• Un nouveau petit tour à Bigorbourg pour y découvrir un nouveau prénom de Jill Bill, ça vous dit ?

    N’allez surtout pas croire que tout est bien dans le meilleur des mondes à Bigorbourg !

    Non, non, ses habitants sont, comme tout le monde, en proie au doute, à l’envie, à la jalousie, à la peur, à la colère et à d’autres sentiments plus ou moins avouables.

    La seule chose qui les distingue de nous c’est que Boniface les aide à traverser ces épreuves.

    Qui est Boniface ?

    Je pense que Boniface doit être un évadé de Noctalie.

    Il a débarqué un beau jour dans un petit coin du bourg, près d’une maison qu’occupait un jeune couple. Le jeune homme était jaloux, ce sont des choses qui arrivent et cette jalousie pourrissait sa vie et celle de sa jeune épouse.

    Et voilà qu’un beau matin, en sortant de chez lui, il tomba nez à nez, enfin si je puis dire, avec une superbe psyché au cadre merveilleusement décoré de visages qui exprimaient toute la gamme des sentiments que peuvent ressentir les humains.

    Ahuri, il jeta un coup d’œil dans le miroir et ce qu’il vit lui donna envie de fuir. Il tenta de contourner cet objet de malheur, mais pas moyen. Il resta là, figé, le regard fixé sur cette image qui était censée être la sienne.

    Mais, non ce n’était pas possible, ce n’était pas lui qui se reflétait dans l’éclat argenté. Ce visage tordu par le doute, grimaçant de haine, ce n’était pas lui ! Non, non et non ! Il ne ressemblait pas à ça ! Il tenta encore de se détourner, mais rien à faire son regard fut à nouveau aspiré par celui de son double.

    Celui-ci semblait ricaner, satisfait du malaise qu’il suscitait et il alla plus loin. Dans un tourbillon, il fit plonger le jeune homme dans ce que serait sa vie s’il continuait à refuser sa confiance à celle qui l’aimait. Il n’entendait rien mais les images de plus en plus violentes d’affrontements le firent frémir de peur. Un instant il crut même voir un voile rouge sang s’étendre sur le miroir.

    Il se cacha le visage entre les mains, sanglotant de peur comme un enfant en plein cauchemar. Lui revinrent en mémoire tous les mots durs qu’il souhaitait dire à sa jeune femme, ses soupçons sans fondement qui le rongeaient, mais aussi la tendresse qui les unissait, la douceur de leurs baisers.

    Il releva la tête, les larmes qui coulaient sur son visage semblèrent s’envoler vers la psyché, nettoyant le visage grimaçant qui lui faisait face. Et ce visage petit à petit sembla s’apaiser, son cœur doucement cessa de battre la chamade.

    Dans son dos, il entendit la porte s’ouvrir.

    « Que fais-tu planté au milieu du trottoir ? » lui demanda la voix craintive de sa femme.

    Oui, craintive, il s’en rendait compte, ainsi elle avait peur de lui ! Ce sentiment lui fut intolérable. Il comprit qu’il allait gâcher irrémédiablement quelque chose de beau.

    Son regard se détourna du miroir et plongea dans les grands yeux qui lui faisaient face.

    « J’ai une idée » dit-il « oublions le travail aujourd’hui, viens je t’emmène en balade, nous irons n’importe où, j’ai tant de choses à te dire dont une que je veux de dire dès maintenant ».

    Un grand sourire lui vint « Je t’aime » cria-t-il à plein poumons.

    Sa jeune femme médusée le regarda ahurie, puis son visage s’éclaira de bonheur « Moi aussi ! » hurla-t-elle à son tour en se ruant dans ses bras.

    Dans les maisons environnantes, les voisins alarmés par ces cris sortirent (nous sommes à Bigorbourg quand même où les habitants savent encore se soucier des autres) près à intervenir, mais lorsqu’ils virent les amoureux enlacés. Ils sourirent et se dépêchèrent de rentrer chez eux, tout émus.

    Le jeune homme pris sa femme par la main et voulut lui montrer l’étonnant miroir, mais plus rien, Boniface http://www.authenticite.fr/images/plus/miroir_bois_dore_ancien_expertise_estimation.jpgavait disparu.

    Cet étrange miroir migrateur depuis se promène à son gré dans Bigorbourg montrant à ceux qui en ont besoin ce que leur esprit renferme de laid ou de douloureux et il les aide à se poser les bonnes questions pour que le visage qu’il renvoie s’apaise. Bref, pour que la face qui se reflète redevienne bonne !


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  • Bigornette avait déjà proposé le prénom Olive, je le fais donc remonter pour Jill Bill et sa cour de récré. Olive n'ayant pas eu envie de vous raconter une nouvelle histoire (c'est comme ça parfois mes personnages sont capricieux), je vous propose de découvrir ou redécouvrir qui elle est.

