• Petit exercice fait pour notre atelier d'écriture, décrire un objet sans le nommer. Alors qu'est-ce ? Facile quand même !

    Ce petit jeu rejoint celui que Dioméda vous propose ici

    Il s'élance sur la surface immaculée, son pied la foule avec bonheur. Il laisse derrière lui une trace bleue qui s'enroule et se déroule. Parfois son parcours s'envole en arabesques délicates qui ravissent l'oeil et l'esprit. Parfois, il grince et écarte rageusement de son passage les indésirables d'un trait péremptoire. Il lui arrivehttp://www.lesenfantsdelo.com/book/gribouilli.gif aussi de s'égarer en gribouillis, en dessins incohérents lorsque le dieu qui le manipule se prend à rêver ou à s'ennuyer. Sa vie tout doucement s'enfuit à créer du rêve ou à aligner des mots vides de sens. Son sang qui s'écoule peut réunir ou séparer, créer des mondes ou s'enliser dans la routine. Et puis un jour, sa dernière goutte de sève tombe et la main dans laquelle il se sentait si bien le rejette et le trahit en s'attachant à un autre.



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  • Voilà un petit conte que j'avais écrit en 2009 pour la Petite Fabrique d'Ecriture. Le jeu consistait à tirer 4 cartes du Tarot de Marseille et à en tirer une histoire. Assez bizarrement je trouve qu'il réapparaît plutôt à propos non ?

    http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRkoHpvs7AeO9txoQtOj0McCgYAkJ4Z1gj0bmroEkKmkmq9LGvmuQUn Empereur fier de son sceptre d'or se rengorgeait sur son siège étincelant, l'aigle à ses pieds l'encourageait à montrer toujours plus de morgue et de mépris pour ses sujets. Il aurait du les protéger, il les oppressait.

    Un Pape fier de sa tiare couverte de joyaux arrachés à ses ouailles affamés encourageait des moines à prier encore et encore pour son salut. Les âmes affamées d'amour qu'il aurait du aider dépérissaient.http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTw5vvpwTQW-uLAEE69RTH6M8JcpTWjXGq06L5IHm2wdRCf9mBY

    L'un et l'autre voulaient prouver qu'il était le plus fort.

    La lutte s'engageât entre le pouvoir séculier et le pouvoir spirituel.

    L'un et l'autre allèrent voir Dame Force qui vivait près d'un lion qu'elle avait dompté, toutefois celui-ci était fort loin d'être apprivoisé, la force de la nature n'est pas faite pour obéir à l'homme sans regimber. Ils lui ordonnèrent de leur donner le lion, ils le sacrifieraient et se gorgeraient de sa force, on verrait bien alors quel pouvoir serait le plus fort.

    http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRxKMe-RpUl0qzNEKokiWB00ESTkq5omb7h1HpWK6fpGk3ypNW8xwTout là-haut une pauvre Etoile nue essayait vainement de déverser sur cette terre déchue un peu de son amour. Elle sanglotait la pauvre devant la peine de tous ces malheureux et son bon cœur se révoltait devant l'insensibilité de ces dirigeants qui ne pensaient qu'à eux. Parfois, quand même, une goutte d'amour arrivait à prendre racine dans le cœur d'un homme.

    Dame Force, elle, n'était pas prête à laisser son lion mourir entre les mains de ces barbares couronnés.http://www.le-tarot-de-marseille.org/l_etoile.jpg Alors chaque fois qu'une goutte d'amour tombait, un peu de la force farouche de l'animal sauvage s'infiltrait aussi dans son cœur.

    Dame Force et Etoile doucement, sans bruit, tissaient de par le pays un grand réseau de révolte.

    Continuant à s'affronter l'Empereur et le Pape revinrent chez Dame Force et lui ordonnèrent de leur livrer le lion. Celle-ci leva les yeux vers le ciel, là-haut l'Etoile scintillait rayonnante.

