• Reprenons notre récit si vous le voulez bien.

    Léonce un peu, beaucoup, ahurie s'aperçoit que Mère Noël est revêtue d'une superbe robe longue, que sa tête est coiffée d'un magnifique tricorne et qu'elle porte un masque de carnaval à la main.

    La pauvre ne sait plus trop où elle en est.

    "Vous êtes superbe Mère Noël !" ne peut-elle que souffler.

    Du coin de l'œil, elle voit le Père Noël hausser les épaules. Aurait-elle dit une bêtise ?

    D'autant que les deux petites pestes, j'ai nommé Anicet et Innocent se mettent à jeter (en toute bonne foi ???) de l'huile sur le feu.

    "C'est vrai vous êtes belle !"

    "Hein Père Noël qu'elle est belle ?"

    Un soupir XXL émane du coin où le Père Noël se tient retranché. Il grommelle quelque chose que personne ne comprend, cela vaut peut-être mieux d'ailleurs.

    Devant ce manque d'enthousiasme, Mère Noël explose.

    "Et voilà, j'ai sacrifié 200 ans de ma vie à ce sale ingrat ! Si j'avais su c'est avec Nicolas que je me serais mariée !"

    "Tu n'aurais pas pu ! D'abord il a fait vœu de célibat et en plus c'est un vieux crouton bien plus âgé que toi et un has-been" tonitrue son époux.

    "N'empêche que c'est un vieux crouton qui a de la classe lui ! Il sait s'habiller lui !"

    "Tu parles ! Avec une robe ? Et plein de fanfreluches ? Et ce truc ridicule sur la tête ! N'importe quoi !"

    "Ah parce que tu crois que le rouge c'est seyant à ton âge et que les bonnets à pompon c'est pas ringard ?"

    Pendant cet échange d'aménités, Léonce, Anicet et Innocent se croient à un match de tennis et regardent alternativement les deux protagonistes s'envoyer des joyeusetés au visage. Léonce n'aurait jamais cru assister un jour à une scène de ménage aussi…, aussi…, aussi…, légendaire disons !

    Elle se décide à intervenir d'une toute petite voix.

    "Et si vous nous expliquiez ce qui ne va pas ?"

    Silence boudeur des deux côtés. Puis Mère Noël finit par prendre la parole.

    "C'est notre anniversaire et il a oublié !"

    "Votre anniversaire de quoi ?"

    "Notre anniversaire, c'est tout !"

    Le Père Noël secoue la tête.

    "Tu vois ma poulette, la mauvaise foi. Elle est incapable de dire de quel anniversaire il s'agit et elle râle parce que je ne m'en souviens plus !"

    "Comment veux-tu que je me souvienne exactement de tous nos anniversaires depuis 200 ans. De toutes façons je suis SURE que c'est un de nos anniversaires demain et tu m'avais promis de m'emmener à Venise. J'en ai marre d'Hawaï !"

    "Mais enfin, on se caille toute l'année, on peut bien aller se réchauffer au moins une fois par an au soleil ! En plus, je ne me souviens pas d'avoir promis quoi que ce soit !"

    "Il fait chaud aussi à Venise ! Et comme par un fait exprès tu as oublié, c'est bien les hommes ça !"

    "Peut-être, mais on ne peut pas faire de surf ! Et c'est bien les bonnes femmes ça, de se souvenir de choses dont personne ne se rappelle !"

    "Du surf à ton âge et avec ton ventre, c'est du grand n'importe quoi ! Et à Venise il y a des gondoles et le carnaval ! Et ce n'est pas de ma faute si tu perds la tête !"

    Léonce tente d'intervenir et de calmer le jeu.

    "Euh, très chère Mère Noëlle, le carnaval s'est terminé pour cette année vous savez. Père Noël, elle a un peu raison vous savez, que deviendrait Noël si vous aviez un accident de surf ? Et si nous essayions plutôt de trouver une solution à votre problème ?"

    Les deux Noël regardent Léonce, se jettent un coup d'œil furtif et opinent du chef une moue encore boudeuse sur les lèvres.

    Je peux vous dire que les négociations ont été particulièrement ardues ! Les assistants de Léonce, Anicet et Innocent n'ayant pas été d'une grande aide (si ce n'est pour mettre la pagaille), la pauvre a terminé sa première journée de vacances sur les genoux et la gorge sèche. Mais un terrain d'entente a été trouvé.

