• Pour les Impromptus : Voilà février qui s’étire, l’hiver qui s’alanguit… qui sait ? bientôt ce sera le printemps ! Et si, pour l’encourager à revenir, nous fleurissions nos textes cette semaine ? Ecrivez tout ce que vous voulez, comme vous le voulez… mais dites-le avec des fleurs !


    Mon très cher, je t'ai préparé ce délicieux dîner avec quelques fleurs qui résument bien notre histoire d'amour.
    Voilà pour toi :
    des roses rouges
    et des roses roses,
    de l'agératum,
    de l'amarante rouge,
    de l'ancolie rose
    et aussi des fleurs de pêchers
    et des pensées bleues.
    Voici qu'arrivent des roses jaunes
    et des fleurs de pomme de terre,
    un peu de sainfoin.
    Mais aussi de la garance
    et des soucis.
    Et des chrysanthèmes blancs
    et jaunes,
    de la cytise,
    de l'argentine,
    de l'aristoloche
    et de l'hysope.
    Bien sûr voilà que vient l'ajonc
    et les boutons d'or,
    puis le chardon
    et l'épine virette accompagnée
    de fumeterre.
    Maintenant pour terminer s'avancent le cyprés,
    la belladone
    et la ciguë.

    Comment amis lecteurs vous avez un peu de mal à suivre ? Je reprends donc.

    Très cher, tu m'as assurée de ton amour passionné
    et tu as déversé sur moi tes serments d'amour.
    Tu es mon bien le plus précieux,
    et rien ne me lassera, m'avais-tu affirmé.
    Bien sûr tête folle je t'ai murmuré je t'aime tellement que tout est gris quand tu n'es pas là.
    Je suis ton prisonnier m'as-tu juré.
    J'ai confiance en ton amour ai-je ajouté.
    Hélas bientôt j'en fus sûre tu étais volage, j'étais inquiète.
    Rappelle-toi tes promesses, t'ai-je supplié.
    Tu es monté sur tes grands chevaux et martelé tu te méprends
    Ce sont des calomnies.
    Tu es trop jalouse.
    J'ai exigé la vérité.
    Mon amour était dédaigné
    Tu m'as brisé le cœur.
    Ricanant tu m'a asséné tu es trop candide.
    Tu es trop oppressive.
    Je suis las de toi.
    Alors la colère m'a prise.
    Ne te moques pas de moi.
    Méfies-toi de ma vengeance.
    Tu as trop mauvais caractère me dis-tu.
    Tu es quelqu'un de méchant répliquais-je.
    Notre amour est mort.
    Je porte malheur.

    Il faut mourir.

    Et c'est ce que tu fais mon très cher, je me doute bien que t'obliger à manger toutes ces fleurs n'est pas bon pour ta santé et qu'elles vont te rester sur l'estomac. Sans nul doute tu vas bientôt, à défaut de sortir humer les roses, partir les pieds devant brouter les pissenlits par la racine. Rien n'est plus dangereux qu'une femme bafouée et on ne peut la battre même avec une fleur.

    Au fait je vous rassure, ce n'est absolument pas autobiographique !


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  • Les listes de Liza m'amuse bien, alors en voici une autre.
    Liste pour ma chambre :
    Un lit avec deux milieux un pour moi, un pour ma chatoune.
    Des housses de couette qui s'enfilent toutes seules sur la couette.
    Un matelas doux comme un nuage dans lequel on peut s'enfoncer comme dans le matelas de mon enfance chez ma grand-mère.
    Des oreillers qui se lovent autour de la tête pour la soutenir dans n'importe quelle position et qui en plus font bouchons d'oreille quand il y a du bruit.
    Une couette toute légère qui tient en chaud en hiver et au frais en été.

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  • Notre Liza et sa Vitrine du libraire nous propose d'établir une liste de courses pour son encyclopédie du dérisoire.
    Forcément, moi j'ai tout de suite tilté livres et écriture. Voilà donc ma petite liste.