    Alors Dame Force libéra le lion qui se jeta sur les deux tyrans et les dévora. Partout dans le pays oppressé les femmes et les hommes ayant au cœur force et amour se libérèrent aussi. Les richesses furent arrachées aux palais de l'Empereur et du Pape et rendues à ceux qui les avaient gagnées grâce à leur travail, leurs peines et leurs souffrances.

    Guidés par Dame Force et l'Etoile, les hommes prirent leur destin en main et choisirent parmi eux un nouvel Empereur ayant la force de se dévouer aux autres et un nouveau Pape qui guidé par l'Etoile saurait apporter l'amour à tous.

    L'histoire ne dit pas si l'Empereur et le Pape surent mener à bien leur tâche sans faillir à leur tour et succomber sous le poids du pouvoir. On peut seulement espérer que Dame Force et l'Etoile surent les garder dans le droit chemin.


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    Un autre tableau de 2007 que je fais remonter pour la communauté de Lyly Jane

    Ouais, eh ben, mine de rien c'est drôlement fatigant pour les zygomatiques le sourire énigmatique !

    Mais c'est Léonard qui m'a demandé de sourire comme ça vu que mes dents ne sont pas vraiment bien rangées, et à mon époque, l'orthodontie ça n'existait pas et le dentifrice Ultra Brite blancheur non plus.

    Bon trêve de palabres installons nous confortablement , les visiteurs arrivent.

    Et ça y est les réflexions fusent

    "Ah je le croyais plus grand ce tableau" Le Sacre de Napoléon mon petit vieux c'est à côté.

    "Oh t'as vu elle est toute craquelée" Ouais, ben toi ma belle on verra à quoi tu ressembleras dans 500 ans.

    "T'as lu Da Vinci Code, ben il paraît qu'elle était mariée au Christ" Ouille, toi tu ferais bien de le lire toi-même le bouquin

    Tiens le japonais qui essaye de me prendre en photo en douce, hop un clin d'œil, j'en connais un qui va être surpris en arrivant à Tokyo.

    Heureusement qu'il y a une barrière sinon je suis sûre que les gamins me colleraient leur chewing gum sur la glace ou me dessineraient des moustaches, ils s'enquiquinent les mômes que voulez-vous les musées c'est pas forcément leur truc, eh puis pour bien me voir de près, il ne faut pas être pressé.

    En tout cas, vivement ce soir que je sorte de ce cadre étriqué et que j'aille m'éclater avec les copines et les copains.

    Ca vous étonne de m'entendre parler comme ça, c'est sûr, c'est pas très renaissance, mais depuis que le monde défile devant moi j'en apprends des choses et dans toutes les langues en plus, et en plus j'ai quasiment l'éternité devant moi.

    Ah une dernière chose avant d'essayer de me concentrer sur mes admirateurs. Mon sourire énigmatique, cehttp://ekladata.com/M9j6hes1tqr18Y6G16qVU2XXWsI/mon-analyse-a-moi.png n'est pas uniquement une question de dentition. Figurez-vous qu'il faisait chaud quand il m'a peinte l'ami Léonard et comme je gigotais et que ça énervait le maître, j'ai donc eu le droit à une bassine d'eau fraîche avec des essences florales. Bon sang ce que ça faisait du bien d'agiter les orteils là-dedans et puis c'était plutôt marrant de me dire que les gens qui allaient venir admirer le tableau se demanderaient d'où me venait ce sourire. Eh bien maintenant vous le savez, c'est en réalité un sourire de doux contentement.

     



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  • Pour la communauté de Lyly Jane "Une oeuvre, un poème" je ressors un texte écrit en 2008 sur ce tableau de Dali qui m'a toujours beaucoup amusée

     

    Non mais quelle idée j'ai eu d'entrer au Muséum d'Art Moderne de New York. Complètement dingues ces fichus Yankees d'offrir une œuvre par tirage au sort et moi qui n'ai jamais de chance au jeu, voilà que j'ai gagné, enfin, je me suis aperçue après coup qu'en fait de chance, ça a été un sacré coup de poisse oui !

