• Le prénom de Bigornette tout frais du jour.

    Ce matin Gudule, Guduline et Gudulette sont furibardes (si vous le voulez bien, je les appellerai les 3 G, ça ira plus vite à taper). En effet, un vent à décorner les bœufs a osé s'introduire dans leur clocher et s'amuse comme un petit fou à se suspendre à leur battant, à tourner à toute vitesse autour d'elles leur donnant le tournis, bref, il les enquiquine grave !

    Et tout à coup, ouf, voilà Anthelme qui se suspend à leurs cordes et les mets en branle. Il y va de tellement bon cœur, que le vent tout surpris par cette brusque rébellion de ses victimes en prend ses jambes (où ce qui en tien lieu) à son cou et file sans demander son reste.

    Les 3 G sont fort satisfaites de ce résultat et se laissent aller à chanter de bon cœur sous la direction d'Anthelme.

    Seulement voilà, une fois le calme revenu, les 3 G entendent ce qui ressemble à un petit sanglot, comme un friselis de brise. Elles regardent autour d'elles, perplexes.

    Et voilà que Gudule repère dans un coin du clocher une petite chose toute délicate, minuscule et presque transparente. Elle est roulée en boule et le son émane d'elle.

    Gudule fait doucement vibrer son battant pour ne pas effrayer leur drôle de petit hôte et s'adresse à lui.

    "Bonjour ! Qui es-tu et que fais-tu là ?"

    L'étrange entité se déroule prudemment et les 3 G s'aperçoivent qu'il s'agit d'un tout petit nuage aux reflets irisés avec deux grands yeux ébahis au milieu.

    "Pffff, pfffff, pffff" arrive-t-il péniblement à articuler.

    Aïe, les 3 G commencent à se dire qu'elles vont avoir un léger problème de communication avec leur invité surprise.

    Juste au-dessus d'elles, Igor, qui vient de rentrer de sa promenade, qui grâce à son ouie fine a entendu et arrive à voir ce qui se passe par un interstice entre deux ardoises du toit, prend la parole.

    "C'est un petit vent"

    "Un quoi ?" s'exclament en chœur les 3 G, se faisant se replier craintivement le petit nuage.

    "Un petit vent, il doit avoir été laissé par l'enquiquineur de ce matin quand il est parti ventre à terre"

    "Mais pourquoi reste-t-il ici ?

    "Parce que c'est un bébé vent et qu'il va falloir que vous l'éduquiez"

    "Que nous l'éduquions ? Mais comment veux-tu que des cloches qui ne prennent leur vol qu'une fois par an éduquent un petit vent ?"

    "Où est le problème, ça fait longtemps que vous voyagez, même si ce n'est qu'une fois par an. Vous pouvez lui expliquer les différents types de vent, la pluie, la neige, la nature, les humains, enfin quoi faîtes un peu preuve d'imagination. Pour ce qui est du vol, lorsqu'il sera en âge, je veux bien m'en occuper et je suis sûre que Prudence nous donnera un coup de main"

    Et voilà les 3 G qui se transforment en tantes gâteaux.

    Petit à petit elle apprivoise le petit vent, qui timidement s'approche d'elles et s'enroule autour de leur battant pour faire un câlin. Il sait bien que lorsque Anthelme approche il faut se cacher dans un coin pour éviter de se faire assommer, et il faut bien dire que ses tantines font vraiment beaucoup de bruit et qu'il en vibre de partout.

    Mais cahin-caha, l'étrange association fonctionne bien. Les 3 G expliquent le monde à leur protégé qui peu à peu acquière un vocabulaire très correct, même s'il lui reste un léger défaut de prononciation qui le fait sossoter (c'est comme zozoter mais avec des S plutôt que des Z ou de CH voyez ?).

    Les 3 G trouvent bien agréable d'avoir près d'elles ce douillet petit nuage qui vient se frotter contre elles comme un jeune chat, il les change agréablement de leur routine et les histoires coulent à flot dans le clocher.

    Mais un jour, Igor et Prudence décident qu'il est temps pour le petit vent de se lancer et de voler.

