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Gaylor
Gaylor aujourd'hui dans la Cour de Récré de Jill Bill
Cunégonde, notre petite casse-cou, est punie ! Bon d’accord depuis qu’elle est amie avec son ange gardienne Cunégondange elle fait moins de bêtises, mais que voulez-vous comme on dit, chassez le naturel et il revient au galop.
Bref, sa dernière cascade ayant un peu, beaucoup, stressé ses parents, ceux-ci ont décidé de sévir. Cunégonde est consignée dans le jardin. Encore que, si je puis me permettre, il me semble que le jardin peut encore être source d’un nombre infini de sottises, mais bon, je ne vais pas m’ingérer dans la politique éducative des parents de notre jeune amie.
Cunégonde va et vient sur la pelouse, boudeuse et de mauvais poil. Une petite motte de terre a la fâcheuse idée de la faire trébucher. Elle lui donne un coup de pied rageur, envoie terre et herbe balader et aussi autre chose, quelque chose qui semble rouge.
Voilà qui distrait Cunégonde de sa mauvaise humeur, va-t-elle pouvoir s’amuser avec ce truc ?
Elle décide que le machin voltigeur est un dangereux bâton de dynamite, comme celui avec lequel Vil Coyote embête Bip-Bip. Mais elle, Cunégonde va arracher la mèche et sauver le drôle d’oiseau, et puis comme ça il va devenir son ami et ensemble ils pourront courir partout, et surtout très loin de ses méchants parents et, et, et déception, le terrible explosif est un crayon, un bête crayon rouge.
Bon, ceci dit, en y réfléchissant bien, un crayon ce n’est pas mal non plus pour faire des bêtises, Cunégonde fronce les sourcils, un petit sourire qui n’augure rien de bon se dessine sur son visage.
Un crayon, ça crayonne et les murs ça fait de très belles surfaces pour gribouiller ! Elle le sait, elle a déjà essayé, et puis punie pour punie, après tout (que celui qui n'a jamais fais sa tête de mule lui jette la première pierre comme on dit) !
Voilà donc notre petite Cunégonde dans sa chambre, le crayon rouge bien calé dans la main. La porte fermée lui offre un superbe tableau blanc. Elle s'approche et commence à griffonner, comme elle ne sait pas trop quoi dessiner, son esprit se met à battre la campagne et elle s'imagine en train de danser avec Igor le coq du clocher tout là-haut au-dessus de Bigorbourg.
Une curieuse sensation de chaleur se répand dans sa main et le crayon s'envole littéralement pour esquisser en quelques traits rapides un coq et un clocher. Un nuage enveloppe Cunégonde et la voilà qui se retrouve à califourchon sur le dos d'un Igor outré !
"Génial" braille notre petite peste. Seulement voilà, comment descendre ? Elle agite le crayon dans tous les sens comme si c'était une baguette magique, mais rien ne se passe, aïe, aïe, aïe ! Maligne, Cunégonde se dit qu'elle va penser très fort à sa chambre, elle sent le crayon qui s'échauffe, mais comme il n'a rien sous la mine pour dessiner, la tentative tourne court.
Le vent se lève et voilà Igor qui tourne comme une toupie, Cunégonde se cramponne, commence à avoir mal au cœur et elle est bien obligée d'appeler du renfort, même si elle pressent que le dit renfort ne va pas être aimable avec elle.
"Cunégondange s'il te plait tu peux venir m'aider ? S'il te plait, s'il te plait, s'il te plait !"
Et voilà l'ange gardienne de Cunégonde qui apparaît, furieuse en effet.
"Il n'y a vraiment pas moyen de te laisser toute seule cinq minutes ! Tu avais promis d'être sage pourtant !" Brusquement l'ange s'aperçoit de l'endroit incongru dans lequel est coincé sa protégée "Mais, mais, comment as-tu fait pour monter jusqu'ici ?" demande-t-elle bouche bée.
Cunégonde tend le crayon rouge "C'est lui qui m'a amené" répond-elle piteusement.
"Gaylor, tu as trouvé Gaylor ! C'est pas possible, je croyais qu'on en était débarrassé !"
"Eh t'es pas sympa" piaille une petite voix "c'est pas ma faute si les enfants m'utilisent uniquement pour faire des bêtises !" Et dans la main de Cunégonde, le petit crayon rouge et furieux se tortille.
Cunégondange se pince l'arête du nez, il y a des moments où même les anges gardiens ont la migraine. D'un claquement de doigt, elle rapatrie tout son petit monde dans la chambre de Cunégonde. Elle tend une main péremptoire à sa filleule "Donne moi ce fauteur de troubles que je le taille définitivement ! Je croyais pourtant que le dernier enfant à l'avoir eu en main l'avait perdu une bonne fois pour toute !"
Cunégonde serre le petit crayon contre elle "Non, je ne veux pas que tu lui fasses du mal !"
"Mais c'est à toi qu'il va faire du mal ! Et si la prochaine fois tu dessines, je ne sais pas moi, un boa par exemple tu vas te faire étouffer et je te connais tu ne vas pas pouvoir t'empêcher de jouer les casse-cou, et moi je ne peux pas toujours être derrière toi !"
