• Pour notre atelier d'écriture de mercredi le défi était le suivant :

    Inclure successivement ces 3 phrases

    - L'agent SBX14 serra son arme au fond de sa poche

    - Il l'aurait

    - La mare de sang s'étalait sur le béton

     

    La nuit était noire, elle était tombée et elle s'était fait mal. L'agent SBX14 serra son arme dans sa poche et ricana, il avait de ces idées par moment ! En fait, quelqu'un était bien tombé en même temps que la nuit, quelqu'un que les grands chefs lui avaient demandé d'alpaguer. Seulement les grands chefs, étant grands, comme leur nom l'indiquait avaient omis de lui dire à quoi ressemblait ce quelqu'un et ce qu'il avait fait. Mais aucune importance, il était un agent brillant et obéissant, il l'aurait ce, ce quoi ? Ce bandit, ce malfaiteur, cet assassin, ce, ce, ce truc. Il l'aurait et ce serait sa dernière mission.

    L'agent SBX14 ne se sentait pas bien, il aimait les missions bien cadrées du genre : "L'agent SBX14 serra son arme au fond de sa poche, il l'aurait ce sale espion, tiens d'ailleurs le voilà qui passait, pan et hop la mare de sang s'étalait sur le béton."

    Seulement voilà, ça n'allait pas se passer comme ça aujourd'hui semblait-il. Les grands chefs avaient seulement daigné lui dire que le, le quoi ? L'espion, le transfuge, le, le bidule s'était réfugié dans le grand magasin de la Samaritaine, faut dire qu'on y trouve de tout à la Samaritaine.

    Bref l'agent SBX14 avait forcé la porte du magasin et se glissait subrepticement au milieu des ombres qui s'étalaient au sein des rayonnages. Un bruit l'attira à l'étage de l'ameublement.

    Oui, là-bas une silhouette se déplaçait, elle glissait sur un rayon de lune. Les grands chefs lui avaient dit de tirer sans sommation donc il suivait forcément un coupable, les grands chefs ne peuvent pas se tromper.

    Il tira son arme de sa poche et fit feu. Un bruit assourdissant retentit mêlant le son de la déflagration avec celle d'un bris de verre.

    L'agent SBX14 s'approcha de l'ennemi à terre. Ce qu'il vit le glaça, la mare de sang s'étalait sur le béton,http://us.123rf.com/400wm/400/400/cthoman/cthoman1005/cthoman100500091/6940322-un-espion-de-dessin-anime-dans-un-manteau-se-faufilent-autour.jpg elle s'écoulait de la psyché brisée et dans les débris de celle-ci il vit l'agent SBX14 allongé raide mort.

    Le lendemain matin, les grands chefs envoyèrent les nettoyeurs qui récupérèrent l'agent SBXOO complètement dingue en train de rire comme un petit fou en chantant "La nuit est tombée et elle s'est fait mal". Les grands chefs étaient satisfaits, on ne démissionnait pas du Service, ceux qui s'y risquaient étaient éliminés ou terminaient leur vie à moitié fous cloîtrés dans un village dirigé par un certain numéro 6.


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  • Non je vous donne pas tout de suite la consigne, c'est plus drôle !

     

    Entrez, entrez ! C'est la première fois que vous venez consulter ?

    Oui, jusqu'à maintenant je n'avais jamais été malade !

    Jamais malade ? Vous en avez de la chance !

    Oui, j'ai toujours eu une santé en inox

    Même en hiver ? Jamais un petit rhume ?

    Non, pour tout dire j'adore le froid. Ah, en revanche si, j'ai eu un petit problème l'année dernière, vous savez pendant la période de canicule !

    Ah oui, un coup de chaud ? Une insolation ?

    Non, du surmenage, il a fallu que j'accélère ma cadence de travail.

    Evidemment en pleine chaleur, travailler plus et plus vite ce n'est pas l'idéal !

    Comme vous dites, mes patrons n'étaient jamais satisfaits, ils n'arrêtaient pas de m'apporter tout un tas de choses à stocker, crevant !

    Et le dos ? Tout ce travail de portage doit vous fatiguer le dos non ?

    Non, non, j'ai les reins en acier, toujours droit comme un I, jamais un lumbago !

    Ah je vous envie mon bon ami. Alors en fait qu'est ce qui vous amène ?

    Un problème de refroidissement !

    Comment ça un problème de refroidissement, vous venez juste de me dire que vous n'étiez jamais enrhumé !

