• Un petit tour dans la cour de récréation de JB

    Venez donc faire connaissance avec un autre habitant de Bigorbourg : Abel est son prénom. C'est un petit monsieur un peu rond, au teint fleuri, toujours un petit sourire aux coins des lèvres, ce qui retient surtout l'attention chez lui ce sont ses mains. Elles sont fines, avec des doigts souples toujours en mouvement, mais paraissent également fortes. Des mains expertes, mais expertes en quoi ?

    Expertes en modelage, Abel est le potier du village.

    De son petit atelier sortent des merveilles. Bien sûr il y a les pièces que l'on s'attend à trouver comme des plats, des saladiers, des vases, des assiettes, mais lorsqu'on les regarde vraiment bien on découvre des petits détails amusants, un chat acrobate qui s'accroche au bord du vase, un escargot malicieux qui rampe en haut du saladier, des fleurs qui bordent le vase, un grand sourire ou un clin d'œil dans le fond de l'assiette (ça c'est pour que les enfants viennent plus facilement à bout de la purée d'épinards ou de la soupe). L'émaillage lui aussi est superbe, des dessins étranges dans lesquels chacun peut voir ce qu'il veut, des couleurs qui ne semblent exister nulle part ailleurs.

    Mais le vrai talent d'Abel se situe encore ailleurs.

    Il est capable de vous modeler LA statuette qui est cachée là dans le fond de votre cœur et que vous êtes incapable de décrire, il peut reproduire ce personnage que vous aviez entraperçu un jour et qui ne vous quitte plus depuis, ou ce château de rêve que vous pensiez avoir vu au sommet d'un pic en vous promenant. Bref, ses mains mettent au monde, vos rêves, vos souvenirs.

    Lorsque vous êtes particulièrement chanceux ou simplement attentif, il se peut que vous assistiez à de curieuses scènes chez vous une fois l'objet introduit dans votre demeure. Bien sûr, il ne faut manifester aucune crainte, juste un peu de curiosité lorsque certains bruits se font entendre la nuit.

    Le minuscule chat descend du vase et s'en va vagabonder dans votre salon, au matin quand vous regardez votre vase vous êtes sûr et certain que ce minou n'est plus placé comme avant, l'escargot ne vous ferait-il pas un grand sourire ? Et cette délicieuse odeur florale d'où vient-elle ?

    Mais, le plus intéressant est réservé aux commandes spéciales d'Abel. Ce charmant lutin que vous aviez déposé sur le manteau de votre cheminée, voilà qu'il se retrouve assis dans votre fauteuil avec à la main ce bijou que vous aviez perdu. La délicate fée dégage cette délicieuse odeur de poudre riz ou de confiture qui vous rappelle votre grand-mère. Dans vos rêves vous vous mettez à arpenter le château qui trône maintenant sur la commode de votre chambre, vous découvrez des merveilles dans chaque pièce, parfois un petit dragon ou une sorcière vêtue d'arc-en-ciel vous entraînent dans ces aventures que vous imaginiez enfant.

    Comme vous le voyez Abel est un artiste qui a ce pouvoir rare de vous rendre une âme d'enfant. Alors si vous http://artdecoducentre.be/Vercentre/Mairesse.jpgavez dans un coin de votre esprit un petit morceau de votre enfance que vous voudriez voir revenir, une silhouette que vous voudriez voir prendre forme, gardez-les bien et si vous passez par Bigorbourg, allez les confier à Abel, ses doigts d'ange ne vous décevront pas !

     


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  • Merci à Francine du Balisier de Couleurs pour son dessin de mon cymbichat. Fleur a une adorable petite bouille et Belle Aggie se remue drôlement !

     

    cymbi


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  • Aujourd’hui la récré de JB nous demande d’accueillir Faustine.

    Faustine est une étrange personne, même pour Bigorbourg, c’est vous dire.

    Elle vit ici depuis si longtemps que plus personne n’est capable de dire quand elle a emménagé dans la drôle de petite cabane plantée au milieu de la forêt.

    Une chose est sûre, Faustine ne laisse personne indifférent.

    D’une certaine façon, dès que deux personnes se rencontrent, ils ne peuvent s’empêcher de parler au moins quelques secondes d’elle.

    Faustine qui a de très bonnes oreilles s’amuse ou s’indigne de leurs remarques, parfois taquine, elle en profite pour faire des farces à ses concitoyens.

    Mais, venez, entrons un peu dans l’intimité de Faustine.

    Sa cabane possède quatre fenêtres ouvertes chacune sur un point cardinal, toutes de tailles différentes, pas de porte visible, une drôle de cheminée spiralée. Pas un mur n’est de la même couleur que les autres, c’est surprenant, mais agréable à l’œil. Le jardin qui l’entoure est lui aussi séparé en quatre parcelles bien distinctes qu’elle cultive avec amour.

