• La consigne de Papier Libre était la suivante : écrire un texte (prose, poésie, Haïku) en n'utilisant JAMAIS la lettre A sur un des deux thèmes suivants : LA PLUIE ou LE SOLEIL.

    Pas évident, j'ai donc pondu ce petit poème qui n'en est pas vraiment un, mais l'exercice était amusant.

    Ondée ? Petit gris s'en rit
    Giboulée ? Bourgogne se réjouit
    Bruine ? Petit gris se divertit
    Tourmente ? Coquille s'envole
    Flot de pluie ? Petit gris sourit
    Grosses gouttes ? Bourgogne fredonne
    Tempête ? Coquille s'en moque
     
    Soleil ? Petit gris bougonne
    Soleil ? Bourgogne se renfrogne
    Soleil ? Coquille ronchonne

     


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  • Nouveau petit exercice d'écriture de Papier Libre.
    Ce grand chêne dénudé par l'hiver, que vous inspire-t-il ? En vers ou en prose, ou simplement par un Haïku, célébrez-le, transmettez-nous vos émotions, vos souvenirs, soit de lecture, soit de rencontre avec un de ses semblables., sous un de ses semblables.... Les scénaris peuvent être multiples...

    Me souvenir de mes premiers instants ? C'est bien loin tout ça. J'ai entendu les éphémères dirent que je suis né sous le règne d'un de leurs grands arbres, François Premier je crois, et d'après eux je serais un descendant d'un chêne comme ils appellent ma race sous lequel un autre de leur roi rendait justice. Je ne sais, j'ai un peu de mal à comprendre ces bizarres créatures qui ne sont pas attachées à notre mère nourricière.

    Bref, la première chose dont je me souvienne c'est d'avoir été entraîné par une curieuse petit chose rousse, elle m'a arraché à la branche maternelle et enterré dans cette clairière où elle m'a oublié.

    Là, à l'abri dans la terre noire j'ai senti sortir de ma coque une racine qui s'est enfoncée dans l'humus pour se gorger de vie, dans le même temps je risquais un minuscule tronc à l'extérieur. Le monde autour de moi m'émerveilla. Le vert, le vent, la pluie, le soleil, la vie. C'était merveilleux.
    Bien sûr, mes premières années furent difficiles, il me fallait grandir pour trouver les rayons réconfortants du soleil, je devais développer des branches et des feuilles pour recueillir cette manne céleste, tandis que mes racines se multipliaient et s'étiraient dans toutes les directions sous la terre, je devais aussi espérer échapper aux créatures qui m'auraient bien avalé. Il y avait de la concurrence et ma croissance en a tué beaucoup autour de moi, mais qui pouvais-je ?
    Les éphémères raisonnent en années, nous les arbres pensons saisons. Celle du repos où nous nous reposons sous la neige, celle de la renaissance où nos feuilles jaillissent, celle de la reproduction où nos fruits se séparent de nous, celle de l'endormissement où nos feuilles prennent des couleurs que les éphémères admirent.
    Ainsi passèrent les saisons. J'ai eu beaucoup de chance d'arriver dans cette clairière au cœur de la forêt, car pour mes congénères de l'orée la vie n'était pas facile, souvent j'entendais leurs hurlements lorsque les éphémères qui pensent gouverner notre terre les abattaient pour en faire du feu ou les transformer pour leur confort. 
    Oui, j'eus de la chance. Sous mon ombrage venaient souvent se nicher des éphémères amoureux qui allaient donner naissance à d'autres comme eux, parfois aussi des jeunes enfants jouaient dans mes branches. Mais, il faut dire que je suis un géant débonnaire, certains d'entre nous aspirent la force vitale de ceux qui se couchent sous eux, moi au contraire cette force je la leur donnait à tous ces petits être si faibles.
    Au fil des saisons je donnais naissance à de nombreux petits, je ne sais combien ont survécu. J'en vois quelque-uns près de moi, d'autres ont été emmenés loin, parfois aussi je reconnais leurs voix dans le lointain.
    Mais mon temps va bientôt s'achever. Mon sang circule moins bien, j'ai de plus en plus de mal à développer branches et feuilles. J'ai envie de m'assoupir dans un hiver sans fin, me reposer. Les éphémères viennent me voir souvent et m'examinent, certains semblent me vénérer, comme c'est étrange. 
    Me laissera t-on finir paisiblement mes jours, me dessécher et rejoindre notre mère la terre ou m'infligera t-on la torture de la scie. Je ne sais, et dans mon grand âge ceci m'importe peu. J'ai vécu pleinement ma vie, répandant ma semence, abritant les petites créatures fragiles de la forêt, les nourrissant, donnant paix et tranquillité aux éphémères capables de comprendre la grandeur de la Vie. Oui j'ai bien vécu et je peux maintenant rejoindre le grand tout et peut-être renaître ailleurs.

