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Marcande
Jill Bill ne nous a pas loupés cette semaine avec son prénom pour sa Cour de Récré !
Bien, alors lançons-nous !
Je crois bien qu'aujourd'hui mon histoire va commencer par être un peu triste, ce n'est pas moi qui décide vous le savez bien, ce sont mes doigts et mon clavier qui se mettent au service de Bigorbourg.
Habitaient dans notre petit bourg il y a longtemps deux frères, des jumeaux. L'un s'appelait Marcel et l'autre André.
Comme beaucoup de jumeaux, ils faisaient rigoureusement tout de la même façon, sauf écrire, l'un était gaucher, l'autre droitier (il semblerait que ce soit le cas de 20 % d'entre eux, dits jumeaux en miroir). C'était d'ailleurs le seul moyen qu'avaient leurs proches pour les différencier, enfin, c'est ce qu'ils pensaient parce que ces deux coquins finirent par trouver le coup pour devenir ambidextres.
Inutile de dire qu'ils en profitèrent largement pour faire tourner leur monde en bourrique.
Il finit par arriver quelque chose de fort surprenant. Un beau jour, ils ne surent plus qui était Marcel et qui était André ! Bref, c'était encore pire qu'avec des frères siamois, parce que les siamois, celui qui est à gauche y reste, même chose pour celui qui est à droite, impossible de les confondre !
Lorsqu'on appelait l'un ou l'autre, les deux répondaient. Ce qui n'était pas sans poser de menus problèmes. A l'école, l'instituteur ne savait pas qui il notait.
Lorsqu'ils allèrent au régiment (à l'époque ça existait encore), ils faisaient les corvées de pluches ensemble, l'adjudant après les avoir envoyés plusieurs fois "au trou" avait préféré ne pas insister, ce qui était plus prudent pour sa santé.
Ils choisirent le métier de bûcheron, très pratique reconnaissez-le, chacun à un bout de la scie !
En revanche, ils ne purent trouver chaussure à leur pied, les jeunes filles finissant par ne plus savoir de qui elles étaient amoureuses. Peut-être que s'ils étaient tombés sur des jumelles, ce problème aurait-il été réglé, mais internet et ses sites de rencontres n'existait pas encore non plus.
Hélas, un jour, quelque chose grippa dans cette belle mécanique. L'un des jumeaux mourut, laissant l'autre coupé en deux.
Tout Bigorbourg se serra autour du survivant, essayant de le détourner de son immense peine ! Hélas, il se laissait dépérir et le village commença à craindre le pire.
Mais, rassurez-vous, nous sommes à Bigorbourg et il y traîne toujours un petit grain de folie et de magie.
Un matin, le Ju sans son Meau se rendit auprès d'Irénée le grand chêne roi de la forêt. Désespéré, il s'allongea sous son feuillage, espérant que peut-être la mort viendrait le cueillir pendant son sommeil.
Mais Irénée ne l'entendait pas de cette oreille (petite plaisanterie stupide pour alléger l'atmosphère, ce chêne n'était pas dur de la feuille, je sais, je sais, c'est pas terrible) et comme les jumeaux, tout bûcheron qu'ils aient été, avaient toujours su respecter les arbres, s'excusant de devoir prendre une vie et la remplaçant par de jeunes pousses, il décida de lui faire un cadeau.
Au réveil, lorsqu’il se leva il se sentit bien, très bien même. C’était très surprenant, lui qui traînait comme une âme en peine depuis le départ de son double.
Qu’avait bien pu faire Irénée ?
Notre jumeau esseulé compris bientôt lorsqu’il vit son ombre le saluer, une ombre toute petite comme celle d’un enfant, une ombre qui avait peut-être bien des ailes, une ombre qui l’enveloppait d’amour fraternel, qui lui parlait à l’oreille, lui répondait lorsqu’il parlait tout seul. Une ombre qui parfois ne marchait pas devant ou derrière lui, mais bel et bien à côté de lui.
