• Ca y est je suis accro, j'ai encore pondu un texte pour le blog Papier libre.
    Le voici, le voilà

    Consigne 12 :
    La vie n’est pas sans risque n’est-ce pas ? Nous tremblons tous !
    Alors quels sont vos monstres ? Où se dissimulent-ils ? Faut-il les chasser ou bien les apprivoiser ?
    Je vous propose d’écrire un texte partant d’une peur d’enfance ou bien d’une phobie qui ne vous lâche pas ou alors inventez vous une frayeur, un cauchemar !…insistez sur l’horreur que vous ressentez, dramatisez, exagérez !
    Dans votre texte apparaitra la phrase suivante que vous conjuguerez à votre guise :
    « Je me couchai ensuite et je tombai dans un de mes sommeils épouvantables, dont je fus tiré au bout de deux heures environ par une secousse plus affreuse encore. »(Extrait du Horla de Maupassant)

    Wolfen
    Mais pourquoi me suis-je entêtée à continuer à ma lecture ? Près du feu de bois, je suis prise dans l’intrigue de ce livre d’horreur, mais voilà que la nuit tombant, les ruses de ces bêtes à l’esprit humain, de ces loups-garous, pour piéger leurs proies commencent à me faire gamberger, à éveiller des peurs d’enfant enfouies.
    Et pourquoi pas ?
    Pourquoi nos villes ne cacheraient-elles pas dans leur ventre, ces prédateurs sans pitié et rusés comme des diables ?
    Non décidément cette évocation, oh combien réaliste, de cris de nouveaux-nés, ce cri qui sait si bien éveiller en nous nos instincts de protecteur et qui nous conduit dans la gueule du monstre, sera la dernière chose que je lirai de ce livre.
    L’angoisse est trop forte, le « pourquoi pas » tourne encore et encore dans ma tête.
    Je ferme le livre, je l’enferme dans la bibliothèque pour que ces démons n’en sortent pas. Je dis au revoir à mes parents, reprends ma voiture pour rentrer chez moi.
    Il fait nuit.
    La ville déjà est presque morte …
    … Mais là sur le trottoir déambulant comme un seigneur dans son fief, je croise ce qui me semble, encore plongée malgré moi dans ma lecture, un immense chien noir.
    Et s’ils existaient vraiment ?
    Vite ma main se pose sur la fermeture de la porte de la voiture et le cœur battant la chamade, surveillant du coin de l’œil cet immense animal, j’attends que le feu passe au vert.
    Vite, vite, rentrer chez moi, mettre ma voiture au garage, sursautant au moindre bruissement du vent.
    Vite, vite, vite, monter mes 3 étages, fouiller d’une main fébrile dans mon sac, sortir mes clefs, ne plus savoir laquelle ouvre la porte, la trouver enfin, la poitrine prise dans un étau.
    Vite, vite, vite, vite, refermer enfin cette porte sur les terreurs de la nuit, allumer toutes mes lumières et comme l’enfant que j’ai été et qui avait peur du monstre tapi sous le lit, me sentir ridicule mais jeter quand même un coup d’œil dans toutes les cachettes possibles de l’appartement. Fanfaronner en me disant « mais ça ne va pas la tête ma fille, c’est un livre, rien que de la fiction ».
    Enfin, après m’être astreinte à toutes les petits riens du soir, se doucher, manger, s’emmitoufler dans un pyjama douillet, après avoir vérifié plusieurs fois que tout est bien fermé, je me couche ensuite et je tombe dans un de mes sommeils épouvantables, dont je suis tirée au bout de deux heures environ par une secousse plus affreuse encore.
    Ils sont là tapis dans ma chambre, je n’ose allumer ma lumière si je le fais, ils vont me sauter dessus, n’est-ce pas une ombre plus sombre que les autres que je vois là dans le coin de la chambre ?
    Tant pis, je risque le coup je sors prudemment ma main de sous la couette et, le cœur au bord des lèvres, j’allume ma lumière.
    Eblouie, je cligne des yeux, sont-ils là ?
    Rien, il n’y a rien, le soulagement n’envahit, mais je n’arriverai pas à me rendormir, je n’oserai même pas essayer de me rendormir.
    Nuit après nuit, pendant 15 jours, m’abrutir de lecture pour tomber d’épuisement, les yeux brûlants, lumière allumée, dans un sommeil chaotique et fiévreux.
    Et enfin, enfin, une nuit bénie après avoir lu et relu mes collections de Boule et Bill et de Gaston Lagaffe, livres d’enfant merveilleux dont la joie et la douceur ont, comme un bouclier de contes de fées, repoussé mes terreurs d’adulte, enfin sombrer dans un sommeil réparateur sans cauchemar.
    Non, je n’ai rien inventé, ce grand chien noir je l’ai bien rencontré, cette terreur éveillée je l’ai bien vécue après la lecture d’une partie du livre de Whitley Strieber « Wolfen ». Même encore maintenant plus de 20 ans après, je ne peux penser à ce livre sans un frisson « Et si… »
    http://www.amazon.fr/Wolfen-dieu-diable-Whitley-Strieber/dp/2277213152


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  • Aril m'a fait découvrir un atelier de lecture et j'ai eu envie d'essayer.

