• Pour commencer l'année, voici le nouveau prénom de Jill Bill et de sa cour de récré.

    Annette la conteuse de Bigorbourg est bien embêtée. C'est bientôt l'heure du conte à l'Espace Achille et la pauvre Annette est complètement aphone.
    Bon d'accord, elle pourrait mimer son histoire, mais franchement elle ne voit pas trop comment faire.
    Alors, espérant retrouver un filet de voix, elle se promène dans les rayonnages de la bibliothèque, tout en suçant avec énergie les pastilles de miel fournies par Ambroise l'apiculteur.  
    De temps en temps, elle ouvre la bouche et tente un "il était une fois" qui ressemble plutôt à un "i éé u oi", ce qui reconnaissez-le, n'est pas franchement limpide.
    La pauvre commence à se désespérer, elle va devoir annuler sa prestation, elle voit déjà défiler devant ses yeux les petites frimousses déçues de ses auditeurs et ne peut retenir un petit sanglot.
    Tout-à-coup de derrière un rayonnage, une voix claire retentit.
    "Puis-je vous aider ?"
    Annette a un petit mouvement de recul devant le grand jeune homme brun, souriant qui surgit devant elle, la mèche en bataille.
    "…" croasse Annette.
    "Oh, une extinction de voix, c'est bien embêtant"
    "Ui e e eu u on"
    "Ah, c'est l'heure du conte et quel conte aviez-vous prévu de raconter ?"
    "Ou ou e a o ai re"
    "Je ne peux pas connaître ? Oh ça m'étonnerait bien, tous les contes sont bien en chaud dans ma tête"
    "On e ai in en é"
    "Vous l'avez inventé, certes, certes, mais ça n'empêche pas que je suis sûr de le connaître quand même"
    Annette est bien perplexe devant ce gaillard qui arrive à décrypter ses borborygmes, alors allez savoir, peut-être en effet est-il en mesure de l'aider.
    "On is oi a è el u ys èr u oi ant o é"
    "Votre histoire est celle du mystère du croissant doré ? Pas de problème, Laissez-moi quelques instants et je la retrouve dans mes archives"
    Annette est sidérée devant tant d'aplomb, comment pourrait-il connaître une histoire inventée seulement la veille ?
    Son incrédulité est tellement palpable que le garçon s'en amuse.
    Il disparaît quelques instants derrière le rayonnage qui l'abritait quelques instants plus tôt et revient avec d'étranges balles de couleur entre les mains.
    Il se met à jongler avec. De plus en plus de balles se mettent à tourner dans les airs et avec elles il semble à Annette que des mots éclatent dans tous les sens comme des bulles de savon. Elle les sent qui la frôlent, qui la caressent, et elle reconnaît chacun d'entre eux, ce sont ceux de son histoire.
    Petit à petit, mots et balles disparaissent sans laisser de traces entre les mains du jongleur.
    "Et voilà, chère Madame, votre histoire est bien à l'abri dans ma mémoire. Et si nous allions rejoindre vos jeunes amis ?"
    "El è ote on ?"
    "Mon nom ? Je m'appelle Filémon, pour vous servir !"http://bdrepliques.voila.net/Series/FichesSeries/Philemon08.jpg
    Bras dessus, bras dessous Annette et Filémon rejoignent le coin réservé à l'heure du conte et les enfants peuvent se régaler de la mystérieuse histoire du croissant doré.
    Le conte terminé, les enfants embrassent Annette et lorsque celle-ci se tourne vers Filémon pour le remercier, pouf, plus personne.
    Annette se dépêche de rejoindre l'endroit où Filémon lui est apparu, elle tourne le coin et tombe nez à nez avec une boîte de bandes dessinées. Sur les couvertures, le visage d'un certain Philémon lui sourit et il ressemble trait pour trait à son sauveur !

     

    PS - En ce qui concerne le titre du conte d'Annette, il s'agit d'une proposition de jeux d'écriture de Rébecca qui propose à ses abonnées un coaching en écriture. C'est sympathique et très varié.




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  • Dernier prénom de l’année pour la cour de récré de JB

    Peut-être vous demandez-vous ce que peut bien cacher la boule de brouillard perchée en haut d’Odon le sapin de Noël de Bigorbourg ? Ca tombe bien je me posais aussi la question !