    Il a été décidé que le lendemain serait, faute de mieux, l'APJAGD (Anniversaire du Premier Jour Après la Grande Dispute). Que Mère et Père Noël revêtiraient des vêtements civils normaux, enfin presque, Monsieur tenant au rouge et Madame à la robe longue, qu'ils passeraient ensuite une semaine en amoureux à visiter Venise ("même si ça sent mauvais" comme l'a marmonné Père Noël), qu'ensuite ils profiteraient d'une semaine de détente à Hawaï à siroter de délicieux cocktails (sans alcool, même si les rennes connaissent le chemin, il ne faut pas tenter le diable quand même) au bord de la mer, mais sans planche de surf (nous passerons sous silence le "il ne serait même pas capable de tenir dessus sur la plage"  murmuré par Mère Noël) et que pour finir ils rentreraient sagement à la maison pour mettre au point un calendrier fiable des AANSPO (Anniversaires A Ne Surtout Pas Oublier) permettant d'éviterhttp://ekladata.com/QZA-sFe6_NNeoOwQBC-FR7KyewE.gif tout incident diplomatique ultérieur (encore que !).

    Et après ce marathon épique, Léonce se dit qu'elle ne va pas avoir trop de la totalité des grandes vacances pour se remettre de ses émotions. Anicet et Innocent, quant à eux, ne vont pas se priver de jouer les pipelettes auprès du petit peuple et de se rengorger sur la manière dont ils ont réussi à régler le grave litige qui aurait pu mettre Noël en péril (oui, rien que ça !).


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  • Léonce est apparu pour la première fois chez moi du temps de notre amie Bigornette (ici vous trouverez le récapitulatif de ses participations -à Léonce, pas à Bigornette- la première se trouve tout en bas de la page et date de fin septembre 2009 eh oui déjà,), depuis, il lui arrive régulièrement de s'inviter dans les Chroniques de Bigorbourg. Comme c'est le prénom d'aujourd'hui de la Cour de Récré de Jill Bill, la voilà qui revient faire un petit tour.

    Les grandes vacances viennent de commencer (je sais j'anticipe !) et Léonce dort comme une bienheureuse, pas la peine de se lever de bonne heure, c'est trop bon. Pour le moment, elle rêve. Elle rêve qu'elle est transformée en trampoline et que des petits pieds s'en donnent à cœur joie  (bon ne cherchez pas à savoir comment des pieds peuvent avoir un cœur) sur son estomac pour faire loopings. Cette sensation très désagréable fini par la réveiller et elle peut constater que ce début de cauchemar est dû aux deux terreurs qui squattent chez elle à savoir : Anicet le lutin-génie et Innocent le diablotin sage (enfin sage, c'est façon de parler).

    "Vous n'avez pas bientôt terminé bande d'affreux, je suis en vacances moi, je veux dormir, allez du balai" rouspète Léonce.

    Mais les deux compères continuent à la piétiner (un chat qui essaye de vous faire comprendre que c'est l'heure du casse-croûte vous voyez ? Eh bien c'est un peu ce que subi Léonce).

    "Lève-toi on a, enfin, tu as un problème" trépigne Anicet.

    "Un problème, un problème"chantonne Innocent sur l'air des lampions.

    D'un revers de main peu aimable Léonce envoie balader les deux importuns (ne vous en faites pas ils savent retomber sur leurs pattes, euh, je veux dire sur leurs pieds).

    "Qu'est ce que vous avez encore fait ?" demande Léonce en leur jetant un coup d'œil sévère.

    "Mais rien, ce n'est pas nous. C'est lui" s'offusque Anicet en désignant quelque chose au fond de pièce.

    "Qui lui ?"

    "Lui !" insiste Innocent en montrant le même endroit que son compère.

    "J'en connais deux qui vont avoir des ennuis s'ils m'ont réveillée pour rien !"

    "Désolé ma poulette, je ne voulais pas t'embêter, mais je ne savais pas trop où aller." En entendant cette voix grave, Léonce a un tel sursaut qu'elle manque de se cogner au plafond (oui j'exagère et alors !). Elle se redresse en vitesse et distingue, dans la pénombre de la chambre, une silhouette imposante installée tant bien que mal sur sa chaise de bureau.