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  • Voici deux petits textes que j'ai écrit pour le site Papier Libre.

    Pour le premier, il fallait décrire un paysage rêvé. 
    Je me suis inspirée d'un tableau de Kazimierz Dzyga que j'avais vu lors d'une exposition il y a déjà longtemps. J'avais adoré cette peinture et j'avais bien dû restée scotchée devant une bonne vingtaine de minutes. Il utilise très souvent le bleu et là les dominantes étaient le rouge et l'or. Ce tableau s'appelle "Bilboquet céleste", malheureusement faisant partie d'une collection privée je n'en ai pas trouvé de représentation, vous devrez donc vous contenter de mon texte.

    La nuit est tombée, la porte s'est ouverte. Je suis dans une sombre forêt de pins. Je m'engage sur le pont qui enjambe une gorge profonde sur un pont de pierre recouvert de végétation luxuriante. A l'arrière, les contreforts s'élèvent vert anis, mais ce qui attire mon regard et le retient c'est ce pic pourpre fendu en deux par une somptueuse chute d'eau ? de lave ? Or et lumière qui chatoient tout le long du pic et vient se perdre sous le pont de pierre que je traverse pour aller disparaître quelque part dans la forêt dans un scintillement d'aurore.
    Au dessus du pic lévite une énorme sphère rouge veinée d'or, prête à éclater pour révéler les mystères d'or qu'elle recèle et peut-être faire naître un monde.
    Et enfin, dans les cieux pourpres et noirs dans lesquels vit une lumière qui pourtant reste invisible, roulent de lourds nuages cramoisis, avec à demi caché dans leurs plis un château de rêve dont les hauts pinacles contemplent ce paradis extra-terrestre dans lequel je pourrais m'abîmer pendant des heures. 

    J'aimerais m'essayer à parcourir les chemins escarpés de ces mystérieuses montagnes nues et vides, ou plonger au cœur de ce torrent de feu et de lumière. Vivre ici, quand cela devient difficile là d'où je viens, ou simplement m'y recueillir pour me trouver moi-même au détour d'un chemin. Garder cette merveilleuse image dans mon cœur, derrière l'écran de mes paupières avec d'autres contrées, celles inconnues encore, dont j'ai déjà rêvé en me perdant comme aujourd'hui dans les confins d'un tableau.

    Pour le second, la consigne était de raconter un rêve. Là en l'occurence, il s'agit plutôt d'un cauchemar récurrent qu'il m'arrivait souvent de faire. C'est un cauchemar somme toute classique, comme vous allez pouvoir le lire. Je ne le fais plus, j'ai dû régler les problèmes qui le déclenchaient.

    Où suis-je ? Encore dans ce labyrinthe, tantôt forêt impénétrable, tantôt chateau tentaculaire. Je me perds dans leurs méandres tandis que sur mes pas,  un inconnu me traque.
    Je sens sa présence derrière moi, j'entends ses pas réguliers. Je sais que si je me retourne il me capturera, ce qu'il fera de moi je ne le sais pas et je préfère ne pas le savoir.
    Alors je cours, moi qui déteste courir, je cours vite, très vite, en zig-zag comme un lapin affolé par les phares de la voiture, cherchant des chemins vers la liberté.
    Parfois même je m'envole, d'un vol lourd et pataud.
    Mais, enfin, j'arrive à distancer mon poursuivant, il me perd dans le labyrinthe de mon rêve, car c'est moi qui ai prise sur ce décor de cauchemar, qui peux jouer avec lui.
    Je m'arrête haletante, sur le qui-vive, les oreilles tendues, le coeur battant la chamade.
    Suis-je enfin tirée d'affaire.
    Mais non, à nouveau, les pas, l'impression de présence reviennent. Il m'a retrouvé une fois encore et dans le décor qui change à nouveau, je reprends ma course.
    Jamais il ne m'attrape, mais jamais non plus je ne lui échappe totalement.
    Dans mon cauchemar, je me mets à crier, je m'entends crier, je suis sûre que je vais réveiller toute la maisonnée par mon hurlement, mais non, j'ouvre les yeux dans le noir encore transie de peur, avec juste un petit gémissement.
    Cauchemar récurrent qui me traque, qui veut me dire quelque chose je le sais, mais quoi.
    Peur mélangée à l'espoir. La fuite sans fin, mais toujours l'évasion au bout.