    L’intérieur de la cabane vaut lui aussi le détour, au milieu trône un grand lit qui paraît très confortable. Autour, quatre fauteuils flanqués de quatre petites tables couvertes d’une multitude d’ouvrages, de dessins, de peinture, de fils de couleur, de petites coupes d’eau, de ciseaux, d’aiguilles, de laine. Manifestement, Faustine ne reste jamais inactive. Et contre chaque mur près des fenêtres quatre armoires laissent échapper des vêtements étranges et colorés.

    Mais que peut bien faire Faustine dans ce monde quadruple ?

    C’est très simple. Si, si, je vous assure !

    Si vous venez le premier jour du printemps, vous croiserez une Faustine enfantine, toute guillerette, sautant dans tous les coins, habillée de vert tendre ou de bleu ciel, semant des graines à tous les vents.

    Si vous arrivez le premier jour de l’été, vous rencontrerez une jeune femme voluptueuse, dans tout l’éclat de la jeunesse, vêtue de vert profond, de jaune éclatant. Elle vous offrira les fruits délicats de son jardin.

    Si vous lui rendez visite le premier jour de l’automne, vous découvrirez une Faustine mûre, dans toute la plénitude de sa féminité. Vêtue d’or, de brun, d’orange. Elle vous invitera à goûter un peu du vin produit par sa vigne.

    Si vous la surprenez le premier jour de l’hiver, une Faustine âgé mais bienveillante, vêtue de blanc ou de gris, vous donnera sûrement une belle écharpe pour vous garder du froid.

    Sa cheminée fonctionne par tous les temps, ce n’est pas de la fumée qui s’en échappe, mais brise ou bise, neige ou pluie, chaleur ou arc-en-ciel, nuage ou éclair filent à toute vitesse.

    Eh oui, Faustine est à elle toute seule les quatre saisons.

    Alors faites bien attention de ne pas trop vous plaindre s’il pleut en automne, elle pourrait s’amuser à envoyer http://vivrelibre.blogvie.com/files/2008/08/4saisons-3.jpgun nuage plein de pluie rien que pour vous. Si vous souhaitez un Noël blanc demandez le lui gentiment ça vous évitera de vous retrouver coincé sous les congères. Ne boudez pas les giboulées du printemps elles assurent la vie de vos plantes. Si vous avez trop chaud en été, restez tranquillement à l’ombre en admirant le beau ciel qu’elle vous a concocté et si un orage éclate, n’ayez pas trop peur, Faustine a peut être été un peu trop contrariée ce jour là par des personnes jamais contentes du temps qu’il fait !

    D’ailleurs, je crois que sa devise est « Carpe Diem », profite du jour qui vient !


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  • Une nouvelle feuille pour l'Arbre à Mots

    Le cymbichat de Bigorbourg est un très étrange instrument de musique.

    Il est composé d'une paire de cymbales, d'une biche et de deux chats.

    J'ai bien conscience qu'une explication s'impose. Fleur la biche apprivoisée de Monsieur Lazare est très amie avec Vencelas l'âne peintre du village, ainsi qu'avec Paterne et Belle Aggie les chats du presbytère.

    Elle voudrait bien, elle aussi, pouvoir égayer la vie du bourg et comme elle ne sait pas peindre il lui faut trouver autre chose.

    Paterne et Belle Aggie connaissent le petit secret de leur amie et, ma foi, le partagent aussi. Un jour en farfouillant dans le local où les musiciens municipaux rangent leurs instruments, ils sont irrésistiblement attirés par le chatoiement de drôles de disques de cuivre. Pour les examiner de plus près, ils sautent gaillardement dessus et les deux bidules dégringolent, le son éclatant qui s'en échappe met en déroute nos deux félins curieux.

    En déroute, certes, mais pas pour longtemps, vous savez que les chats aiment comprendre ce qui les entoure. Justement, voilà les musiciens qui arrivent pour une petite répétition.

    Les oreilles rabattues pour se préserver un peu du bruit qui jaillit de tous ces instruments, Paterne et Belle Aggie observent avec intérêt le possesseur des machins ronds. Ca fait un raffut du tonnerre ces trucs, mais somme toute ça ne semble pas trop dangereux ni trop difficile d'utilisation.

    Ils filent donc, rameutent leurs troupes à savoir Fleur, Venceslas, Casimir et Candy.

    Après la répétition, en catimini les 6 amis se faufilent dans le local et font patte basse sur les disques convoités.

    Le lendemain, l'orchestre du village se réunit pour donner un concert dans le parc municipal. Le joueur de cymbales est bien embêté, pas moyen de mettre la main sur ses instruments.

    Bon tant pis, il se contentera du triangle !

    L'orchestre commence à jouer devant les bigorbourgeois réjouis.