    Après une petite enquête, les Bigorbourgeois ont accepté de m’expliquer ce qui se passait le dernier jour de l’année tout là-haut dans le sapin.

    Au premier coup de minuit le brouillard cesse de tourner.

    Au deuxième, les éclairs passent par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

    Au troisième, une musique délicate se fait entendre.

    Au quatrième, le brouillard s’épanouit comme une fleur et ouvre sa corolle.

    Au cinquième, une petite silhouette se dessine, encore transparente.

    Au sixième, elle se redresse et commence à prendre consistance.

    Au septième, une gracieuse demoiselle vêtue de soieries irisées se redresse.

    Au huitième, elle commence à danser pour l’émerveillement des spectateurs.

    Au neuvième, elle s’envole et zigzague au travers de Bigorbourg et de la forêt à une telle vitesse qu’elle laissehttp://www.grand-donjon.com/images/DS_NT134_v2g.jpg derrière un long voile de couleurs scintillantes.

    Au dixième, les couleurs retombent en pluie sur la ville, les bois et leurs habitants.

    Au onzième, chacun, humain, animal ou petit peuple, entend une douce voix murmurer à son oreille mille et un souhaits.

    Au douzième, juste avant de partir rejoindre le monde des fées, Angèle la messagère et moi-même vous souhaitons une excellente année, joie et bonheur à tous !

     


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  • Et voici qu'arrive pour Noël et pour la cour de récré de Jill Bill, le prénom Odon (Etymologie : riche, prospère)

    "Comment ?"  vous dites-vous "voilà qu'un banquier va débarquer à Bigorbourg ?"

    Non, pas encore tout du moins.

    Odon est un ami proche de Ludgarde. Il se trouve sur la place de la Mairie, il n'est plus tout jeune (pensez, plus de 100 ans) mais toujours vaillant. En revanche, il a un jour décidé qu'il allait cesser de grandir, 5 mètres lui paraissait être une bonne hauteur.

    Vue la période de l'année, je suppose que vous avez deviné qui est Odon !

    Un sapin bien sûr et même un sapin de Noël replanté sur la place par un ancien maire de Bigorbourg qui n'avait pas le cœur à le transformer en petit bois et bien lui en avait pris.

    En effet, depuis cette date, tous les ans, Odon offre un beau cadeau à ses concitoyens.

    Les enfants (et les plus grands) le guettent, espérant assister à sa transformation, mais comme le Père Noël, Odon est malicieux et ne revêt ses habits de fête que lorsqu'il est bien sûr que personne ne l'observe. Et s'il y a vraiment des têtus bien décidés à profiter du spectacle, la douce Zita arrive à la rescousse et s'occupe d'eux pour leur procurer une saine fatigue et un doux sommeil.

    Or donc, lorsqu'il est tranquille, Odon prie le petit peuple, les papillanges et les poissillons de l'aider à changer de peau. Dame Eve, Faustine, Prudence et Thècle viennent bien sûr leur prêter main forte. Grâce à eux tous Odon se trouve paré de mille richesses : Guirlandes de feuilles d'automne aux ors étincelants, de fils de la vierge scintillants de rosée, d'arcs en ciel multicolores, boules de plumes chatoyantes, d'écailles irisées, de bulles de savon ou d'air aux reflets multiples, pommes rouges, flocons de neige duveteux, glaçons de givre éblouissants, lumières d'étoiles clignotantes, notes de musiques tintinnabulantes. Il n'y a pas une seule branche oubliée et tout en haut une boule de brouillard tournoie doucement jetant des éclairs.

    Au matin, les bigorbourgeois découvrent, émerveillés, comme chaque année, Odon dans sa parure de fête. Et c'est bien là que se cache sa fortune.

    Lorsque Noël sera passé, Odon leur offrira un dernier cadeau. Dans la boule de brouillard, chacunhttp://rlv.zcache.com/christmas_tree_oil_painting_sticker-p217245770821061746qjcl_400.jpg découvrira un rêve, un rêve qu'il pourra peut-être réalisé s'il y croit suffisamment et pour être bien sûr que personne n'oubliera ce cadeau bien particulier, Odon dépose, dans chaque main qui le caresse avec amitié, une de ses décorations.

    C'est ainsi qu'au fil des jours il se déshabille paisiblement pour reprendre son aspect de tous les jours.

