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Apolline
Nouveau prénom de notre Bigornette
Apolline est la petite amie d'Aymard le canard.C'est une fort jolie cane sauvage qui a atterri, enfin je veux dire amerri dans la mare d'Aymard un beau jour de printemps.
Un peu tête en l'air, elle s'était éloignée de son groupe et faisait une halte sur le clocher de l'église. Igor lui avait conseillé de visiter le cours de l'Olive et d'aller saluer de sa part la bande de canards de l'étang, elle y serait bien reçue.
En bonne touriste, Apolline avait suivi les conseils du vieux sage.
Après avoir musardé au-dessus de Bigorbourg elle avait fait une arrivée remarquée au milieu de la petite bande d'Aymard.
Il faut dire que si elle est brillante voleuse (je l'entends dans le sens de voler avec des ailes, pas de chaparder), elle est même capable de faire des loopings c'est dire, elle est en revanche très peu douée pour les atterrissages et casse régulièrement du bois.
Ce jour-là donc, elle fit un plouf retentissant juste devant le bec d'Aymard qui pris une bonne douche.
Il s'apprêtait à incendier copieusement la coupable lorsqu'il se noya (un comble pour un canard) dans deux grands yeux noirs. Son petit cœur de canard ne fit qu'un tour et il pris un bon coup de jus (forcément, un coup de foudre dans l'eau et c'est parti pour l'électrocution !).
Apolline le tira donc de l'eau et lui fit du bec à bec.
Aymard cru être arrivé au paradis des canards.
Tout bêta il ne sut que bredouiller "quoi, quoi, quoi"
Mutine Apolline lui fit remarquer qu'il n'était pas de la bonne couleur pour coasser, ce qui cloua le bec à notre bégayeur.
La belle le planta là, elle se restaura d'un petit poisson qui passait par-là bêtement et repris son vol.
Le pauvre Aymard n'était plus en état de mettre une palme devant l'autre, il traînait son vague à l'âme de la ferme à l'étang, de l'étang à la ferme. Tous ces compagnons s'inquiétaient, lui habituellement si joyeux n'était plus que l'ombre de lui-même. Que se passait-il ?
Après un interrogatoire serré, comme savent si bien les mener les mères, maman Cane finit par arracher des aveux à son caneton (si, c'est pour les mères canes comme pour les mères humaines, leurs enfants même adultes restent leur bébé, enfin leur oisillon).
Pas de doute, le pauvre était malade, malade d'amour et en plus il avait choisi une vagabonde qui repartirait avec les premiers froids, Maman Cane en était sûre, il n'y survivrait pas. Elle prit donc les choses en main.
Avec une parfaite mauvaise foi, elle décida que tout était de la faute d'Igor, après tout c'est lui qui avait indiqué leur mare à "l'étrangère". A lui donc de réparer les dégâts, non mais !
Petit problème, Maman Cane n'était pas en mesure de voler jusqu'en haut du clocher. Connaissant le secret d'Igor, capable de voler quand les cloches sonnaient, elle demanda à Venceslas l'âne peintre de lui dessiner vite fait un petit rébus pour Anthelme le sonneur de cloches, bedeau, fossoyeur.
Venceslas par amitié pour Aymard s'exécuta.
Maman Cane prit donc le chemin de l'église son dessin dans le bec et le déposa au pied d'Anthelme, comme il semblait ne pas s'en préoccuper, elle lui pinça (en douceur) le mollet. L'homme et la cane se fixèrent.
Anthelme habitué à en voir de drôle ramassa et déchiffra le message, alla voir Père Paterne qui lui donna le droit de sonner les cloches, il ne savait pas pourquoi, mais un dessin de Venceslas n'est jamais à négliger.
Dès que les cloches se mirent en branle Igor s'envola et atterri près de Maman Cane qui lui vola dans les plumes, bon façon de parler vu qu'Igor étant en métal, Maman Cane n'avait pas envie de s'abîmer le bec.
Elle lui expliqua les malheurs de son rejeton et la responsabilité qui était la sienne.
Igor, philosophe, ne releva pas la mauvaise foi maternelle et promit d'essayer de rectifier la situation.
Dans les jours qui suivirent les habitants étonnés virent une multitude de canards sauvages et d'oiseaux de toutes races tourner autour du clocher.
Igor battait le rappel des troupes pour arriver à localiser la belle Apolline.
Après quelques jours d'angoisse pour la famille d'Aymard qui le voyait fondre à vue d'œil, elle fut repérée par un pigeon, ça ne pouvait pas mieux tomber, celui-ci ayant entendu une fable d'un certain La Fontaine sut trouver les mots pour convaincre la belle d'accorder un peu de son temps à son amoureux transi.
La douce n'avait pas un cœur de pierre, elle se rendit donc à la mare d'Aymard. Celui-ci dûment entraîné par Maman Cane sut se montrer à la hauteur, il retrouva la parole pour se faire poète, apporta à sa dulcinée fleurs fraîches et libellules, mais par-dessus tout il arriva à rester lui-même et la fit rire, la partie était gagnée.
Et lorsque les canards sauvages repartir en automne, Apolline fit le choix de rester avec la tribu de la mare, on lui fit une place au chaud pour qu'elle ne souffre pas du froid et la nuit de Noël, elle accompagna fièrement Aymard à la messe de minuit.
Et peut-être bien que ce printemps, Maman Cane deviendra Grand-Maman Cane, en tout cas elle attend avec impatience !
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Commentaires
un régal... l'image du canard qui ne peut plus metttre une palme devant l'autre est excellente et en plus il se noit dans les yeux de la cannette...hihi... c'est un florilège de bons mots...Merci Martine...Je ne suis pas déçue... c'est toujours passionnant... gros gros bisous et belle journée à toi et à tous ces charmants habitants du village...
Ton quoi quoi m'a bien fait rire. tout d'ailleurs et sourire. La gentillesse est contagieuse
bises et beau mercredi
Je pense que les élèves de ma fille apprécieraient grandement un conte aussi joli.
J'ai dévoré ces quelques lignes avec grand plaisir.
Merci
Je te souhaite une bonne soirée
Bisous
Chatonnehihi je vois qu'elle t'as bien inspirée cette petite ! bonne soirée £
Elle a eu chaud la petite cane de ne pas passer àla casserole pour le réveillon de Noel ou celui de l'an !
Quelle imagination, c'est un passionnant roman fleuve...
Ca y est j'ai retrouvé c'était Jacques Courtois et Omer http://boutique.ina.fr/edu/divertissement/chansons/I07147796/jacques-courtois-et-omer.fr.html
pas loin de là il y avait aymard et apolline ils s'étaient retrouvés tout allait pour le mieux
bravo encore une fois
bisous de la grandmère des côtes d'armor29PATSYSamedi 18 Janvier 2014 à 17:40
Je parlais de l'excellent Jarod. L'autre caméleon ne me dit rien, quand au canard à la voix de fausset je m'en souviens mais pas fichu d'y coller un nom ! Aïe, aïe, mémoire quand tu nous lâches...30PATSYSamedi 18 Janvier 2014 à 17:40
Un pur régal comme toujours. Ton bestiaire s'aggrandit à vue d'oeil ; pour la prochaine fois, une vache, un renard, un lapin, un hérisson ou, tiens pourquoi pas un loup ??
Comme dans le Caméleon (série que j'adorais) :"Igor connait le secret !!!"
Plein de bisous. j'te mail tout bientôt
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Voilà un bien joli conte autour de la cane !
J'ai beaucoup aimé la description du coup de foudre !
Bravo et belle journée, Lyly