    Non, je ne vous parle pas de rhume, je vous parle de refroidissement !

    Et alors ? Ce n'est pas la même chose ? Généralement un rhume commence par un refroidissement !

    Peut-être, mais chez moi voyez vous un problème de refroidissement ça me donne de la température, et la température ça ne va pas du tout !

    Oui, nous sommes bien d'accord, un refroidissement s'accompagne souvent de température, c'est normal.

    Pour les autres oui, mais pas pour moi ! Le refroidissement comprenez vous, c'est en quelque sorte mon fonds de commerce !

    Le refroidissement votre fonds de commerce ? Franchement, j'ai un peu de mal à suivre. En gros, si je comprends bien vous vous plaignez de ne pas avoir de refroidissement c'est ça ?
    C'est ça, pas de refroidissement, donc mes patrons ne sont pas contents et menacent de me renvoyer.
    Oh mais c'est grave ça, c'est de la maltraitance ! Depuis quand veut-on renvoyer quelqu'un qui n'est pashttp://2xs.fr/Fridge/wp-content/uploads/2010/11/frigo.jpg malade, enfin qui voudrait être malade, en fait j'y perds mon latin. Si vous le voulez bien reprenons au début. Puis-je avoir votre nom et votre prénom pour mes fichiers ?

    Bien sûr docteur : Nom : réfrigérateur, prénom : Frigidaire

     

    Et la consigne était "La maladie du frigidaire" évident non ? Je peux vous dire que le délire était au rendez-vous pour tout le monde !


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  • Nouveau défi de notre atelier d'écriture : Rédaction d’une introduction de livre. Avec explication du futur écrit (du projet d’écriture) (but, manière)

    Le savoir vivre pour les nuls. Ce livre a pour but, au travers d’exemples simples, de ré-inculquer à nos concitoyens le B A BA du savoir-vivre.

    Il s’articulera autour de situations très explicites et proposera plusieurs choix d’actions. Le lecteur devra donc s’essayer à résoudre des problèmes de plus en plus compliqués de manière à contenter tout le monde.

    Il est bien évident qu’un important travail sur soi, une réappropriation de son égo, de son moi, de son sur-moi, voire même de son sous-moi seront les conditions sine qua non pour la bonne intégration et la nécessaire restitution au plus près de ces principes antédiluviens et terriblement perturbateurs pour la psyché que sont des actes tels que tenir une porte, ne pas mettre à fond la sono.

    Les exercices seront gradués en difficulté pour aboutir enfin au summum de la complication à savoir laisser sahttp://www.mygadgetcompany.com/22-831-large/mini-punching-ball.jpg place assise à une personne âgée, unijambiste et manchote ou encore pire manœuvrer sa voiture afin de n’utiliser qu’une place de parking au lieu de deux.

    Le livre sera fourni avec un punching ball pour se défouler lorsque les exercices auront mis en péril l’équilibre mental de l’impétrant.

     


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  • Rien que ça ! Voilà deux petits textes qui prouvent que le terme péché est à prendre avec précaution.

    Les 7 péchés capitaux  je vous les rappelle pour mémoire : Colère, luxure, gourmandise, avarice, orgueil, paresse, envie.

    http://www.colorier.net/main/coloriages/56376.gifLorsqu'elle naquit ses parents la trouvèrent superbe et elle l'était : rose, blonde et joufflue. C'était un beau bébé qui se laissait aller avec bonheur au creux de son berceau, repue du lait maternel. Bien sûr, parfois, il fallait bien qu'elle se fasse les poumons comme disaient les grands-mères et là branle-bas de combat, elle donnait de la voix à grand renfort de braillements. En grandissant sa mère, sur sa demande expresse, la pomponnait et l'emmenait au parc où elle essayait de chiper les jouets des autres enfants, tout en gardant les siens bien à l'abri du sac maternel. Bref, une petite fille tout à fait normale pour son âge. Et on est en droit de supposer qu'en grandissant elle ajoutera encore un délicieux péché à la panoplie presque complète qui était la sienne à cet âge tendre.

    A la mi-août je me pavane, attirant à moi tous les beaux mâles que les autres minettes convoitent. Il faut dire quehttp://ekladata.com/GprZO2AnwXMTxFMXZ5zcyvB9WQk.gif mon corps souple les fait miauler de bonheur. Après nos ébats, ils ont intérêt à me laisser en paix sinon gare aux coups de griffes. Puis, impériale, je rentre chez moi où je me gorge des délicieuses croquettes qui me font de l'œil du fond de ma gamelle, avant de m'alanguir dans mon panier moelleux au soleil. En fait, il n'y a guère que l'avarice que vous ne trouverez pas chez moi, à quoi bon, mes esclaves humains sont près à assouvir tous mes désirs.