    Pour lui la plus grande richesse est le partage.

     

     


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  • Le prénom de cette semaine dans la Cour de Récré de JB : Eulalie, oh là là !

    Eulalie est encore toute jeunette, même pas encore 100 ans ! Vous trouvez que 100 ans c'est déjà un âge plus qu'avancé ? En effet, sauf pour une lutine. Comment se fait-il qu'elle soit si jeune ? Eh bien voilà !

    Dans les années 50 (du siècle dernier), il y avait à Bigorbourg un petit garçon terriblement maladroit. Un jour, il entendit sa mère et sa tante parler d'une vieille cousine prénommée Eulalie et qui, à entendre leurs éclats de rire avait elle aussi deux mains gauches (ou deux mains droites si elle était gauchère bien sûr). Alors il lui vint une idée "diabolique".

    Le lendemain le petit (sûrement un descendant de Blaise) renversa son verre d'eau. Au moment où sa maman ouvrait la bouche pour le réprimander (ça se faisait encore dans ce temps là), il s'exclama "Eulalie, oh là là, que tu es maladroite", ce qui eu pour effet de couper "la chique" à sa mère qui le regarda toute étonnée. Le soir même, il revint à la maison avec un bel accroc au pantalon et une superbe excuse "Eulalie, oh là là, pourquoi m'avoir poussé ?".

    Bref, sa maman ne pût s'empêcher de sourire et "Eulalie, oh là là", la maladroite entra, non seulement dans la tradition familiale mais fût aussi adoptée par tous les enfants du bourg qui se mirent à beaucoup parler de cette drôle de petite personne qui les rendait si malhabiles.

    Maintenant me direz-vous que vient faire là-dedans une lutine ?

    Je continue donc mon histoire en vous précisant une chose. Lorsqu'on arrête d'y croire les fées et les membres du petit peuple s'étiolent et disparaissent, en revanche si des enfants se mettent à croire fermement à l'existence de l'un d'entre eux eh bien …

    Venez suivez-moi, rejoignons l'ami Romphaire, vous savez le gardien du cercle des fées.

    Donc, un beau matin dans les années 50, Romphaire s'approche de son lieu de travail et aperçoit juste au milieu du cercle, une curieuse brume irisée. Un peu alarmé, il file ventre à terre prévenir Dame Eve, la reine de la forêt.

    "Ma Dame, ma Dame, il se passe quelque chose de très étrange dans le cercle, venez je vous en supplie !"

    Eve se rend donc sur place, observe le phénomène et rassure Romphaire

    "N'aie crainte petit ami, tu vas assister dans peu de temps à un miracle ! Une naissance se prépare !"

    "Une naissance, mais qui va naître ?".

    Sans répondre Eve s'en retourne à ses occupations, laissant un Romphaire bien embarrassé. Tous les jours le voilà qui surveille ce nuage qui peu à peu prend forme humaine.

    Et enfin, un matin, il arrive et découvre au milieu des champignons, une drôle de fillette, toute petiote avec de grands yeux du vert tendre des feuilles nouvelles-nées, deux petites oreilles pointues émergent de ses longs cheveux roses qui l'habillent. Elle adresse un large sourire à Romphaire et dans un rire charmant s'écrie :

    "Eulalie, oh là là"

    Romphaire se dépêche d'apprendre la bonne nouvelle à Eve qui lui confie l'éducation de la petite créature.

    Et il lui en faut de la patience à notre lutin bougon, parce qu'Eulalie, oh là là, quelle tête en l'air et toujours à se fourrer dans des situations impossibles (comme le jour où… mais cela ce sera pour une autre fois !) !

    Ainsi, un jour, la voilà suivant un petit garçon, un géant pour elle, qui se promène dans la forêt. Elle s'approche tout doucement de ce drôle d'animal lorsque celui-ci, alerté par un craquement de brindilles se retourne brusquement. Et, oh là là, les voilà qui tombent chacun de leur côté dans une flaque de boue !

    Le garçonnet se dépêche de rentrer chez lui et affirme à sa maman que "Eulalie, oh là là, elle m'a poussé !".

    Eulalie de son côté découvre avec émerveillement Bigorbourg et ses habitants et se rend compte, avec bonheur, qu'on la connaît déjà.