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  • Je vais t'avoir.
    Je vais filer.
    Tu ne pourras rien y faire.
    Je vois bien que tu me surveille du coin de l'oeil.
    Mais je suis plus malin que toi.
    Parfois c'est vrai, tu arrives à me coincer.
    Mais c'est un coup de chance.

    Toi, mon petit vieux, ce matin tu n'y arrivera pas.
    Je te surveille.
    Tu ne t'échapperas pas, compte sur moi.

    Instants angoissants.
    Les deux ennemis s'observent.
    Se mesurent du regard.
    Lequel aura le dernier mot ce matin ?

    En me concentrant bien je suis sûr que je vais te déconcentrer.
    Tu vas aller voir ailleurs.
    Et hop, j'en profiterai.

    Flûte, j'ai oublié ma montre dans la salle de bain.
    Il va sûrement se tenir tranquille.
    Je n'en ai que pour 3 secondes.

    Ca y est, ça marche.
    Elle file.
    Allez, hop j'en profite.
    Et zou !!!!

    Non, mon gars.
    Loupé.
    Cette fois j'ai été plus rapide que tu ne croyais.
    Refait.

    Et barbe, il s'en est fallu d'un cheveu.
    Mais ce n'est que partie remise.
    On va voir ce qu'on va voir demain matin.

    Bon chers lectrices et lecteurs, on laisse nos deux protagonistes jusqu'à demain. Après tout, ils se sont donné rendez-vous pour le deuxième duel demain matin, donc acceptons leur décision. Mais, je suis certaine que vous avez deviné quel est le drame qui se noue.


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  • Me revoilà pour la fin de ma petite histoire, si vous avez envie de la lire bien sûr (quoi je fais ma coquette ?)

    Elle s'est éveillée ce matin ne sachant pas trop où elle était. Sa tête est vide, de vagues impressions de mouvement, une chute aussi, c'est tout dont elle se souvient, avec un mot bizarre qui tourne dans sa tête mais qu'elle n'arrive pas à arrêter pour le comprendre.

    Elle regarde autour d'elle. Elle est couchée sur une grande plaine qui paraît vide. Au loin cette plaine est bornée de tous les côtés par de hautes collines.

    Il lui semble que d'autres comme elle s'éveillent, partageant sa désorientation. Au loin, elle entend comme une sorte de grondement sourd, des cris peut-être.

    Noir.
    Elle ne comprend pas comment elle a à nouveau sombré dans l'inconscience, elle ne souffre pas en tout cas, mais elle est enfouie sous un tas d'autres corps, comment se libérer ?

    Noir.
    Nouveau réveil, elle est à l'air libre, d'autres comme elles sont allongés à ses côtés, ils ne peuvent pas non plus lui expliquer ce qui se passe, leur mémoire est vide aussi.

    Noir.
    Curieusement, il lui semble qu'ils sont de moins en moins nombreux à errer sur cette plaine. Et moins ils sont nombreux, plus elle ressent une impression de manque, certains d'entre eux lui paraissait tellement proches d'elle, leur départ lui fait mal.

    Noir.
    Ils ne sont plus que quelqu'uns regroupés autour d'elle. 

    Un à un quelque chose les saisit et les entraîne loin d'elle et chaque fois l'impression de manque, de déchirement se fait de plus en plus cruelle.

    Elle a peur, maintenant elle est seule. 

    Une voix, un rire qui retentit. 

    A son tour quelque chose l'entraîne dans les les airs. 

    De là-haut, elle contemple la plaine vide qu'elle quitte, comme c'est étrange elle est parfaitement rectangulaire. 

    Elle survole maintenant une étendue merveilleusement colorée, son coeur se met à battre de joie, elle sent qu'enfin elle va comprendre le but de sa destinée, qu'enfin la mémoire va lui revenir.

    Le vol se termine, elle aperçoit sous elle, une place qui, elle en est sûre va épouser parfaitement la forme de son corps, une place qui est bien à elle où elle sera douillettement nichée contre ceux de sa famille proche.

    Ca y est, elle y est, comme on est bien, enfin là à sa place. 

    Un visage souriant et heureux se penche vers elle et voilà que brusquement le mot lui revient, ce mot qui est son identité, sa raison d'être.

    "Alors mon chéri, ça y est il est terminé ton puzzle ?"
    "Oui, maman je viens de poser la dernière pièce. Il est superbe, non ? C'était un super cadeau d'anniversaire".


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