lune rouge trône dans le velours de la nuit, le monde de la nuit et des morts est sien.
Lorsque tout doucement, Sanguine commence à sombrer vers l'horizon, la folle danse ralentit. Les mouvements de Lady Amarote s'alanguissent, il va bientôt être l'heure pour elle de rejoindre sa couche.
Alors, d'un geste elle réunit devant elle toutes les ombres dansantes et épuisées. Elle aspire leurs dernières forces vives et, lorsqu'elle tourne les talons pour plonger dans les ténèbres de sa demeure, derrière elle les fantômes s'effilochent en nuages rosés et retournent se fondre dans le grand tout.
Dans les villages terrés au pied du château, les habitants tremblants encore des échos de la danse d'adieu des leurs, sortent et se dirigent vers les cimetières pour rendre un dernier hommage à ceux disparus depuis la dernière lune rouge et ramasser le léger morceau d'étoffe rouge qu'ils laissent derrière eux et qui accompagnera les vivants jusqu'à ce qu'à leur tour, ils aillent danser pour Lady Amarote.
Quant à elle, rassasiée, elle s'endort à nouveau pour rêver les vies qui maintenant palpitent au creux de son esprit.
Merci à Claire et Pascal qui m'ont permis d'emprunter et de trafiquer une de leurs photos.
-
Commentaires
Heureusement qu'il n'est que 9 h du matin, j'ai le temps d'oublier tes fantômes et pourrait dormir sans cauchemarder hihihi.
Bonne journée. BisousLe vent soufflait sous la porte, j'entendais un corbeau croasser dans le lointain, et quand frissonnant sous l'édredon j'approchais de la fin de l'histoire heureusement je m'étais endormi.
Non... je suis trop dur... Ton imagination déborde, c'est bon signe !
hé bien quel douce histoire onirique! on se laisse porter très facilement^^ merci martine!!!!
bonjour Martine excellent ! heureusement que je ne le lis pas le soir !!! les frissons ! je me suis laissée porter par cette histoire magique ! bonne journée bisous
Une histoire comme je les aime.... Un personnage que ta lady Amarote ! Suis pas prête encore pour aller danser avec elle.... La lire de mon vivant me suffit ! Jill
Pour t'endormir avec un corbeau tu dois t'appeler Edgar Allan ! J'aime bien quand mon imagination déborde, c'est signe que je suis en bonne santé !
En effet, n'allons pas danser avec elle trop vite, il y a encore tellement de choses à découvrir !
Non, je ne claquerai pas des dents ! Non, je ne me cacherai pas sous mes draps !
Je crois que la lune rouge de Galapagos se lève, je vais monter les 2455 marches du donjon et je vais faire valser à mon gré tous les preux chevaliers qui soupirent près du pont-levis...
Bises de Délires ^!^
Oh! une histoire digne du château de Draculette:-)) moi je n'ai encore rien trouver sur ce mot, je cogite, bisous et douce journée
2455 marches, eh bien tu dois avoir des mollets en béton, je ne suis pas sûre que tu sois encore capable de valser après une pareille ascension !
Ajouter un commentaire
Mais ça fait peur ton truc!!!!!!!!!
Comment ça je suis infantile????????