    "Qui, qui, qui êtes-vous"bégaie-t-elle "partez ou j'appelle au secours."

    "Ben quoi, ma poulette, tu ne me reconnais pas ? Bon je sais que je suis un peu hors saison, mais quand même !".

    Léonce bondit hors de son lit et se dépêche d'ouvrir ses volets. La lumière et ses yeux par la même occasion tombent sur un grand monsieur à la barbe blanche habillé d'un jean et d'une curieuse chemise hawaïenne qui arbore fièrement des nounours verts sur fond rouge (un must en matière d'habillement vous voudrez bien le reconnaître, même si ça pique un peu les yeux).

    "Père Noël ?!?! Mais que faites-vous là ?"

    Le Père Noël parait bien penaud, il lui sourit timidement et semble se tortiller (vous imaginez vous, un Père Noël en train de se tortiller comme un gamin pris en faute ? Moi j'ai du mal).

    "Je venais voir si tu pouvais me donner un petit coup de main ?"

    "Un coup de main ? Volontiers, mais pourquoi. Ce n'est pas encore le moment de distribuer les cadeaux"

    "Je sais, je sais. Euh, en fait, j'ai un problème avec Mère Noël"

    "Un problème avec Mère Noël ? Quel problème ?"

    "Elle m'a mis à la porte" bégaie le Père Noël dans sa barbe.

    "A la porte ? Mais pourquoi ! Bon vous allez le lâcher le morceau ? Comment avez-vous fait pour fâcher cette adorable dame ?"

    Un bruit curieux, un peu comme une bouteille de Coca qui s'ouvre, retentit et une nouvelle voix intervient dans la discussion.http://i77.servimg.com/u/f77/09/02/08/06/pare_n10.jpg

    "Ah, tu vois que je suis adorable ! Merci de le dire ma chérie, ce grand dépendeur d'andouilles en doute !"

    Le cœur de la pauvre Léonce manque encore un battement. Mais ce n'est pas vrai, ils veulent tous sa peau aujourd'hui ?

    Et moi la vôtre parce que mon histoire est déjà bien longue et qu'il va falloir attendre demain pour savoir pourquoi la Mère et le Père Noël sont fâchés !


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  • Prénom frais éclos du jour pour la Cour de Récré de Jill Bill

    Ce matin à la bibliothèque de Bigorbourg, Achille le bibliothécaire doit faire face à une crise. Berthold, le mini-enlumineur est morose. Il va, il vient, il rouspète (bon d'accord c'est plutôt une habitude chez lui), il tourne en rond (ça en revanche c'est grave parce qu'habituellement il n'arrête pas de s'agiter).

    Achille s'enquière donc du problème.

    "Qu'avez-vous cher Berthold, je vous vois fort marri" (n'oublions pas que Berthold débarque du fin fond du moyen-âge et que son langage est un peu fleuri).

    "Hélas, très cher Sieur Achille, voyez mes couleurs !" lui dit-il en lui désignant le livre sur lequel il est en train de travailler.

    "Oui, et bien ? Votre travail est parfait, comme d'habitude"

    "Sieur Achille, vous mirez mal ! Tout est fade, aucune lumière, c'est laid"

    "Je vous assure Berthold que vos enluminures sont aussi belles que d'habitude"

    Devant cette résistance, le minuscule Berthold se campe devant Achille le géant et déclare de manière péremptoire en articulant bien.

    "Je-vous-dis-que-ces-des-sins-sont-mau-vais-est-ce-clair ?"

    Achille s'empresse de battre en retraite et s'enquiert.

    "En quoi puis-je vous aider pour régler ce problème ?"

    "Il me faut de nouvelles couleurs" réplique Berthold "et je ne manierai plus le pinceau tant que vous ne m'aurez pas fourni du bon matériel" (oui non seulement il est rouspéteur, mais en plus il est de mauvaise foi). Et sans autre forme de procès, il se croise les bras et s'assoit sur un livre, bien décidé à ne plus bouger d'un pouce.