    Pas de village digne de ce nom sans une rivière pour le traverser qu'en pensez-vous ?

    Bigorbourg peut s'enorgueillir d'avoir l'une des plus adorables rivières de France et de Navarre. L'Olive, oui c'est son nom, prend sa source dans une petite colline au milieu de la forêt, elle passe nonchalamment au milieu de Bigorbourg, pas bien profonde on pourrait presque la traverser à pied, mais elle a eu la bonne idée d'amener avec elle quelques pierres qui disposées avec art font de charmants passages à gué en plus des petits ponts de bois qui l'enjambent de-ci, de-là. Et elle va finir sa course dans les étangs à l'autre bout de Bigorbourg dans lesquels la famille d'Aymard le canard a pris ses pénates. En fait, elle soit sûrement poursuivre son chemin plus loin, mais personne ne sait trop où elle file après.

    Pourquoi cette charmante petite rivière s'appelle-t-elle l'Olive. En fait c'est parce qu'un ancien habitant était un peu dur d'oreille.

    Pour tout vous dire notre rivière est habitée par une ondine, la très adorable Eau Vive, et le premier Bigorbourgeois à l'avoir rencontrée était un aimable centenaire quelque peu mal entendant. Ce jour là la belle se livrait à l'occupation habituelle des Ondines, elle coiffait sa belle chevelure d'or assise sur la berge de son domicile.

    A cette époque là, les habitants de Bigorbourg ne s'étonnaient déjà plus de grand chose, et voir assise là une belle jeune fille aux cheveux longs de plusieurs mètres en train de se peigner avec une superbe brosse sertie de pierres précieuses ne perturba pas plus que ça notre centenaire qui en avait déjà vu d'autres.

    Il s'assit à côté de la jeune fille, celle-ci connaissait bien les habitants du coin et les savait ouverts au féérique, elle continua donc à brosser sa longue chevelure tout en engageant la conversation avec le vieil homme, qu'elle avait d'ailleurs eu l'occasion de connaître beaucoup plus jeune lorsqu'il comptait fleurette à sa fiancée au bord de la rivière au clair de lune.

    Eau Vive les regardait faire avec amusement et un brin d'envie aussi peut-être. Ce n'est pas facile pour une ondine de trouver chaussure à son pied.

    Elle pris donc des nouvelles de la descendance du charmant vieux monsieur, même si le décryptage de ses réponses n'était pas évident. Les enfants se transformant en faons, la femme en âme, la ferme en cerne, la santé en château hanté.

    Tout en répondant avec beaucoup de constance à côté des questions, notre centenaire admirait la gracieuse personne assise près de lui, ah pensait-il si j'avais 30 ans de moins (eh oui un optimiste !) avant de se souvenir que sa chère et tendre n'aurait peut-être pas été d'accord pour le voir compter fleurette à cette jolie blondinette.

    Le soleil commençant à décliner, il était temps pour Eau Vive de retourner à son cottage du fond de la rivière (je sais c'est une rivière peu profonde, mais les ondines ne sont pas n'importe qui non plus, pour une visite chez elle, nous attendrons une autre occasion).

    Elle salua donc notre vieil homme avec courtoisie avant de commencer à avancer dans l'eau, celui-ci la héla avant qu'elle ne disparaisse et lui demanda son prénom.

    "Eau Vive" répondit-elle et lui il entendit "Olive".

    Tout guilleret, il rentra chez lui en racontant à qui voulait bien l'entendre qu'il venait de passer l'après-midi avec une charmante fée qui vivait dans l'eau et qui s'appelait Olive. Les habitants habitués aux extravagances des uns et des autres trouvèrent que ce nom était parfait pour leur petite rivière qui n'avait pas encore été baptisée et voilà comment l'Olive naquit. 

    Eau vive, ondine de bonne composition (pas comme une certaine fée Bertille) ne se formalisa pas http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/bd/John_William_Waterhouse_-_Undine.JPG/457px-John_William_Waterhouse_-_Undine.JPGoutre mesure de ce nouveau prénom et le trouvant amusant, finit par l'adopter,  elle continue à observer avec intérêt la vie des Bigorbourgeois et à laisser filer dans l'onde quelques cheveux d'or qui font chatoyer la rivière.


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  • Ma définition d'une des propositions de l'Arbre à mots de Francine.

    Bien si vous vous souvenez bien, nous avions laissé les Bigorbourgeois, Achille et Thècle fêter l'ouverture de "l'Espace Achille" la toute nouvelle bibliothèque de Bigorbourg.

    Il s'agit bien sûr d'une bibliothèque à la mode de Bigorbourg, donc forcément un peu surprenante.