    J'avais donc gagné le droit de choisir une œuvre parmi toutes celles du Musée et j'ai jeté mon dévolu sur "Persistance de la mémoire" enfin moi personnellement je préfère le titre "les Montres molles" de l'ami Dali.

    Bon, pourquoi ce tableau là en particulier, allez savoir, il m'a toujours amusée même si, il faut bien le reconnaître le paysage n'engendre pas une franche rigolade, mais ces montres qui dégoulinent me "parlent". Ah ça pour me parler, elles me parlent les bougresses.

    Me voilà donc revenue en France avec ce tableau.

    Et là les ennuis ont commencé, d'abord à la douane, malgré les papiers fournis par le Musée j'ai failli me retrouver en taule pour vol. Ensuite, elle jure abominablement avec mon papier peint et comme les assurances me piquent quasiment l'intégralité de mon salaire pour assurer ce fichu petit bout de toile je n'ai pas les moyens d'en poser du neuf.

    Ah ne pas oublier que je vis maintenant dans un bunker, avec des barreaux aux fenêtres et des alarmes dans tous les coins, je ne vous dis pas il y a même un code pour aller aux toilettes, alors quand j'ai une petite envie la nuit et que je me souviens plus de ces !§=£$*µ d'alarmes je réveille tout le quartier, je déplace la société de gardiennage et je n'arrive pas à me rendormir avec l'afflux d'adrénaline qui m'a envahie, en prime il faut que je décroche ma minette perchée en haut de la moquette murale et qui feule de fureur.

    Mais ce n'est pas encore le pire. Non !

    Faut dire qu'avec un personnage comme Dali, j'aurais du me méfier.

    Figurez vous que pendant la nuit ses montres se mettent à fonctionner. Seulement au lieu de faire un honnête tic-tac comme toutes montres qui se respectent, non elles font des bruits bizarres des plic-plac, flic-floc, blic-bloc, clip-clap, bling-bling et jamais en rythme bien sûr, parfois c'est toutes les secondes comme ce doit être réglementairement le cas, et parfois, vlan une fois toutes les minutes ou une seconde sur deux. Donc pas moyen de dormir correctement même avec des boules quies et trois oreillers par-dessus, ce son s'infiltre et m'emballe le cœur.

    Bon remarquez j'aurais choisi une autre œuvre allez savoir ce qui se serait passé : le discobole m'aurait envoyé son disque dans toutes mes vitrines et mes carreaux, la Joconde n'aurait pas arrêté de marmonner dans sa barbe, le radeau de la Méduse m'aurait inondée et j'en passe et des meilleures.

    Bref, je suis sur les genoux et j'envisage de détruire cet instrument de torture. Et quitte à avoir des montres molles à la maison je crois que je préfèrerais opter pour celles de Claude Ponti et de Monsieur Monsieur.

    Pardon ? Je pourrais le revendre ! Mais dites donc c'est une super idée ça ! Je n'y avais pas pensé. Ca ne vous intéresserait pas par hasard ?


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  • J’espère que Francine me pardonnera la légère modification que j’ai apporté à ce mot cueilli dans l’arbre à mots, mais j’ai une petite raison pour ça, comme vous allez pouvoir le constater ci-après.

    « Bécédébo, bécédébo » braille le très respectable archéologue.

    « Bécédébo, bécédébo, bous boyez bien, cédébo ! » continue-t-il à clamer aux quatre vents.

    Ses étudiants sont sidérés. Mais quelle mouche particulièrement vicieuse a bien pu piquer le professeur Maximilien Hélianthus ? Lui si pondéré habituellement, ils ne le reconnaissent pas dans ce dingue écumant.