    Achille, aux 400 coups, se dépêche de convoquer tous les artistes de Bigorbourg pour tenter de régler la crise. Wallis, qui donne un coup de frais à l'église, Vencelas, l'âne peintre, Gébétrude, la styliste du petit peuple, accourent avec leurs nuanciers, mais rien ne plait à l'obstiné Berthold. Rien n'est assez lumineux, assez riche pour lui. Bref, c'est l'impasse.

    Qui va bien pouvoir résoudre cet épineux problème ?

    La solution vient de nos deux jeunes amis, Aubain et Liroli, les élèves de Mademoiselle Agathe.

    Ils passent devant la bibliothèque en s'amusant à souffler des bulles de savon. Ils regardent avec délice les belles boules s'élancer dans le ciel en lançant mille arcs-en-ciel et ne peuvent s'empêcher d'avoir un petit pincement au cœur lorsqu'elles éclatent et s'évanouissent.

    Mais, voilà que l'une de ces bulles se met à rebondir, bien décidée semble-t-il à ne pas voir sa vie abrégée trop vite et la voilà qui entre dans la bibliothèque et se met à glisser sur les couleurs abandonnées par Berthold.

    Du coin de l'œil, Berthold repère la nouvelle venue et se redresse d'un bond, fou de joie.http://www.vert-citrouille.com/wp-content/uploads/2012/04/Bulles-de-savon-2.jpg

    "Voilà, voilà, c'est ça, c'est exactement ça. Les voilà les couleurs riches et lumineuses que je voulais !"

    Et c'est ainsi que Louane*, puisque tel est son nom, devient l'aide coloriste de Berthold et qu'elle mène sa vie de bulle de savon increvable tranquillement installée dans la bibliothèque de Bigorbourg.

    * Après petit tour sur internet, il semblerait que le prénom Louane signifie "richesse et lumière"

     


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  • Venez, faisons connaissance avec Scotty qui vient d'intégrer la Cour de Récré de Jill Bill.

    Scotty est un drôle de personnage (ce qui n’a rien d’étonnant à Bigorbourg), il est costaud, voir un tantinet rondouillard, ses cheveux sont gris et il arbore une superbe moustache.

    Ah j’oubliais c’est un elfe, oui je l’admets un elfe un brin rondelet et en plus gris de poils c’est rare, mais c’est comme ça.

    Il a également une caractéristique qui fait que ses compagnons le regardent d’une drôle de manière. C’est un fan de la série « Star Trek », depuis bientôt 50 ans ! Et, ce qui a tendance à les agacer prodigieusement, c’est sa façon de se promener sanglé dans une combinaison franchement rétro et qui manque singulièrement de classe !

    Bien évidemment Scotty connaît sur le bout des doigts toutes les langues intergalactiques, ce qui reconnaissons-le n'est pas particulièrement utile lorsqu'on est solidement arrimé à la Terre Mère. Et côté salut, même Monsieur Spock n'a pas les doigts aussi souples que Scotty lorsqu'il s'agit  d'accompagner le "paix et prospérité" du geste ad hoc.

    Bref, nous avons là un elfe monomaniaque.

    N'étant pas prêt d'embarquer sur l'Enterprise, il a quand même décidé de mettre en pratique le célèbre "Téléportation", seule différence, pas de machinerie compliquée à Bigorbourg, juste un claquement de doigts.

    Bon au début, notre ami Scotty s'amusait à dématérialiser la pomme dans laquelle un de ses amis allait croquer, à transporter à l'autre bout de la pièce les clés sur lesquelles vous vouliez absolument mettre la main, à faire disparaître en plein vol ballons ou volants.

    Inutile de dire que ces plaisanteries ont eu tôt fait d'énerver tout le monde, petit peuple qui voyait très bien d'où venait le coup, et humains qui se demandaient s'ils ne perdaient pas la tête.

    Bref, il était temps de recentrer un peu notre trekkeur avant qu'il ne vire trekkie (pour info, le mot trekkie a une connotation péjorative évoquant l'obsession, le trekkeur étant simplement un amateur de l'univers de Star Trek).

    Notre aimable sorcière Thècle a donc contacté Eve, la reine de la forêt et donc du petit peuple, pour voir comment canaliser l'énergie cosmique de Scotty.

    Celui-ci s'est donc, virtuellement, vu tirer les oreilles (qu'il a pointues comme celles de Monsieur Spock) par ces dames et aimablement, mais fermement, prié de rentrer dans le droit chemin avec ou sans téléportation.