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  • Une phrase de début "La pluie tombait avec force sur les trois randonneurs" et une phrase de fin "Elle posa son sac de voyage et referma tristement la porte de la chambre d’hôtel derrière elle." imposées. Ben je peux vous dire que ça n'a pas été évident pour arriver de A à Z

     

    La pluie tombait avec force sur les trois randonneurs. Elle crépitait sur les capes imperméables dont ils s’étaient prudemment munis. Elle transformait la terre en boue sous leurs pieds, rendant leur démarche incertaine et prudente.

    Ils avaient bien fait de consulter le père Matthieu ce matin. Ce vieil homme, le grand-père de l’un d’entre eux, était un baromètre sur deux jambes. Il lui suffisait d’humer l’air, de regarder le vol des oiseaux, d’écouter la voix des plantes, pour savoir si le temps serait beau ou si la pluie s’inviterait.

    Les trois jeunes gens cheminaient, laissant l’eau ruisseler sur leur visage levé. La pluie ne les gênait pas, ils en aimaient la fraîcheur, la voix claire lorsqu’elle jouait de la musique sur les feuilles des arbres. C’est le père Matthieu qui leur avait appris à apprécier ce temps que d’aucun déteste.

    Le père Matthieu les avaient longuement suivis du regard, regrettant un peu, juste un peu, le temps où lui aussi pouvait s’élancer dans la forêt et les collines pour de longues promenades.

    Il soupira et son esprit glissa dans ses souvenirs.

    Il se souvenait de cette balade, il y avait déjà de nombreuses années. Il était encore plus jeune que ses protégés. Ce jour là il s’était aventuré bien loin, laissant derrière lui les chemins tracés par ses aînés. Il avait envie d’aventure. Il ne s’était pas rendu compte, tout de suite, que la pluie avait commencé à tomber, elle s’était faite légère, lui mouillant à peine le visage, c’était comme une caresse, comme un main douce qui lui effleurait la joue.

    Au travers des frondaisons, au travers du brouillard d’eau, il lui avait semblé apercevoir une silhouette féminine. Brouillée par l’écran de bruine, elle était comme évanescente, un fantôme sans réelle consistance. Pourtant, attiré par l’aura d’arc-en-ciel qui l’entourait, il s’était élancé, cherchant à la rejoindre.

    Mais, plus il avançait, plus elle semblait lointaine.

    L’esprit fixé sur cette inconnue, il ne fit pas attention à l’endroit où il posa son pied. Une pierre était là. Dure, lasse de son immobilisme. Il trébucha, la pierre roula, l’emportant avec elle. Il se chuta lourdement, sentant sa cheville céder sous son poids. La douleur le submergea. Il s’évanouit. Combien de temps resta-t-il là, baigné par la pluie tiède qui semblait lui faire une couverture ?

    Comment réussit-il à se traîner jusqu’aux chemins fréquentés ? Il ne s’en souvenait pas vraiment, il lui semblait que quelqu’un le soutenait.

    Lorsqu’on le trouva au petit matin, il délirait, appelant la pluie à son secours.

    Le médecin fit de son mieux pour réparer sa cheville, mais, hélas pour lui, terminées les longues promenades. Il allait boiter pour le restant de ses jours.

    Dans la forêt, l’un des jeunes promeneurs eut l’impression de voir, au travers du rideau d’eau, la forme d’unehttp://www.touchofart.eu/galeria/Mariusz_Lewandowski/Girl_in_the_rain_mle9-v.jpg femme. Il eut envie de courir à sa poursuite, mais ses amis le hélèrent et il se dépêcha de les rejoindre.

    La femme en partie cachée par la brume d’eau soupira, arriverait-elle un jour à s’unir à l’un de ses hommes qui avaient le don de la deviner au travers des gouttes ?

    Elle tourna les talons, se condensa, redevint réelle et partit à la recherche d’une halte pour la nuit. La pluie cessa. La jeune femme prit sa valise. Elle allait passer la nuit dans ce village et demain elle repartirait sur les chemins d’eau.

    Elle posa son sac de voyage et referma tristement la porte de la chambre d’hôtel derrière elle.


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