• Le dernier pont

    La suite de Brocéliande sur un tableau de Joëlle intitulé "Légendes célestes". J'ai encore un dernier tableau sous la main, mais il va falloir attendre un peu pour le texte.




    Depuis que sa prison d'air s'est évanouie, Merlin erre dans le vaste monde.

    Il découvre des merveilles.

    Il découvre des horreurs.

    Mais surtout il cherche des traces de magie.

    Il se sent si seul.

    Serait-il le dernier être magique à marcher sur cette planète ?

    Pourtant, parfois, il lui semble déceler une étincelle de magie dans le sourire d'un enfant, dans la beauté d'un coin de nature, dans une musique.

    En dépit de ses efforts, de sa quête incessante, de ses espoirs jusqu'à maintenant il n'a pu saisir la moindre parcelle de l'aura de Viviane.

    A-t-elle donc disparu ?

    Non, il ne veut pas le croire.

    Alors malgré ses forces qui commencent à le quitter, malgré le désespoir qui peu à peu l'envahit, courbé sur son bâton de magicien il continue sa marche harassante.

    Et ce matin il vient d'arriver au bout du monde.

    Sous un ciel flamboyant, il s'arrête au bord d'un gouffre vertigineux qu'enjambe une frêle passerelle de bois.

    Il sait que s'il franchit ce pont il quittera à jamais le monde des hommes, mais celui-ci n'a plus vraiment besoin de lui mais il perdra aussi à jamais l'espoir de retrouver celle qu'il porte dans son cœur.

    Tout à coup de l'autre côté du précipice monte un chant qui remue son âme.

    C'est cette musique qui émanait d'elle et qui l'a séduit, le conduisant prisonnier volontaire à la geôle qui fut la sienne pendant plus d'un millénaire.

    Et brusquement il discerne dans le brouillard une silhouette, sa silhouette tant cherchée, tant désirée.

    Il tend les mains prêt à saisir le chant.

    Un doux rire musical monte de l'autre côté l'abîme.

    "Viens, Merlin, viens mon cœur rejoins-moi"

    C'est elle, elle, Viviane, amour et traîtresse.

    Pour la rejoindre il va devoir emprunter cette délicate passerelle qui tangue dans le vent venu de profondeurs insondables.

    S'il tombe, il chutera pour l'éternité, rien ne viendra arrête son supplice.

    Oui, elle l'a déjà trahi, mais pourtant, d'un pas ferme Merlin s'avance et sans un regard en arrière, il s'engage sur le pont qui fléchit sous son poids, tout son être tendu vers cette forme faite de musique qui l'attend, peut-être, au bout de ce dernier voyage.

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Mercredi 11 Août 2010 à 07:31
    cigalette

    Magnifique, superbe, une bien jolie histoire, merci bonne journée

    2
    Mercredi 11 Août 2010 à 11:49
    PATSY

    Je l'aime beaucoup ce texte et les tableaux sont magnifiques ! Que du bonheur pour la journée...

    Toujours en vacances ?

    3
    Mercredi 11 Août 2010 à 18:31
    Martine27

    Contente qu'elle t'ai plu !

    4
    Mercredi 11 Août 2010 à 18:32
    Martine27

    Merci, je suis une grande fan de Joëlle. Voui encore en vacances cette semaine et la prochaine, je touche pas terre !!!!

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    5
    Jeudi 12 Août 2010 à 00:55
    Gotrekounette

    très joli.

    6
    Jeudi 12 Août 2010 à 17:34
    martine

    Tu as le chic pour "illustrer" les tableaux de Joëlle...

    7
    Jeudi 12 Août 2010 à 19:04
    Martine27

    Merci beaucoup

    8
    Jeudi 12 Août 2010 à 19:11
    Martine27

    Il faut dire qu'on voit beaucoup de choses dans ses tableaux, il n'y a qu'à se laisser guider !

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