    Pauvre Scotty, la crise de manque le guettait. C'était désolant de le voir aller et venir sans savoir quoi faire de son don.

    Mais heureusement, à Bigorbourg, tout problème trouve solution.

    Après avoir bien tourné et viré, Scotty a commencé à s'intéresser de plus près aux humains, autrement que pour leur faire des niches.

    Il s'est vite aperçu que ceux-ci avaient parfois la tête ailleurs et souvent pas plus de mémoire qu'un poisson rouge (ce qui n'est pas sympa pour les poissons rouges). Et en plus cette distraction pouvait causer des problèmes, voire des accidents.

    Je m'explique. Vous n'êtes jamais arrivé quelque part à pied ou en voiture et vous demander comment vous aviez bien pu y parvenir ? Le contraire m'étonnerait beaucoup. Ou alors vous êtes sûr d'avoir eu telle ou telle chose dans la main et pas moyen de vous souvenir où vous l'avez posée ? Allons, allons, soyez honnête ! Et n'oublions pas pour les plus étourdis, le fait d'avoir zappé qu'ils étaient perchés sur une échelle et de faire un pas dans le vide en croyant être sur le plancher des vaches (bon là je reconnais qu'il ne s'agit que d'une minorité particulièrement atteinte).

    Ayant fait ces constatations, Scotty s'est vite rendu compte qu'il allait pouvoir utiliser sa faculté à bon escient.

    Un léger moment de fugue mentale au volant ou à pied et hop, Scotty vous permet d'arriver à bon port sans problème et passant à travers les obstacles (dans le monde de tous les jours essayez tant que faire ce peut d'éviter ces égarements quand même ! Scotty ne peut pas être partout à la fois)http://www.paulfrasercollectibles.com/upload/public/docimages/Image/k/m/r/shatner4.jpg

    Le sachet de médicaments rangé dans le réfrigérateur (expérience personnelle) au lieu de l'armoire à pharmacie reprend sa place attitrée dès que vous avez le dos tourné. Même chose pour les clés planquées entre deux coussins au lieu d'être dans le vide-poche (c'est très pervers les clés !).

    Un pas dans le vide, et le sol se rapproche mine de rien, vous êtes juste un peu secoué, la matérialisation dans ce cas précis est un peu plus hasardeuse.

    Scotty est maintenant très bien dans sa peau, Thècle et Eve sont satisfaites de leur protégé. Les humains s'arrachent un peu moins les cheveux à chercher leurs affaires et le petit peuple ne regarde plus Scotty d'un mauvais œil, encore que sa tenue suscite toujours quelques remarques peu indulgentes, mais ça peut se comprendre.


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  • Pour la Cour de Récré de Jill Bill, le prénom un brin moyenâgeux de Mahaut. Mais pas de Reine Maudite du côté de Bigorbourg.

     

    Vous avez déjà fait la connaissance de Poppon le pompier de service et de sa nouvelle amie Géorgine la dragonnette. Mais lorsque Poppon a débarqué à Bigorbourg il était accompagné par la jolie Mahaut.

    Comment se sont-ils rencontrés tous les deux ?

    Eh bien, voilà leur histoire.

    Avant de venir couler une retraite en principe paisible à Bigorbourg, Poppon était pompier professionnel, il était même responsable d’une caserne. Or, à l’approche du 14 juillet, les casernes comme vous le savez, sont en effervescence, fête nationale oblige.

    Notre chef de corps avait donc envoyé ses pious-pious, ou ses bleus si vous préférez, faire la tournée des commerces et des particuliers pour récupérer des lots pour la tombola organisée tous les ans.

    Et voilà que le sapeur Dupon venait de revenir de sa tournée, sa musette rempli d’objets hétéroclites.

    Poppon soupira, il allait encore falloir faire du tri, manifestement les braves gens du coin avaient tendance à prendre les pompiers pour un vide-grenier. En y regardant de plus près, notre ami commença à s’interroger et à s’inquiéter. Qu’est-ce que le seconde classe Dupon tenait avec tant de précaution dans son calot ?

    « J’ai un super lot, chef » commença tout réjoui le soldat du feu.