    Il n'est pas bien fier notre jeune ami mais les encouragements de ses tantes d'adoption lui remontent le moral et lors d'un carillon énergique d'Anthelme, il ferme les yeux et se lance encadré par Igor et Prudence. Il a d'abord l'impression qu'il va s'écraser au sol mais non, le voilà qui prend de la hauteur et qui se met à flotter dans les airs. Il devient tout transparent et naturellement il se transforme en une petite brise qui se commence à s'amuser avec les jupes de dames, les cravates des messieurs, c'est très drôle de faire voleter tout ça.

    A l'issue de ce premier vol d'essai, il retourne au clocher et raconte ses exploits aux 3 G admiratives, mais très tristes à l'idée de perdre bientôt leur protégé. Après tout un petit vent, ça doit voir du pays.

    Le petit vent, lui, n'a pas du tout envie de laisser ses amies, le clocher est son foyer maintenant. Il décide donc de devenir le vent attitré de Bigorbourg.

    C'est lui qui rafraîchira les fronts humides l'été, sèchera les draps et les larmes si besoin est, s'amusera à faire frissonner les gens en hiver, aérera les maisons, bref, il saura se rendre utile et une fois par an il accompagnera ses amies dans leur périple jusqu'en Italie.

    Voilà qui ravit les 3 G heureuses de garder près d'elles leur fils adoptifs.

    Les bigorbourgeois quant à eux sont parfois étonnés lorsque le vent qui souffle à leurs oreilles paraît http://nounoubricabrac.n.o.pic.centerblog.net/lv5pva6a.jpgcarillonner, mais le petit vent sait maintenant parler comme les cloches.

    Ah pourquoi s'appelle-t-il Landry ce petit vent ? Tout simplement parce que les 3 G l'ont accueilli le jour de la Saint Landry tout simplement, il ne faut pas demander trop d'imagination aux cloches quand même !


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  • Quel prénom difficile à porter Bigornette !

     

    Aujourd’hui, Prudence, l’ange gardienne de Bigorbourg est à la fois heureuse et malheureuse.

    Heureuse parce qu’elle va revoir une vieille et chère amie, malheureuse parce que cette amie vient de mourir.

    Cette amie avec laquelle elle a vécu une longue amitié s’appelait, en fait elle s’appelle toujours, Félicité et voilà un nom qui a été bien porté. Félicité a vécu une vie longue pleine de béatitude, à croire que le prénom était taillé sur mesure pour elle.

    Prudence attend donc près de la tombe de son amie que celle-ci en sorte. Il faut dire que, si elle est contente de pouvoir à nouveau tailler une bavette avec sa copine, Prudence à aussi une idée derrière la tête. Elle a bien l’intention de la recruter comme ange gardienne.

    Ah voilà, ça y est Félicité, telle une brume légère commence à émerger de sa tombe, elle est un peu chancelante, mais c’est normal, c’est quand même un cap important à passer.

    Prudence l’accueille avec chaleur et Félicité reprend vite ses esprits. Les deux amies passent un long moment à se raconter leur vie et leur mort.

    Puis Prudence, ni tenant plus fait LA PROPOSITION à Félicité.

    Celle-ci semble tourner et retourner la proposition dans sa tête, puis avec un large sourire, elle décline l’invitation au grand dam de Prudence qui tente de la convaincre d’accepter.

    « Mais enfin, tu as gagné ta place au Paradis en direct et ça me ferait tellement plaisir qu’on travaille ensemble »

    « Tu es bien gentille ma poulette » (ma poulette !? Prudence en reste comme deux ronds de flan, jamais au grand jamais Félicité ne s’était exprimée ainsi auparavant, toujours sereine, jamais un mot plus haut que l’autre !) « mais figure toi que je me suis tellement enquiquinée dans ma vie, que j’ai bien l’intention de rendre ma mort plus rigolote »

    « Comment ça enquiquinée ? Mais tout le monde t’enviait ton calme, ta, ta, ta béatitude » en bégaye une Prudence sidérée.

    « Justement, je me suis trop conformée à mon prénom, fini tout ça maintenant. J’ai envie de m’amuser un peu »

    Et sous le regard interloqué d’une Prudence dont la mâchoire tombe de manière très inesthétique, voilà que Félicité prend son envol.