    Au moment fatidique où devrait retentir le tonnerre des cymbales, le musicien au triangle s'apprête à faire entendre son modeste "cling", mais un grand "CLANG" vient marquer le point d'orgue du morceau, les cymbales sont bel et bien entrées en action ! Tous les regards se portent vers l'étrange équipage qui entre dans le parc d'un air altier. A côté de Venceslas, escortée de Casimir et de Candy, Fleur la biche s'avance avec grâce, la tête haute, portant sur son dos Paterne et Belle Aggie qui, dos à dos, la queue bien raide passée dans les poignées des cymbales s'en donnent à cœur joie avançant et reculant pour faire s'entrechoquer les instruments.

    C'est le délire dans l'assistance.

    Ce curieux groupe musical, aussitôt baptisé le "Cymbichat" fera désormais partie de l'orphéon municipal. D'ailleurs, le chef d'orchestre a donné à Fleur une clochette qu'elle secoue avec entrain et en rythme pour accompagner le tintamarre félin.


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  • Pour la récré de JB, voici venir Topaze

    C'est l'effervescence dans la ferme de Pernelle.

    Depuis ce matin, Pulchérie entend des toc-toc venir de son œuf !

    Enfin, enfin, son poussin a l'air de se décider à venir montrer le bout de son bec au monde. Pas trop tôt, ça fait un sacré moment qu'elle attend Pulchérie.

    Bon vous me direz c'est un peu normal, qu'avec un papa coq en cuivre girouette de clocher de son état, que les choses se fassent doucement. Il faut dire qu'il était particulièrement costaud cet œuf et en plus un peu bizarre dans la mesure où même pondu il a continué à grossir, reconnaissez que ce n'est pas banal !

    Bref, la belle coquille cuivrée devait être particulièrement solide et le petit a sûrement eu besoin de prendre beaucoup de force pour s'y attaquer.

    Mais enfin ça y est ! La coquille commence à se fendiller.

    Là-haut sur le clocher, Igor prévenu par les oiseaux de coin piaffe d'impatience, en plus il est coincé sur son clocher et ça le rend furieux de ne pas pouvoir assister à la naissance de son petit.

    Mais heureusement en dessous, Gudule et ses sœurs ont elles aussi entendu le bonne nouvelle alors pour permettre à Igor d'aller voir sa progéniture, elles se mettent toutes les trois à carillonner une petite chanson de bienvenue (pour les nouveaux venus, Igor ne peut partir de son clocher que lorsque les cloches sonnent pour plus de renseignements c'est ici).

    Igor leur lance un cocorico de remerciement et s'envole vers la basse-cour de Pernelle.

    Tout le monde est réuni et lorgne avec intérêt l'œuf qui gigote à qui mieux-mieux !

    Igor, tout ému, atterrit auprès de sa bien-aimée et tout deux se préparent à assister au miracle de la vie (et aux débuts d'une vie mouvementée, mais ça ils le découvriront assez tôt !).

    De petits pépiements commencent à s'élever du petit trou qui s'ouvre dans la coquille.

    Les heureux parents se regardent béatement.

    Il a quand même une drôle de voix ce petit, on dirait qu'il que le son sort en stéréo, sûrement un effet de résonnance du à la forme de l'œuf.

    Et tout-à-coup, CRAC, la coquille se fend en deux et émerge un superbe petit poussin d'un bel orangé, il se secoue et commence à donner de la voix et pour tout dire de la voix, il en a le bougre. En plus son plumage renvoie des étincellements de pierre précieuse.

    Toute dégoulinante de fierté, Pulchérie s'approche de son petit et commence à lui caqueter des mots doux.

    C'est alors qu'un pouic indigné s'échappe des débris de la coquille. Interloqué, Igor s'approche et de quelques coups de pattes dégage un deuxième poussin, enfin plutôt une poussine qui le regarde d'un air suspicieux qui promet à ses parents des lendemains qui chantent !

    La nouvelle venue ressemble beaucoup à son frère si ce n'est qu'elle revêt une toilette d'un rouge éclatant.

    Le premier moment d'ahurissement passé, c'est la liesse, toute la petite ferme s'extasie sur la beauté des bébés. Et que je te les cajolent, et que je te les papouille, et que je te les bisouille !!!

    Les habitants de Bigorbourg, les oreilles un peu éprouvées par le chant des cloches finissent par les http://www.elfangels.fr/data/homea/fondsecran/dossier-843/images/deux_poussins-754-min.jpgconvaincre d'arrêter leur tintamarre et c'est un Igor fier comme un paon (un comble pour un coq) qui revient s'installer en haut de son clocher, tandis qu'une Pulchérie rendue gâteuse par la maternité s'installe douillettement dans son nid avec un poussin sous chaque aile. Demain, le jour se lèvera et le soleil brillera dans les plumes toutes neuves de Topaze le garçon et de Rubis la fille, dignes descendants d'Igor et de Pulchérie.


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