    Un dictionnaire qui s'ouvre automatiquement sur le mot que vous désirez, même si vous ne vous souvenez plus ni de son orthographe, ni même du mot en question.
    Un lutrin qui tourne tout seul les pages des livres et qui revient comme un grand sur la page que vous souhaitez consulter à nouveau mais dont vous ne vous rappelez plus l'emplacement exact.
    Une bibliothèque qui accepte encore des livres même quand il n'y a plus de place.
    Une bibliothèque qui sait tout de suite à quel livre vous vous référez quand vous parlez "d'un livre qui", "mais si celui qui", "enfin quoi, c'est quoi déjà son titre" et qui vous le donne.
    Un livre qui vous fait rêver vos propres histoires et vous en souvenir au petit matin.
    Un protège livre qui vous empêche d'aller regarder la fin de l'histoire, sauf si on lui demande vraiment, vraiment gentiment.
    Un stylo qui trouve toujours le mot que vous cherchez.
    Un carnet qui note aussitôt l'idée qui vient de vous traverser l'esprit sans avoir besoin de le sortir de votre sac.
    Un clavier d'ordinateur qui sait taper la requête exacte pour avoir l'image qui va bien avec votre article.
    Un livre qui contient toutes les histoires du monde.
    Et un raton-laveur !




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  • L'avocat de Défi du Samedi commence sa plaidoirie : "Mon client (ma cliente) a commis un crime abominable, néanmoins je vais vous demander de l'acquitter pour les raisons suivantes..." Vous étiez dans la salle.

    avocat_usa_immigration_2009


    Ames sensibles s'abstenir

    L'avocat commence sa plaidoirie

    "Mon client a commis des crimes abominables, néanmoins je vais vous demander de l'acquitter"

    Dans le tribunal c'est le tollé général.

    Le président a bien du mal à ramener le calme dans son tribunal.

    Nous, les jurés ne pouvons nous empêcher de nous lancer des coups d'œil outrés. Oui, bien sûr on nous a dit que nous devions être parfaitement impartiaux, de laisser le bénéfice du doute à l'accusé, etc, etc. Il n'empêche que depuis près d'une semaine on nous abreuve des horreurs que ce monstre a fait subir à d'innocentes victimes et voilà que son avocat nous demande de l'acquitter. On croit rêver !

    Pour ma part je regarde un homme en particulier assis dans la partie réservée aux familles. C'est le père d'une des jeunes filles. Elle avait miraculeusement survécu aux sévices subis et après avoir identifié son agresseur, malgré l'amour de sa famille, elle s'était laissé sombrer et s'était suicidée. Et là je vois ce père perdre une fois encore son enfant à cause des propos de ce… non essayons de rester calme.

    Le chahut s'étant enfin calmé, l'avocat reprend.

    "Oui, Monsieur le Juge, Monsieur l'Avocat Général, Mesdames et Messieurs les jurés. Un fait important vient d'être porté à ma connaissance, juste avant le début de cette audience et il me faut en référer dès maintenant pour que justice soit vraiment rendue à mon client"

    Bien sûr les parties civiles s'insurgent, comment un nouvel élément dont elles n'ont pas eu connaissance, c'est inacceptable.

    Après un bref débat, le Président accepte que l'avocat de la défense poursuive son argumentation.

    Alors dans un grand effet de manches, celui-ci demande au greffier d'introduire son témoin.

    Et là devant les yeux ahuris de l'assistance entre un homme en tous points semblables à l'accusé.

    "Monsieur le Juge, Monsieur l'Avocat Général, Mesdames et Messieurs les jurés, je vous présente le frère jumeau de mon client. Comment pouvez-vous affirmer que c'est bien mon client qui a commis ces abominations et non son frère ? Certes une des victimes l'a reconnu, mais qui a-t-elle reconnu, mon client ou son frère ?"

    Je vois le père de la jeune suicidée s'effondrer un peu plus.

    Un des avocats des parties civiles prend la parole.

    "Mais nous avons relevé son ADN, il n'y a aucun doute"

    "Seulement voilà" pérore, très satisfait de lui l'avocat de la défense "les vrais jumeaux, ce qui est le cas de mon client et de son frère ont des ADN absolument semblables. Seules leurs empreintes digitales pourraient permettre de les identifier formellement. Or, vous n'avez pas trouvé une seule empreinte sur les lieux des crimes. Je demande donc, au nom du principe selon lequel le doute doit bénéficier au prévenu de relaxer purement et simplement mon client".

    Tandis que la tempête fait à nouveau rage dans le prétoire, l'avocat se rengorge, les deux frères échangent des regards satisfaits, les familles des victimes ne savent plus si elles doivent hurler de rage ou s'écrouler en larmes.