Cunégonde comprend que là, elle a poussé le bouchon un peu loin et elle essaye d'amadouer son ange gardienne.
"Non, je te promets, je ne dessinerais que des jolis choses pas dangereuses, des fleurs, des nuages par exemple"
Cunégondange la regarde d'un air suspicieux "Mon œil oui !" (je sais c'est un langage peu orthodoxe pour un ange) "Dès que je vais avoir tourné les ailes tu vas faire une ânerie !"
Cunégonde, fine stratège regarde son amie ailée, elle sait bien qu'elle aussi aime bien s'amuser de temps en temps, et lui fait une proposition qu'elle ne peut pas refuser. L'ange résiste un peu, pour la forme, et finit par céder. C'est d'accord, Gaylor restera tranquillement dans le plumier de Cunégonde et deux fois par mois, les deux amies lui demanderont de dessiner une aventure extraordinaire rien que pour elles.
Gaylor ronchonne un peu, mais c'est toujours mieux que d'être enterré ou réduit en sciure et Prudence l'ange gardienne en chef donne son accord, il faut dire qu'elle n'a pas trop le choix la pauvre ! Et juste une dernière précision, pourquoi Gaylor, parce que c’est le prénom gravé en haut du petit crayon et bizarrement ce prénom est aussi celui du papa de Cunégonde.
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Commentaires
Je suis bien contente d'apprendre que même Cunégondange a des migraines, je ne suis donc pas la seule.
J'aime tellement tes récits, c'est merveilleux. Je me sens redevenir une enfant.
J'apprécierais vraiment que tu viennes aujourd'hui 29 février sur mon blog.
Gros bisous
Bonjour élève Martine... Un crayon à la cour de récré venu de chez Bigorbourg... je ne puis dire que soit le bienvenu en dessinant que des jolies choses cela va de soi... Mes élèves seront prévenus d'un bon emploi de Gaylor ! Point de boa ! Merci à toi, bises de m'dame JB
Bonjour Martine,
Un bien belle aventure vécue par Cunégonde et son crayon Gaylor!
Bises et belle journée
Dominique
Bonjour Martine, bravo pour ton imagination toujours aussi fertile, et ton écriture agréable et drôle. Gros bisous.
Tu t'éclates sur ce sujet chaque semaine, et je regrette de ne plus te voir sur l'arbre à mots... ?
Bravo pour ta capacité à raconter... une histoire.
Encore une belle histoire dans ce village unique au monde !
Espérons que ce crayon magique ne fera pas de bêtise avec sa petite et nouvelle copine!
Je crois bien en effet qu'elle a de qui tenir la petiote ! Que fais-tu en montagne (bon plus pour trop longtemps) et puis une armoire blanche, franchement c'était un pousse au crime !
Il me semble bien me souvenir d'un crayon de ce genre dans mon jeune temps, mais pas moyen de me rappeler dans quoi !
Et mes petits personnages me prennent toujours par surprise, j'avais prévu le crayon, mais l'histoire n'avait pas prévu l'arrivée de l'ange gardienne, mais bon !
Je dois dire que Bigorbourg est terriblement prenant. Je n'oublie par l'arbre, mais, comme dit la chanson "je n'aurais pas le temps de tout faire !" mais j'essaye, j'essaye
Heureusement qu'il est unique, sinon bonjour la pagaille ! Je ne suis pas convaincue que ces deux là vont se tenir tranquilles très longtemps !
Si on en croit la signature sur le crayon rouge, on comprend que les étourderies de Cunégonde sont transmises génétiquement. C'est très amusant à lire sous votre plume imaginative. Bravo. Bonne soirée.
Je pense qu'elle a de qui tenir en effet cette jeune personne, mais je pense que son papa oubliera de l'avouer
Bravo pour ta ténacité, c'est vrai qu'en ce moment OB ce n'est pas la joie. Il ne faut pas que je me plaigne, il faut juste attendre pour répondre à vos commentaires, c'est parfois un peu longtemps. Je crois que Gaylor s'auto-taille !
29JosetteSamedi 18 Janvier 2014 à 17:10ouf ! j'arrive pour te lire après mille détours et ruses...impossible d'e venir te visiter une petite étoile avec un point d'exclamation rien pas possible d'ouvrir ta page mais ce matin illumination l'idée d'aller te trouver en tapant le nom du blog sur google et miracle après ...un certain temps me voici me voilou !
j'aurai regretté ce Gaylor mon mulot mal taillé était jaloux...
bises dominicales Martine
30PATSYSamedi 18 Janvier 2014 à 17:10Hum, hum, est-ce que le papa de Cunégonde n'était pas l'ex-propriétaire dudit crayon ??? Ce qui pourrait expliquer certains gènes de zouaverie chez notre petite amie...
Heureusement qu'enfant je n'ai pas eu gaylord entre les mains, je me serais sûrement noyée : je dessinais très souvents des fonds marins avec sirènes sur les côtés de mon armoire blanche ! Je sais, je sais, c'était pas bien
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le crayon magique amélioré !!! que de souvenirs !
bravo Martine pour tes toujours belles histoires !