    Elle commence par faire le tour des personnes qui se sont moquées d’elle lorsqu’elle était la charmante, mais un peu bêtasse, Mademoiselle Félicité et elle leur fait des niches, oh pas bien méchantes, elle a bon fond notre fantômette nouvelle née. Mais c’est si drôle de cacher des lunettes, d’enlever des dents d’un dentier, de nouer des chaussettes, de détricoter l’ouvrage en cours de toutes ces vieilles pies !

    Au cours de ses allées et venues elle rencontre Adaltrude, ex-dame blanche, qui lui donne quelques trucs pour effrayer un peu les vivants.

    Morte de rire (enfin façon de parler) Félicité réinvesti son ancienne maison et met en scène de véritables spectacles sons et lumières, avec lumières mystérieuses qui se glissent à la nuit tombée de pièce en pièce, volets qui claquent alors qu’il n’y a pas de vent, murmures incompréhensibles, coups de vent dans les cheveux et doigts glaciaux dans le cou de ceux qui passent, bruits de chaîne classiques mais toujours à la mode !

    Bien sûr, les enfants et les adolescents ont vite fait de se rendre compte de ces étranges phénomènes et l’ancienne maison de Mademoiselle Félicité devient le lieu de rendez-vous pour les initiations, pour le plaisir d’avoir peur, pour se sentir vivant en s’amusant. Parce que bien sûr tout le monde s’est rendu compte que les « horreurs » de la maison de Mademoiselle Félicité restaient bon enfant, elle n’arrive pas à faire vraiment peur, mais Thècle, mise au courant par Prudence a passé le mot et les bigorbourgeois prennent un infini plaisir à inventer tout un tas d’histoires effrayantes pour les touristes de passage qui visitent terrifiés la seule « maison hantée » de la région.

    Bref, Mademoiselle Félicité est très heureuse de son sort et en plus pour être agréable à son amie Prudence, http://nounoubricabrac.n.o.pic.centerblog.net/azyw6sfm.jpgelle prend parfois consistance pour mettre à l’épreuve les réflexes des anges gardiens apprentis, elle s’amuse comme une folle à mettre ses doigts dans les prises de courant, à grimper sur la chaise posée en équilibre sur une table bancale, à se suspendre aux lustres. Bref, la maison de Félicité devient un excellent terrain d’entraînement pour les petits nouveaux ce qui ravit Prudence.

    Et si cela vous était possible, vous verriez nos deux vieilles amies déambuler dans les rues, bras dessus, bras dessous en riant comme des gamines. Pas de doute, la mort, ça vous rajeunit !


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  • Voilà le terrible prénom du jour !

    Qui peut bien avoir un pareil prénom vous demandez-vous ?

    Ce n’est pas un prénom très récent et celle qui le porte n’est pas très « récente » non plus pour tout dire.

    Elle est arrivée à Bigorbourg accrochée au portrait de Monsieur le Comte Amédée de Saint-Frusquin.

    Et pourquoi suit-elle notre ami Amédée ? Parce celui étant le dernier de la lignée, l’antique Dame Blanche des Saint-Frusquin n’a pas pu rester dans le château familial récupéré par une branche annexe déjà pourvu de sa propre Dame Blanche.

    Pour ne pas rester au chômage, Adaltrude a donc décidé de s’installer avec Amédée. Bon c’est vrai que le métier de Dame Blanche, s’il n’est pas spécialement gai, n’est pas non plus trop fatigant. Annoncer une fois de temps en temps une mort brutale ce n’est pas le bout du monde, bien qu’il faille le reconnaître la famille de Saint-Frusquin était assez douée pour trouver des petites morts sortant de l’ordinaire.

    Bref, Adaltrude se retrouva donc avec Amédée chez le Père Paterne. Et il faut bien le dire, si Amédée s’était rapidement habitué à la situation et s’était trouvé une occupation intéressante (je vous rappelle qu’il est devenu inventeur de rêves), Adaltrude, elle, s’embêtait, s’embêtait, s’embêtait. Rien de rien, pas de morts suspectes ou violentes en vue !

    Au début, Adaltrude restait à ruminer assise sur le cadre d’Amédée, et puis une belle nuit elle  décida de lui emboîter le pas, histoire de visiter son nouveau domaine.