    Depuis ce temps, Eulalie, vient régulièrement se promener à Bigorbourg et en profite pour faire quelqueshttp://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQsGjdeMWKqaD0KisobDLOFS7rOKdgH2Ixeg2K0CH-xfnrN5Uzy blagues.

    Les bigorbourgeois, eux continuent, en cas de maladresse à s'exclamer "Eulalie, oh là là" et parfois lorsqu'ils perçoivent du coin de l'œil, un éclair rose qui scintille, et qu'ils entendent comme un petit rire complice, ils peuvent se dire qu'effectivement Eulalie est venue leur rendre visite et que, ma foi, cette maladresse là est comme un petit cadeau.


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  • Corneille doit venir s'installer aujourd'hui dans la Cour de Récré de JB. Je n'ai pas trop cherché midi à quatorze heures, enfin pas trop !

    Un matin, en ouvrant ses volets, Marguerite de la Société Marguerite et Marguerite, grand-mère de Pernelle la fermière, entend un cri bizarre qui vient de son jardin. Quelque chose comme un "Rrrah" plaintif ! Un peu alarmée par ce son étrange, mais surtout très curieuse, Marguerite pousse la porte et pointe le nez dehors.

    Et, elle découvre à quelques mètres d'elle, un oiseau noir qui la fixe de son œil rond, le bec ouvert sur un nouveau "Rrrah".

    A le voir sautiller péniblement, Marguerite comprend vite que l'oiseau doit être blessé. Elle récupère un peu de grain, remplit un bol d'eau et s'approche tout doucement pour ne pas effaroucher la petite bête. Elle s'accroupit (avec précaution, elle n'est plus toute jeune) et tend la main vers le bec pointu.

    "Rrrah ?". Marguerite sursaute, il y avait bien une interrogation dans ce "Rrrah". Ayant une vache un peu particulière, elle a tôt fait de reprendre ses esprits, s'installe le plus confortablement possible et entame la discussion.

    "Salut toi !"

    "Srrah oi !"

    "Tu as mal ?"

    "Rrral !"

    Léger moment de flottement chez Marguerite qui, pour se donner un peu de temps pour réfléchir, tend le grain à l'oiseau. Celui-ci, allonge le cou et se met à picorer avec conviction "Rrrah !" il y a de la satisfaction dans ce "Rrrah". Une rasade d'eau fait passer l'en-cas.

    Marguerite a profité de ce moment de détente de l'oiseau pour mieux l'observer. Manifestement, il semble avoir une aile abîmée.

    Elle se remet debout avec un léger craquement d'articulations, rentre chez elle, installe un nid douillet dans un panier et retourne vers son protégé. Elle a à peine posé le panier à terre, qu'avec un autre "Rrrah" d'approbation l'oiseau, sans plus de chichis, saute un peu maladroitement dedans.

    Retour à la maison, immobilisation de l'aile endommagée et voilà Marguerite avec charge d'âme. Il faut reconnaître que tout se passe très bien. L'oiseau se laisse soigner, nourrir et ne ménage pas les "Rrrah" d'encouragement à sa protectrice.

    En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le voilà remis sur pattes. Marguerite pense qu'il va sûrement prendre la poudre d'escampette et elle en conçoit un peu de tristesse, mais non, il reste avec elle et l'accompagne dans ses tournées avec Marguerite la vache.

    Toute contente elle décide de le baptiser "Corneille", Marguerite est une femme adorable et ouverte (et il faut de l'ouverture quand on habite Bigorbourg), mais côté imagination, ça laisse parfois à désirer.

    Bref Corneille fait maintenant partie de la petite entreprise, d'autant qu'il a développé d'étonnants dons en linguistique.

    Ainsi il est capable de transmettre les commandes des bigorbourgeois qui le hèlent.

    "Corneille, 2 litres de lait à la banane, s'il te plait !"

    Ce qui devient "Rarguerite dreu rritre rrait rarane"http://www.chassons.com/news/chassons/mag/archives/0808/Petit-gibier/Corneille2.jpg

    Ne vous en faîtes pas, Marguerite traduit parfaitement.

    Il arrive même que Corneille joue les téléphones volants et lance en passant en rase-motte au-dessus des têtes "RRense rrau prrain" pour l'un "Frraire devrrroirs" pour l'autre.

    Certains aimeraient le rebaptiser "SMS", mais Marguerite s'accroche fermement au prénom "Corneille".


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