    Dès le lendemain de l'inauguration, les dévoreurs de livres du bourg se pressent à l'ouverture pour visiter plus en détail cet intéressant bâtiment, il faut dire que la veille tout occupés à faire la fête, ils n'ont pas vraiment eu le temps de bien examiner les lieux.

    A la banque d'accueil, Achille le géant les attend, bien installé dans son fauteuil roulant. Jovial, il les invite à se promener dans les rayons et à y faire provisions de rêves.

    Un peu timides au début, les habitants entraînés par les enfants ont tôt fait d'investir les lieux. Et ils y font des découvertes surprenantes, très surprenantes mais qui feront l'objet d'une autre visite pour vous.

    Aujourd'hui, je vous propose de découvrir un petit coin bien spécifique de l'étrange bibliothèque.

    C'est une section qui n'existe pas encore dans les bibliothèques classiques. Il s'agit d'un étrange mur sur lequel est tendue une toile blanche.

    Lorsque le visiteur s'approche, cette toile se met à se couvrir, de mots et d'images. Et ce qui défile sur cet écran a tôt fait de le passionner, il se plonge avec délectation dans un monde qui semble fait pour lui et pour lui seul, les idées, les sensations, les sentiments fusent du tissu et le font rire, pleurer, s'émerveiller. Ici le regard d'un enfant, la beauté d'un tableau, le chant de la nature, des mots qui coulent dans son oreille, là une musique qui fait palpiter son cœur, la vision d'un beau gâteau qui le ramène en enfance. Il lui suffit d'effleurer la surface soyeuse pour que les mots qui se forment dans son esprit s'envolent à la rencontre d'autres âmes.

    Assez curieusement, personne ne voit la même chose mais chacun y trouve son compte et lorsque l'on ressort de cet endroit, on se sent plein de dynamisme et prêt à relever tous les défis. http://monblogessai.files.wordpress.com/2010/10/ecran-livre.jpg?w=240&h=152

    Il faut dire qu'Achille a tout particulièrement soigné la section "Poésieblogologie" de sa bibliothèque, il en a fait un lieu convivial où les idées s'échangent dans l'amitié, l'harmonie et l'ouverture d'esprit. D'ailleurs c'est un peu ce que nous faisons non ?


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  • Pour notre maîtresse d'école Jill Bill, aujourd'hui c'est Urbain qui va venir faire son tour dans la cour de récréation.

    Urbain est le grand-père de la petite fermière de Bigorbourg Pernelle. Comme elle, il travaille la terre et plus particulièrement la vigne, son vignoble est tout petit mais il fait son bonheur.

    Il produit un délicieux petit vin réservé aux seuls habitants de Bigorbourg.

    Ce vin est un nectar, il faut dire qu'Urbain est bien aidé. Faustine la Dame nature qui vit dans la forêt et se fait un plaisir, contre quelques grappes et bouteilles, de réserver le temps le plus clément possible au bon développement des fruits.

    Igor et sa tendre moitié Pulchérie quant à eux n'hésitent pas à faire la police lorsque les oiseaux du coin se révèlent trop gourmands. Urbain n'a rien contre quelques prélèvements par ses amis les oiseaux, mais comme ils ont parfois des têtes de linottes et qu'ils risquent de tout dévorer, il est parfois bon de les rappeler à l'ordre.

    Aujourd'hui commencent les vendanges. Les habitants seraient tous d'accord pour venir donner un coup de main, mais comme ils sont nombreux et le vignoble un petit, Urbain bénéficie d'une aide sur mesure en matière de taille.

    Les papillanges et les poissillons, dirigés par Léocadie et Romuald, se mettent à zigzaguer avec bonne humeur au milieu des rangées de ceps. Et ça pépie, ça chante, ça jacasse, le tout dans un joyeux remue-ménage coloré, plumes et écailles chatoient et envoient des reflets d'arc-en-ciel dans tout le bourg.

    Grappes en main (ou en bec) les petits êtres viennent les déposer dans le chariot que Venceslas ira ensuite tirer jusqu'au pressoir.

    Là les "grands" du village pourront enfin donner un coup de main à Urbain en foulant les grappes à l'ancienne. C'est avec des rires et des plaisanteries que les bigorbougeois se relaient pour patauger comme des enfants au milieu de ce raisin qui donnera le délicieux vin qu'ils partageront dès qu'il aura vieilli. Pour rafraîchir les travailleurs, Landry le vent souffle une douce brise qui sèche les fronts en sueur avec douceur.

    Lorsque la journée sera terminée, papillanges et poissillons se régaleront des raisins gardés à leur intention, tandis que les enfants et les adultes pourront déguster un peu du délicieux jus de raisin qui s'écoule du pressoir agrémenté de quelques amuse-gueules fournis par Madame Thècle et Pélagie.