    Il faut avouer que depuis qu’ils sont à la recherche d’une civilisation perdue en pleine jungle équatoriale, la pluie, la chaleur, les insectes ne leur laissent guère de répit. Il faut vraiment être passionné pour subir ce complet décalage avec la vie européenne.

    Hier, le professeur Hélianthus a eu le tort de se balader sans son couvre-chef, ce doit être pour ça qu’il est comme fou ce matin, il a sûrement une insolation, doublée d’un rhume carabiné à entendre son élocution fort bizarre.

    Depuis ce matin, il est planté devant ce qui semble être le reste d’un mur herculéen couvert d’une végétation curieusement clairsemée par rapport à la marée verte qui les entoure.

    Ses élèves sont bien conscients qu’il s’agit là d’une découverte majeure, mais est-ce une raison pour hululer depuis des heures : « Bécédébo, bécédébo » ?

    Le distingué professeur Hélianthus lance des regards furieux à ses stagiaires hébétés par ce déferlement de charabia.

    « Mais ce n’est pas possible » pense-t-il « qui m’a fichu des empotés pareils, je parle français pourtant. Je m’en vais te renvoyer tous ces imbéciles dans leurs foyers dès que nous serons rentrés » et derechef le voilà qui recommence « Bécédébo, bécédébo ». Comme vous pouvez le constater lorsqu’il pense ce très cher Maximilien Hélianthus n’a plus le nez bouché, ce qui est très logique, même s’il s’agit d’un rhume de cerveau, un cerveau ne peut pas parler du nez, mais trêve d’aparté stupide, reprenons le cours de notre histoire qui, je le crains bien, vous échappe tout autant qu’à nos pauvres étudiants, mais ne vous en faites pas, je ne vous laisserai pas le bec dans l’eau.

    Bref, après avoir écouté leur éminent mentor délirer tant et plus et l’avoir regardé sauter dans tous les coins comme un marsupilami en pleine crise de délirium tremens, le médecin de l’équipe s’approche à pas de loup du grand chef et hop une piqûre de calmant.

    « Béééécééédééé » Plouf, les étudiants ont juste le temps de récupérer au vol le grand homme qui tombe dans les pommes (ou autre fruit à votre convenance, et d’ailleurs pourquoi ne pourrait-on pas tomber dans autre chose que des pommes ?).

    Complètement paniquée, la petite troupe décide de lever le camp sans tarder, manifestement, il plane sur le camp une malédiction à côté de laquelle celle des pharaons est du pipi de chat, parce que quand même pour rendre complètement frapadingue le très sérieux archéologue mondialement respecté Maximilien Hélianthus, il faut vraiment que l’air ambiant soit drôlement chargé en ondes négatives.

    Le pauvre professeur reste plusieurs jours plongé dans un profond sommeil, le temps que l’expédition arrive dans une contrée un peu plus civilisée qui lui permettra d’être rapatriée dare-dare.

    Au moment d’être embarqué dans l’avion du salut, Maximilien ouvre un œil et murmure « Mais c’est des mots ! », certes, il aurait été plus français de dire "Mais ce sont des mots" mais que voulez vous dans l'excitation du moment, ce léger écart de langage peut être pardonné !

    Oups, le grand homme avait repéré sous la végétation du mur des symboles qui ne pouvaient être que l’écriture d’une civilisation perdue.http://www.linternaute.com/nature-animaux/geologie/photo/les-lieux-inhospitaliers/image/foret-sarawak-441717.jpg

    Re-oups, personne n’a pensé à relever les coordonnées exactes de la cité perdue.

    Nul doute que lorsque Maximilien Hélianthus va reprendre complètement ses esprits, il sera tellement furieux qu’il faudra définitivement l’enfermer à triple tour dans les sous-sols du muséum le temps qu’il se calme, ce qui risque de prendre beaucoup de temps. D’ici là, étudiants et médecin se seront sûrement exilés au fin fond du Pôle Nord.


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