    Ils entrèrent dans une petite maison pimpante. A l’étage dormait une charmante petite fille pour laquelle Amédée avait concocté une charmante histoire à base de fées et de lapins, Adaltrude en avait la nausée, toute cette guimauve alors qu’elle aurait bien ajouté quelques têtes tranchées ou chutes du haut d’une falaise, pouah !

    Pendant qu’Amédée se glissait dans les rêves de l’enfant, Adaltrude préféra rester au salon avec les parents.

    Ceux-ci étaient en pleine discussion. La petite demoiselle allait avoir un petit frère ou une petite sœur et les parents se demandaient quelle allait être la couleur de ce cadeau surprise. Ce serait agréable de savoir par avance, histoire de préparer la chambre et les accessoires, mais garder le doute c’était bien aussi !

    Pour Adaltrude entendre parler naissance était quasiment une première, bon elle avait déjà par le passé pronostiqué quelques naissances catastrophiques, mais là les futurs parents avaient l’air parfaitement sereins. Bizarre, bizarre !

    Elle s’installa en face du couple, les écouta avec plus d’attention et tout-à-coup elle eut ce qui ressemblait à un hoquet. Et elle s’éclaira, l’espace d’un instant en bleu !

    Les futurs parents interloqués par ce curieux éclair se demandèrent s’il n’y avait pas un court-circuit quelque part, quant, à nouveau, le même éclat bleu les éblouit. Comme nous sommes à Bigorbourg ils décrétèrent fort naturellement que le futur bébé serait un garçon, ce qui fut confirmé par l’échographie.

    Cet étrange don fut une révélation pour Adaltrude qui perdit le côté morose et mélancolique de son caractère. Annoncer de bonnes nouvelles ça la changeait drôlement !

    A partir de ce moment, tous les soirs Adaltrude se baladait dans Bigorbourg à la recherche de futurs parents pour leur annoncer s’ils devaient prévoir du bleu ou du rose.

    Bon, au début, il y eut quelques ratés. Tombant sur de futurs parents de jumeaux, Adaltrude se mit à http://ekladata.com/bq-gVzVl9WJnC1aZsjZL8RNroGw.jpgclignoter comme un sapin de Noël alternant le bleu et le rose 6 fois de suite, le futur père en tomba dans les pommes, tandis que la future maman se voyait crouler sous les couches. Le gynécologue consulté en urgence eut un peu de mal à les rassurer, non ils n’attendaient pas des sextuplés, seulement des jumeaux fille et garçon !

    Forte de cette expérience Adaltrude, s’appliqua ensuite à ne plus clignoter qu’une seule et unique fois mais ses prévisions étaient toujours parfaitement justes. Un peu de surprise en moins certes, mais beaucoup de magie en plus !


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  • Presque simple cette semaine Bigornette !

    Les enfants de Bigorbourg sont fous de joie. Demain c'est le 1er mai et leurs amis Basile vont venir s'installer pour trois mois.

    C'était déjà ainsi du temps de leurs parents et de leurs grands-parents.

    Chaque 1er mai les Basile arrivent.

    Qui sont les Basile vous interrogez-vous ?

    Les Basile sont un manège et son propriétaire.

    Ah, vous dites-vous simplement un manège !

    Mais non, voyons un MANEGE digne de Bigorbourg bien sûr !

    Personne ne sait par où les Basile arrivent et comment ils peuvent s'installer sans le moindre bruit. Pourtant ce n'est pas faute de petits curieux qui ont essayé de rester éveillés pour les surprendre.

    Mais rien à faire, le 1er mai au matin, Basile le Manège trône sur la place du village, tout pimpant, et aux commandes se tient un Basile à deux pattes tout aussi réjoui. A à quoi il ressemble ? Curieusement, personne ne le sait vraiment, il est simplement l'incarnation du plaisir de vivre.

    Basile le Manège a une particularité par rapport aux autres manèges nous dirons "basiques". Tous les ans, le choix de véhicules change et, merveille des merveilles, il s'adapte absolument aux goûts de ses futurs utilisateurs.