    « Et qu’est-ce que c’est ? C’est fragile semble-t-il » interrogea Poppon, et louchant sur le calot qui, oui, qui s’agitait, il ajouta « et remuant ».

    « Oui, chef, mais c’est une merveille »

    Craignant le pire, Poppon récupéra le couvre-chef et l’ouvrit avec précaution et là !

     « Oh non, Dupon, tu n’as pas fait ça, je rêve, ce n’est pas ce que je pense ? »

    « Ben quoi, chef, c’est pas un beau lot ? »

    Poppon, posa le calot sur son bureau et se frotta le front, un mal de tête commençait à pointer son nez.

    « Vous vous êtes donné le mot pour me rendre chèvre ou quoi ? Duponté m’a ramené un cochon d’inde et Dupondé une paire de canards. Mais bon sang les gars, c’est une caserne ici, pas une ménagerie ! » (**voir en fin d’article).

    « Mais chef, si je ne l’avais pas pris, la personne menaçait de le mettre à la rue »

    « Et toi, bonne pomme tu t’es laissé avoir ! »

    « Ben, chef, notre devise c’est bien sauver ou périr ? »

    « Oui niquedouille mais il y a sauver et sauver !».

    Le sapeur Dupon resta planté devant Poppon un rien boudeur et mâchouilla dans la barbe. « Ben, moi j’ai sauvé ».

    « Et si tu ne files pas d’ici vite fait tu vas périr, triple buse ! »

    Dupon n’insista pas et fila rejoindre ses quartiers, laissant Poppon et tête à tête avec son « lot ».

    « Maaa oooo » fit le lot.

    Et une minuscule boule poilue, écaille de tortue aux grands yeux dorés, sortit du calot et sur ses petites pattes de danseuse se mit à explorer son nouvel environnement, reniflant délicatement autour d’elle. Puis elle leva ses grands yeux et les plongea dans ceux de Poppon.

    « Maaa oooo » refit le lot.

    Et là, bien sûr, Poppon fit ce qu’il n’aurait pas du faire, il se mit à caresser le « lot » sous le menton, déclenchant une rafale de « ron ronn  maaaa ooooo » Poppon compris qu’il allait y avoir un lot de moins pour la tombola.

    Il attrapa le chaton, le mit sur son épaule et se mit à rire « Refait, mon pauvre vieux, tu es refait »

    « Maaa oooo » confirma Mahaut.

    C’est ainsi que la caserne de Poppon hérita d’une charmante mascotte qui pris un immense plaisir à escalader les échelles, les cordes lisses et même la perche servant aux pompiers pour rejoindre les véhicules lors des interventions. Bref, une vraie chatte de pompier.

    Mais là où elle montra tout son talent (talent qu’elle met maintenant à la disposition des bigorbourgeois velus), c’est le jour où elle embarqua, en passagère clandestine, à bord de la grande échelle qui se rendait, à la demande d’une mammy affolée, au secours d’un chat coincé dans un arbre.

    La belle Mahaut évita quelques griffures cuisantes à ses amis en guidant l’imprudent dans sa descente, miaulant avec assurance les instructions nécessaires à une descente sans risque et n’hésitant pas à monter pour montrer le chemin (***). Une fois revenus sur le plancher des vaches, Mahaut tança le casse-cou avec véhémence et force « Maaa oooo ».

    Elle a ainsi un nombre certain de sauvetages à son actif et maintenant que Poppon et elle sont à la retraite,http://www.coloriez.com/images/coloriage/sam-le-pompier/coloriage-sam-le-pompier-9561.jpg elle continue quand même à instruire la gent féline de Bigorbourg sur l’art et la manière de monter, mais surtout de descendre d’un arbre.

     

    **  Ceci est une histoire vraie, lorsque j’étais enfant et que j’habitais dans une caserne de Paris, des appelés avaient effectivement (pas la même année d’accord) ramené une cochonne d’inde borgne (Mélanie) et une minuscule chatte noire et blanche (Poussy) qui dormait dans le képi de mon père et que nous avons l’une et l’autre adoptées. Les canards quant à eux, j’ai le regret de le dire, ont fini en pâté

    *** Là non plus je n’ai presque rien inventé, notre chatte Poussy s’était comportée de cette façon un jour qu’un de ses chatons était resté coincé dans un arbre.


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