    Inutile de vous dire qu'ensuite, après une telle journée, tout ce petit monde ira rejoindre ses pénates pour jouir d'un repos bien mérité.

    Urbain quant à lui, mettra le précieux nectar dans les beaux tonneaux qui l'attende et laissera le Temps faire son alchimie.

    Urbain est le Saint patron de vignerons.


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  • Une nouvelle petite élève pour la cours de récré de JB.

    Carmen est une charmante petite bigorbourgeoise. A sa naissance sa mère et son père étaient bien sûr en admiration devant sa mignonne petite bouille, c'était le plus beau bébé du monde. Pour mettre toutes les chances du côté de leur enfant, ils avaient bien sûr laissé une fenêtre de la maison ouverte pour qu'Olympe puisse lui rendre visite.

    En grandissant, la petite Carmen devint une fort belle enfant, toute brune avec de grands yeux noirs et un sourire à déplumer les anges (NDLR ça change de damner les saints). Bref, elle grandissait comme une belle plante bien arrosée, mais. Forcément vous vous doutiez bien qu'il y avait un mais !

    Mais, si ses dents poussèrent en temps et en heure, si elle se mit à marcher sans problème, pas un seul mot ne sortait de sa bouche.

    Ses parents inquiets l'emmenèrent voir Monsieur Lazare qui ne détecta rien d'inquiétant, d'autant que la jeune demoiselle n'avait aucun problème d'audition.

    Peut-être n'avait-elle pas envie de parler allez savoir avec les enfants. Bien sûr, habitant Bigorbourg ses parents se demandèrent s'ils n'avaient pas, sans le faire exprès, contrarié un membre du petit peuple, on sait combien ils peuvent parfois être susceptibles. Mais non, Madame Thècle les rassura sur ce point.

    La maman de Carmen se rappelait parfaitement le mot entendu la nuit du passage d'Olympe "harmonie" et elle se demandait bien ce qu'il fallait en penser.

    Carmen fut bientôt en âge d'entrer à l'école, bien sûr son institutrice dû expliquer le problème aux autres enfants, une petite fille qui ne parlait pas leur paraissait bien étrange, mais manifestement ce handicap ne l'empêchait en rien de s'amuser comme les autres.

    Et puis un jour de printemps, l'institutrice emmena tout son petit monde se promener en forêt.

    Carmen avait déjà eu l'occasion d'accompagner ses parents dans les bois, mais ce jour là, la petite troupe pris un chemin qu'elle ne connaissait pas.

    Après le pique-nique, les enfants s'allongèrent sur l'herbe tendre pour une petite sieste réparatrice avant le retour à la maison.

    Carmen, bien éveillée, restait le nez en l'air à contempler le ciel, quand, tout à coup, une drôle de petite forme passa au-dessus d'elle, c'était un papillange. S'apercevant que l'enfant l'avait repéré il se mit à faire du sur place au-dessus d'elle. Il émit un gazouillis amical puis fila comme une flèche rejoindre sa tribu.

    Carmen, séduite par la drôle de petite créature lui emboita le pas et s'enfonça dans la forêt.

    A l'heure de partir, ce fut la panique. Carmen avait disparu.

    L'institutrice revint à toute vitesse au bourg et la battue commença. Tous les bigorbourgeois vinrent à la rescousse.

    La nuit fut longue, très longue pour tous. Les parents de Carmen étaient morts d'inquiétude.

    Au petit matin, alors que les habitants fatigués retournaient vers Bigorbourg pour reprendre des forces, ils entendirent une voix légère et douce qui ne connaissaient pas, s'élever à l'orée de la forêt.

    Ils se précipitèrent et tombèrent sur la petite Carmen, fraîche comme une rose. C'était de sa bouche que cette musique magnifique sortait.

    Lorsqu'on lui demanda ce qui s'était passé, elle se contenta de sourire mystérieusement.http://4.bp.blogspot.com/_htEdnVzrByE/S6oILXOqD9I/AAAAAAAAGiU/zw-QcEL5bSQ/s400/Fragonard,+T%C3%AAte+de+jeune+fille+avec+bonnet.jpg

    Moi qui suis dans le secret, je peux éclairer un peu votre lanterne. Les papillanges trouvant cette enfant adorable avaient profité de la nuit pour lui apprendre à parler, mais leur langage à eux était le chant, alors forcément !

    Depuis cette nuit magique, Carmen chante au lieu de parler, sa mère comprenant enfin le mot-don d'Olympe "Harmonie", car dès que sa fille commence à roucouler, le monde connaît un petit moment de paix.

    NB - Le prénom Carmen signifie Chant (entre autres choses)


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