    Inutile de dire que le 1er mai dès potron-minet, tous les enfants sont là à admirer les nouveaux moyens de transport mis à leur disposition et chacun y trouve son compte, à se demander d'ailleurs comment les Basile arrivent à deviner aussi bien les goûts de leurs jeunes amis et comment ils font pour arriver à caser tout le monde, mais c'est pourtant bien le cas, chacun a sa place.

    Lorsque Basile annonce que le premier voyage de l'année va commencer, voyage gratuit, il se fait un silence religieux et les enfants avancent sagement pour s'installer avec délice dans LEUR nacelle, cygne, vaisseau spatial, bateau de pirate, licorne, formule 1, sous-marin, aigle, avion, coquillage, il y en a pour tous les goûts !

    Quand tout le monde est installé, Basile ne dit pas bêtement "en voiture, le manège démarre", non il dit "Envolez-vous sur le dos de vos rêves".

    Pour les enfants, ce premier voyage paraît durer des heures et ils se mettent à chevaucher des rêves fous et heureux. Autour de Basile le Manège, leurs parents se rappellent leurs propres chevauchées et s'envolent avec eux.

    Lorsque le 1er mai est passé, les Basile continuent bien sûr à accueillir les aspirants voyageurs contre une petite pièce, il faut bien vivre, et il arrive que certains enfants passant sans rien dans leur poche découvrent à leurs pieds la pièce ticket pour le rêve !

    Pendant leur séjour, lorsqu'il fait nuit noire, les Basile accueillent des voyageurs un peu hors normes, comme Olive l'Ondine, Adelphe la statue, les elfes et les fées du bois, parfois même les animaux de Bigorbourg se risquent pour une ronde endiablée avec Basile et eux aussi trouvent l'engin qui leur convient le mieux, rien de plus amusant que de voir Fleur la biche s'installer à côté de Venceslas l'âne devant le traîneau du Père Noël et faire semblant d'être des rennes.

    Et puis, il y a LA journée pour les parents et les grands-parents. Ce jour-là ils sont les seuls autorisés à monter à bord et les Basile les entraînent dans leurs rêves d'enfant. Ils descendent les yeux plein d'étoiles sous le regard attendris de leurs enfants.

    Bref, pendant trois mois, les Basile offrent à tous des grands moments de bonheur qui sont soigneusement stockés pour les jours difficiles à passer.

    Et le 1er août, sans qu'on en sache plus que lors de leur arrivée, les Basile ont disparus, où sont-ils ? Sûrement en train d'offrir du rêve à trois autres petites villes comme Bigorbourg !

     


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  • Aujourd'hui un nouveau petit prénom charmant de Bigornette : Gudule !

    Ce matin Anthelme est bien embêté ! Il a beau s'échiner à tirer sur la corde de la cloche qui devrait mettre en branle Gudule la cloche en chef de Bigorbourg, rien à faire, pas le moindre ding et encore moins dong ! En revanche du côté de Gudulette et Guduline ses frangines, pas de problème, ça dingdong à tout va ! Que se passe-t-il ?

    Anthelme, en maugréant, grimpe dans le clocher et là ! Surprise ! Pas de Gudule !

    Un autre qui est drôlement embêté par cette affaire, c'est l'ami Igor le coq, si les 3 cloches ne sonnent pas en chœur, lui il reste coincé en haut de son clocher, pas cool parce qu'il aimerait bien aller câliner sa Pulchérie.

    Mais que s'est-il passé ? Où est passée Gudule ? Aurait-elle été kidnappée ?

    Reprenons donc notre histoire au début.

    Bigorbourg est en pleine semaine de Pâques, les trois frangines Gudule, Guduline et Gudulette se sont envolées vers Rome pour récupérer les bons d'enlèvement qui leur permettront de récupérer, auprès de l'usine cachée quelque part dans la campagne italienne, de quoi semer oeufs, fritures, cloches et autres lapins dans les jardins de Bigorbourg pour la plus grande joie des enfants.

    Notre amie Thècle, curieuse comme une chouette, a demandé à les accompagner, elle voudrait bien savoir comment les cloches s'approvisionnent. Ayant rencontré la sorcière locale lorsque celle-ci était venue s'occuper d'Igor, c'est avec le plus grand plaisir que les triplées l'ont invitée à les suivre dans leur périple annuel.