    Je regarde le juge, manifestement l'argument avancé porte.

    Non ce n'est pas possible, ce monstre ne va quand même pas arriver à s'en tirer, parce qu'il paraît évident à tout le monde que ce frère sorti par miracle du néant est un complice, peut-être même a-t-il aidé à commettre tous ces meurtres !

    La justice ça ne peut pas être ça ! La justice non, mais la loi oui, c'est bien ce qui se peint sur le visage des avocats des parties civiles et du juge.

    Au-dessus de nous, la statue de la justice doit verser des larmes sous son bandeau !

    Brusquement, je me rends compte que dans le remue-ménage généré par ce rebondissement, le père solitaire a disparu, il doit être aller pleurer de désespoir loin de tout ce simulacre de justice.

    Peu à peu le calme revient, le juge et les avocats se concertent pour savoir comment faire pour éviter de relâcher un monstre, non deux monstres dans la nature.

    Et voilà que le Père revient, il semble étrangement calme.

    Il avance jusqu'au banc des familles et poursuit, sans être arrêté, sa marche vers le banc des accusés.

    Là, toujours calmement il brandit une arme et comme au stand de tir, il tire. Une fois. Deux fois. Trois fois. Les jumeaux et leur avocat s'écroulent une fleur rouge en plein milieu du front.

    Puis parfaitement serein le Père dépose l'arme, lève les mains, se retourne et adresse un grand sourire libéré aux familles des victimes.

    La justice vient d'être rendue. Même si la loi elle n'y trouve pas son compte.

    Au-dessus de nous, je suis sûre que la statue de la Justice sourit.

     

    PS – Cette petite histoire m'a été inspirée d'un fait réel dont j'ai eu connaissance il y a maintenant très longtemps et qui m'avait particulièrement choquée à l'époque. Un homme reconnu par la victime qu'il avait manquée avait été relâché parce qu'il n'avait pas été possible de déterminer quel était le jumeau responsable de l'agression. Il y a peut-être maintenant des méthodes pour distinguer un jumeau d'un autre en dehors des empreintes digitales, je n'en sais rien. De même que n'étant pas juriste je n'ai guère de connaissance sur les textes de loi concernant le doute bien fondé et autres joyeusetés.


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  • Pour défi du samedi le facteur, amoureux fou, n'avait pas la tête à son travail... Quelques erreurs ont été commises.
    Racontez! loveletters


    Grand-Oncle, depuis qu'il a perdu Chère Grand-Tante, n'est plus que l'ombre de lui-même.

    A tel point qu'il fait venir près de lui Jeune Facteur son petit neveu le seul à avoir repris le flambeau familial de la poste pour une confession. Ce qu'il dit à Jeune Facteur lui fait dresser les cheveux sur la tête.

    Grand-Oncle lui avoue que lorsqu'il était jeune il a commis l'irréparable pour un facteur. Il a volé du courrier. Eh oui !

    A l'époque il venait de se faire congédier par la jeune fille qu'il aimait, il en fut tellement malheureux qu'il jugea que les autres n'avaient pas le droit au bonheur non plus et pendant deux ans à la Saint Valentin il subtilisa dans le courrier toutes les lettres qui lui semblaient parler d'amour, celles avec des baisers, celles qui sentaient bon, celles qui disaient "vite facteur, l'amour n'attend pas".

    Ensuite, ah ensuite, il rencontra Chère Grand-Tante et ses griefs s'envolèrent, sa mémoire aussi parce qu'elle préféra lui faire oublier sa vilenie.

    Seulement voilà, après la disparition de Chère Grand-Tante pour tuer le temps, il fit du rangement et il tomba sur un sac contenant le fruit de ses larcins.

    "Et maintenant" interroge Jeune Facteur outré.

    "Maintenant, j'aimerais que tu distribue ce courrier" soupire Grand-Oncle.

    Jeune Facteur en reste bouché bée, distribuer du courrier qui a quoi, 30/40 ans !!!

    "Absolument, il faut le distribuer" piaille une petite voix venue de nulle part.

    Les deux hommes ahuris regardent autour d'eux.

    Et voilà qu'apparaît une toute petite bonne femme, vêtue d'une courte tunique rose, avec un arc et un carquois en travers du dos. Parée de deux minuscules ailes blanches elle volette devant le regard éberlué des deux facteurs.

    "Qui êtes-vous ?" s'étrangle Jeune Facteur.