    Nat d' http://papierlibre.over-blog.net/  proposait la consigne suivante :
    "Pour cette consigne, je vous propose d’écrire un texte à propos du livre qui vous a le plus marqué. Vous ne mettrez pas en avant la critique du livre mais plutôt les émotions, les troubles, les sentiments que vous avez perçus à sa lecture et les leçons (pourquoi pas) que vous en avez tirées. L'aventure vous tente ?"

    Voilà donc le texte que j'ai pondu. Sympa comme tout comme expérience, à renouveler si un autre thème me tente.

    Au collège, en anglais nous avions eu à traduire le texte d'un certain Gerald Durrell. Je ne le connaissais pas encore ce cher Gerry, mais son récit m'a tellement amusée qu'à la première occasion j'ai emprunté son livre à la bibliothèque.
    Et là, j'ai découvert une nouvelle famille avec une mère un peu fofolle mais au cœur grand ouvert, deux grands frères, Larry pincé et "so british", Leslie le chasseur, une grande sœur marchant sur les traces de sa mère et dotée d'un cœur d'artichaut, Roger le chien et Gerry un délicieux petit frère au yeux grands ouverts sur le monde animal.
    J'ai embarqué avec cette famille d'anglais loufoques, je me suis installée sur l'île de Corfou avec eux et je ne l'ai jamais regretté une seule seconde.
    Grâce à Gerry, j'ai non seulement vu, mais aussi entendu et senti des merveilles.
    Mon jeune frère était un mordu d'animaux. Avec lui j'ai essayé de faire entrer en fraude à la maison des bébés scorpions et leur mère dans une boite d'allumettes, découvert la vie cachée au cœur d'une rose ou dans un mur, veillé avec lui sur une couvée de perce-oreilles, offert des raisins à Achille la tortue, frissonné en songeant au destin de Cicely la mante-religieuse, chouchouté Géronimo le gecko.
    Il m'a fait rire de ses bêtises (toujours bien attentionnées) et m'émerveiller de la beauté de la nature.
    Il m'a aussi fait découvrir des personnages haut en couleur comme l'homme aux scarabées et le Docteur Théodore sans pareil pour raconter les péripéties de la vie des habitants de l'île.
    Avec lui, j'ai pris un bain de bonheur et d'humour.
    Et puis, à la fin du livre il a fallu se quitter, moi j'ai repris ma vie de collégienne mais avec la tête remplie du soleil et du bruissement de la vie de Corfou, de la tendresse des habitants de cette île bénie et des facéties parfois involontaires de ma famille d'adoption.
    Lui, il avait déjà grandi et il était devenu ce que, si jeune, il avait décidé un naturaliste doublé d'un homme de cœur et d'un merveilleux écrivain capable de créer une atmosphère en une ligne de texte.
    Moi de mon côté j'ai pris de l'âge aussi, mais régulièrement je retombe en enfance et je retourne me plonger dans les féeries de l'île de Corfou. D'ailleurs, mon pauvre livre est presque réduit à l'état de kit, mais qu'importe, les mots qu'il contient ont toujours le pouvoir de faire naître le soleil dans mon âme et les rires qu'il déclenche sont toujours aussi sincères qu'à la première lecture. Son pouvoir sur moi reste inchangé au fil des années et je n'ai qu'un souhait que de nombreux autres adolescents et adultes profitent aussi des bienfaits de l'écriture de Gerry.

    Féeries dans l'île de Gerald Durrell 1ère édition 1956
    Réédité en janvier 2007 sous le titre d'origine "Ma famille et autres animaux" 

    Et pour ceux qui veulent en connaître plus sur ce merveilleux écrivain et humaniste, quelques pistes à suivre.

    Bien sûr il n'y a pas que ce livre, il en a écrit d'autres dans lesquels il décrit les premières captures pour le zoo (Un zoo dans mes bagages) et son installation avec sa ménagerie à Jersey (Un zoo dans ma maison).
    http://www.leszoosdanslemonde.com/html/collection/europe/royaume_uni/trinity.htm

    Grâce à lui des espèces en voie de disparition se reproduisent en captivité et pourront être réintroduits dans leur habitat d'origine, parce que son zoo établi sur l'île de Jersey est avant tout un lieu d'accueil pour les animaux, un sanctuaire de la vie sauvage.  J'ai eu le bonheur de le visiter et j
    'ai notamment vu des petits singes hauts d'une douzaine de centimètres que les anglais appellent des marmousets (nous des ouistitis) absolument adorables tant par leur aspect que par ce nom délicieux qui évoque de petits lutins ce qu'ils sont.
    http://www.leszoosdanslemonde.com/html/zoo_monde/europe/zoo_royaume_uni/jersey/jersey.htm

    Il s'est également lancé dans des histoires complètement loufoques (hélas on ne trouve plus le super "Mon amie Rosy" où le narrateur se retrouve à hériter d'une éléphante et doit traverser une partie de l'Angleterre avec elle, ou "Pique-nique et autres charivaris", d'autres histoires de famille http://www.ratsdebiblio.net/durrellgerald.html

    Mais cherchez dans les bibliothéques peut-être aurez vous le bonheur de tomber sur un de ses livres.
     


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