    Donc de bon matin, nos cloches accompagnées de Thècle, Rune sa chatte sur l'épaule et confortablement installée sur Herbert son balai, se sont envolées pour Rome.

    Le voyage s'est passé sans encombre, tout le monde rigolait bien. Rune s'amusait à sauter d'une cloche à l'autre, au grand dam de Thècle qui avait peur qu'elle ne tombe. Elles faisaient les folles avec les oiseaux de passage, taillaient une bavette avec les autres copines parties se ravitailler. Bref, de vraies vacances.

    Les choses ont commencé à se gâter au-dessus de Rome. C'était un peu la pagaille, le gros bourdon chargé de distribuer les bons d'enlèvement, du fait de son grand âge (l'âge de la retraite n'avait pas encore sonné pour lui), n'était pas très efficace et le chaos s'était vite développé.

    Tout-à-coup, une cloche allemande et une anglaise avaient commencé à se donner des noms d'oiseaux. Il y avait eu bousculade et Gudule s'était trouvé séparée de ses sœurs et de Thècle. Ayant pris un coup de battant, la pauvre complètement sonnée était partie voleter en zigzags elle ne savait plus trop où !

    Dans le même temps, ses frangines avaient réussi à récupérer les bons et se dégageant de la mêlée avaient entraîné Thècle, le chapeau un peu en bataille et Rune le poil un brin hérissé, vers l'usine secrète où elles avaient fait le plein de friandises. Petite parenthèse, Thècle n'a pas pu résister à tester quelques spécialités, mais on la pardonne bien volontiers. Pensant que leur sœur les rejoindrait pour la distribution à Bigorbourg, les quatre amies étaient rentrées bien alourdies à la maison, avaient survolé tous les jardins et lâché leur manne de chocolat. Puis elles étaient rentrées les unes dans le clocher, les autres au Salon de thé.

    Le lendemain, les enfants s'étaient rués dehors pour la récolte, mais par rapport aux années précédentes, elle leur parut un peu chiche.

    De leur côté Guduline et Gudulette s'étaient aperçu que Gudule n'était pas revenue. Elles se rongeaient d'inquiétude les pauvres, incapables de partir à sa recherche.

    Pendant ce temps, alertés par Anthelme, les bigorbourgeois se creusaient la tête, qui avait bien pu embarquer une cloche qui même fine et délicate, pesait quand même un certain poids ! Thècle aurait bien aimé partir à la rescousse, mais par où commencer les recherches, les cloches n'étant pas équipées du GPS ! Bref, elle du se résoudre à attendre comme tout le monde.

    Pendant ce temps, Gudule retrouvait petit à petit ses esprits, mais malheureusement il était trop tard pour faire le plein de friandises, d'ailleurs Pâques était passé. Elle était bien malheureuse d'avoir failli à sa mission, la pauvre Gudule. Elle rentra donc au bercail en passant par le littoral et là, elle eut une idée, elle allait quand même ramener des cadeaux aux bambins de son village.

    Et voilà qu'une semaine après Pâques, les bigorbourgeois furent réveillés par le tintement joyeux d'une cloche passant au-dessus de chez eux.

    Les enfants se ruèrent dans les jardins et découvrir de superbes coquillages multicolores, des galets tout doux en forme d'œufs, répandus dans les jardins.

    Gudule de son côté, éreintée, revint dans le clocher où elle aurait bien voulu piquer un bon roupillon pour récupérer de ses émotions.

    Reniflant une curieuse odeur de marée, en entrant dans l'église, Anthelme, allez savoir pourquoi tirahttp://www.coloriagesagogo.net/d/4901-1/coloriage_cloche_05.jpeg sur la corde de Gudule et celle-ci réveillée en sursaut lança un ding-dong surpris. Rendu fou de joie en entendant la voix de sa préférée, Anthelme se lança dans un carillonnage échevelé qui ameuta tout Bigorbourg heureux de retrouver sa cloche saine et sauve et qui permit à Igor d'aller retrouver sa Pulchérie. Quant à Thècle, elle inventa de nouveaux délicieux petits gâteaux en forme de galets et de coquillages qui eurent aussitôt un immense succès.

    Pour en savoir plus sur Thècle (la vraie) c'est ici



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