    "Une cupidone ça se voit bien non !" s'indigne la donzelle.

    "Mais ça n'existe pas, ce sont les Cupidons qui sont censés exister" bafouille Jeune Facteur un peu dépassé par les évènements.

    "Ah c'est bien une idée de macho ça, et pourquoi les filles feraient-elles de plus mauvais Cupidons que les garçons, hein !"

    "Vous avez raison, il n'y a pas de raison. Euh, que pouvons nous pour vous ?"

    "Comment ça, ce que vous pouvez pour moi ? trépigne (enfin si on peut trépigner tout en voletant) la Cupidone. "Vous ne vous rendez pas compte qu'à cause de votre Grand-Oncle je n'ai pas rempli mon quota de couples moi, c'est pas bon pour mon avancement, alors hop, on file distribuer le courrier en instance".

    "Mais vous vous rendez bien compte qu'après tout ce temps on ne va sûrement pas trouver grand monde"

    "Je sais, j'ai déjà fait mon enquête, j'ai eu le temps" rétorque-t-elle en lançant un regard furibond à Grand-Oncle qui se fait tout petit dans son coin.

    "En fait, entre les décès, ceux qui ont trouvé mieux ailleurs, ceux qui ont mis, à raison, la perte de leur courrier sur le dos de la poste et se sont mariés, il reste une personne à qui il faut absolument distribuer sa lettre. Allez hop on fouille dans le paquet et on trouve le courrier pour Mademoiselle Rose qui est devenue Madame Lerouge et qui ça tombe bien habite toujours dans le coin, allez hop, hop"

    Et sous la férule de la Cupidone nos deux facteurs trient (ça ils savent faire) le courrier d'amour stocké dans le sac.

    Bientôt ils ont en main la lettre un peu jaunie dont l'adresse est écrite d'une belle écriture calligraphiée.

    Jeune Facteur vérifie dans l'annuaire l'adresse de Madame Lerouge et accompagné de la Cupidone qui tournoie au dessus de sa tête, pas trop fier quand même, il se rend chez l'amoureuse lésée.

    Il frappe à la porte d'une coquette petite maison, une petite grand-mère lui ouvre avec un bon sourire.

    "Bonjour Facteur que puis-je pour vous ?"

    "Bonjour Madame, je suis…, il y a…. en réalité voilà…." Bref Jeune Facteur ne sait pas trop comment cracher le morceau. Finalement sous le regard indulgent de la vieille dame, il finit par lui tendre la lettre en balbutiant.

    "Voilà la Poste vient de retrouver ce courrier envoyé il y a longtemps et que nous avons le plaisir de vous remettre maintenant"

    La vieille dame se saisit de la lettre, regarde étonnée la date d'envoi, l'ouvre et des larmes se mêlant à un doux rire elle s'exclame "Mais c'est un courrier de la Saint Valentin envoyé par mon époux décédé il y a quelques temps, quel merveilleux cadeau vous me faites là jeune homme, je vous en prie entrez donc prendre un thé et manger un morceau de gâteau"

    Avant d'entrer Jeune Facteur se tourne avec désapprobation vers la Cupidone "Mais vous aviez dit que ce n'était pas la peine de donner les lettres à ceux qui s'étaient de toute façon unis, c'est quoi ce pataquès ?"

    La petite Cupidone lui fait un clin d'œil et l'invite à entrer dans la maison.

    Pendant qu'il a le dos tourné, elle attrape son arc, encoche une flèche et le bande.

    Brusquement une voix juvénile se fait entendre.

    "Que se passe-t-il Grand-Mère ?"

    "Un miracle ma chérie, une lettre de Saint Valentin de ton Grand-Père qui vient d'arriver"

    Et devant les yeux éblouis de Jeune Facteur déboule une gracieuse demoiselle qui le regarde bien dans les yeux et lui décoche (en même temps que la Cupidone sa flèche) un sourire qui le transperce d'amour. La Grand-Mère s'en aperçoit et avec un sourire tremblant aux lèvres remercie son défunt époux du petit miracle qui vient de s'accomplir sous ses yeux.

    Juste avant qu'elle ne disparaisse, la Cupidone s'approche de Jeune Facteur et lui murmure à l'oreille "C'était toi mon boulot d'aujourd'hui, allez bonne chance. Au fait, je m'appelle Céleste".



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