• Aujourd'hui, une citation extraite d'un de mes chers "vieux" livres.

    "Le long de la vie, nouvelles impressions d'une femme" d'Augustine-Malvina Blanchecotte – 1875

    Tu dis toujours : je n'ai pas le temps de faire telle chose.

    Prends-le.

    Celui qui devra un jour prendre le temps de mourir doit, pendant qu'il vit, prendre le temps de vivre : c'est-à-dire à l'heure voulue doit faire la chose précise et nécessaire.

    Courir toujours après soi est œuvre de fou, la vie d'un sage ne comporte ni précipitation, ni lenteur.

    A l'heure sonnante du devoir, elle accomplit posément et tranquillement le devoir.

    On n'a jamais autant à faire que lorsque l'on n'a rien à faire, appartenant dans ce dernier cas à toutes les sollicitations du dehors, toutes les importunités et les indiscrétions du monde. Un travail unique, bien déterminé, bien concluant, vous dispense de toute obligation extérieure, vous sauve de toute invasion étrangère, vous débarrasse de tout souci de refus, de toute diplomatie de bien-vivre et de politesse pour échapper aux servitudes envahissantes du monde.

    A méditer n'est ce pas ? Cette chère dame n'avait pas besoin de stage sur la gestion du temps ou l'art et la manière de dire non !


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  • Me revoilà avec "mes" érudits et leurs idées d'avant-garde pour eux et combats d'arrière-garde pour nous qui n'avons toujours rien compris.

    Aujourd'hui, deux préhistoriens (entre autres activités)

    Adrien Thieullen écrit en 1912

    "En résumé, nous vivons sur un point isolé de l'espace, sans communication possible avec l'extérieur, ignorés du reste de l'Univers et, quoi que nous en pensions, notre rôle dans la création paraît être de bien peu d'importance, pour ne pas dire nul ; savants, ignorants, évolutionnistes, libres-penseurs, athées, matérialistes deviendraient peut-être plus prudents et moins affirmatifs dans leurs conceptions, s'ils se rappelaient de temps à autre la piètre situation planétaire que nous occupons dans l'infini des mondes. L'homme oublie qu'il est un des mammifères terrestres et prétend découvrir les lois mystérieuses de la création."

    Boucher de Perthes (1768-1868)

    "Deux choses sont nuisibles à la manifestation de la Vérité : c'est de tout croire et de ne rien croire ; mais il est quelque chose de plus nuisible encore : c'est de tout nier sans rien voir, ou bien de ne vouloir rien voir afin de pouvoir tout nier."


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  • Dans mes livres à cataloguer, je viens de voir passer le romancier et journaliste Alphonse Karr (1808-1890). Voici quelqu'uns de ses bons mots et comme vous pouvez le constater, certains sont encore particulièrement d'actualité.


    • "Si l'on veut abolir la peine de mort, que messieurs les assassins commencent!"
    • "Un baiser, c'est une demande adressée au deuxième étage pour savoir si le premier est libre."
    • "Plus ça change, plus c'est la même chose."
    • "L'âge où l'on partage tout est généralement l'âge où l'on a rien."
    • "Le vrai Parisien n'aime pas Paris, mais il ne peut vivre ailleurs."
    • "Les fonctionnaires sont comme les livres d'une bibliothèque. Les plus haut placés sont ceux qui servent le moins."
    • "Les amis font toujours plaisir, si ce n'est quand ils arrivent, c'est quand ils partent."
    • "Ecrivain, c'est le seul métier, avec l'art de gouverner, qu'on ose faire sans l'avoir appris."
    • "Les Etats-Unis d'Amérique forment un pays qui est passé directement de la barbarie à la décadence sans jamais connaître la civilisation."
    • "Les femmes devinent tous , elles ne se trompent que lorsqu'elles réfléchissent."

     


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  • Une citation extraite du livre présenté ci-après et que j'ai beaucoup aimée.
    "C'est bien ce que sont les larmes, non ? Un saignement de l'âme"
    "Soit Dieu vous avait oublié ce jour-là, soit cela faisait partie de son plan, à vous de choisir. La vérité, c'est qu'il se produit des horreurs tous les jours quelque part et qu'aujourd'hui c'est tombé sur vous. On peut y voir une perception pessimiste ou cynique des choses. Pour moi, c'est la seule qui garantisse ma santé mentale. Sinon, on finit par croire que ce sont les malfaisants qui ont les cartes en main. Je préfère me dire : Non. Ils ne mènent pas la danse. C'est seulement que le mal traque le bien et qu'aujourd'hui le bien n'a pas eu de bol. Cela permet d'admettre l'autre aspect de la théorie : demain ce sera au tour du mal de se prendre la raclée. Ca s'appelle l'espoir"

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  • Depuis que j'ai découvert les huiles de Joëlle, je me plonge avec délice dans ses réalisations où j'essaye de découvrir ce qu'elle y cache volontairement (ou pas ). Voilà un texte trouvé dans un roman qui explique exactement ce que je ressens face à ses tableaux. Qu'en pensez-vous ?

    "Qu'est ce que tu en penses, trésor ?"
    Le cartable à peine jeté, la tartine de Nutella en main, il s'absorba quelques instants dans la contemplation de la composition violet-jaune posée sur le chevalet : une tache floue, aux contours indéfinis et légers, caractéristique du style de Caroline Moreau (franchement bizarre aux yeux de son fils). Après hésitation, parce qu'il ne voulait pas la vexer et pressentait confusément que sa réaction paraîtrait ambiguë, il répondit par une question qui lui brûlait les lèvres depuis plusieurs mois déjà :

    "Pourquoi tu ne peins pas des chats, ou des poissons, ou des gens... Comme tout le monde ?"
    Caroline, qui se tenait à côté du tableau, se déplaça un peu pour mieux regarder son oeuvre, et sourit, avec ce petit air que lui connaissait son fils, elle semblait dans la pièce, et en même temps, ailleurs, détentrice de secrets connus d'elle seule.

    "Mais c'est exactement ce que je peins" répondit-elle rêveusement "Des chats, ou des poissons, ou des gens. Simplement c'est comme les nuages : tu vois ce que tu veux voir ...

    C'est comme les nuages : tu vois ce que tu veux voir ...
    Cette phrase frappa Bastien. Il fixa longuement le tableau et, soudain, discerna un arbre caché dans la tace. Une balançoire devait y être suspendue. Ou un pneu.. Elle avait l'air d'attendre un entant.

    "Tu devines quelque chose ?" lui demanda sa mère.
    Il tourna vers elle un visage radieux.
    "Oui, je vois... il y a..."
    "Chut. Il ne faut pas me dire. Cela n'appartient qu'à toi".
    Et elle sortit de la cuisine, le laissant émerveillé par cette vérité magique : dans chacune des toiles de sa mère, il s'en glissait une autre, celle que l'on créait soi-même en la regardant.

    Extrait du roman de Laurent Botti - Un jour, des choses terribles (dont je vous parlerai ultérieurement)


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