Irénée le beau chêne lui avait rendu l’amour et la complicité de son frère. Notre jumeau devenu philosophe pu ainsi attendre sereinement le moment de retrouver définitivement son autre moitié d’orange.
Mais Marcande, vous interrogez-vous, quand va-t-il apparaître ? Voyons vous venez de lire son histoire ! Marc(el)And(ré), leur deux prénoms, imbriqués comme eux, ne forment-ils pas le prénom Marcande ? D’ailleurs, à Bigorbourg, ce mot est devenu un nom commun qui est utilisé lorsque deux personnes sont proches comme des jumeaux.
Mon histoire est un petit hommage à mon oncle et parrain Marcel et à mon père André qui, s'ils n'étaient pas jumeaux, n'en étaient pas moins très proches. Où qu’ils soient je les embrasse très fort.
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Commentaires
Bonjour élève Martine ! Tu trouvers la parade qu'importe le prénom offert et voilà encore un personnage de plus pour Bigorbourg et merci à Irénée pour ce cadeau... l'iombre de son jumeau ! Sois le bienvenu Marcande à la cour de récré ! Merci à toi aussi, bises de m'dame JB
superbe et émouvante histoire, merci, Martine.
J'ai connu une famille où on n'appelait pas autrement les jumeaux que "jumeaux", voire "jumeau" quand l'un seulement était requis -la mère disait "jumeau, va donc chercher le pain" sans se soucier duquel obtemperait
Waoh Martine, c'est toujours un plaisir de retrouver cette forêt magique. Malgré le temps j'ai retrouvé mes marques, le ton est le même. Franchement BRAVO l'histoire est original, émouvante pour l'hommage, il fallait y penser.
belle journée
CaroLINE ancienne élève de retour dans la récré
Oh, excellent, Martine, je reste sous le charme, je prends tout, même le chêne qui n'était pas dur de la feuille ! Merci merci, bises !
Un beau conte avec de la tendresse et de l'humour avec les petits commentaires en bleu: très important , ces petites précisions )!!
Les jumeaux ont otujours du mal à se séparer ;Mon père était jumeau .
J'aurais bien aimé en avoir mais cela ne s'est pas fait!
Qu'il fait bon vivre dans ce village de rêve...
comme toujours une histoire touchante avec en prime un bel hommage à ton père et à ton parrain
bises et belle journée
Une paire de pareils qui fait Marcande unit à la vie à la mort ! Superbe récit. Bon mercredi.
Et bien toi qui me disait encore hier que tu n'avais pas d'idée pour ce prénom. Ton histoire est magnifique, elle me fait penser à une personne que je connais bien et qui a ses blogs sur l'annuaire , elle écrit tout comme toi de belles histoires imaginaires . Je te donne ici sont lien, si le coeur t'en dit va la voir et dis lui que tu viens de ma part. Tu vois c'est ça le but d'un annuaire, de partager nos univers!!! Les récits d'Hamadryades
Je te souhaite une douce soirée.
Bisous
Domi.
Merci ! Je dois dire que j'ai eu du mal à m'en dépatouiller de ce prénom sans le filet internet qui est bien pratique !
Je trouve que c'est un peu excessif quand même, pas facile de construire sa personnalité dans ces conditions
Ils n'étaient pas jumeaux, mais pourtant ils ont fait le même métier : pompiers tous les deux !
Ah mes petits commentaires, je les chouchoute, je suis une fan des notes de bas de page ou des ndlr ! On dit que ça saute une génération, logiquement c'est en effet toi qui aurais du fabriquer des jumeaux ! Mon arrière grand mère avait non seulement une jumelle, mais aussi des frères jumeaux, mais manifestement ça a du épuiser la source, plus de jumeaux dans la famille, il n'y a plus qu'à attendre de voir si mon fils ...
C'est peut-être en retrouvant leurs photos de remise de prix que l'idée est venue, va savoir comment fonctionne le cerveau ?
Ce doit être encore plus difficile de perdre un frère quand c'est un jumeau, ma petite histoire était une bonne façon de réunir les morceaux séparés
J'avais mixé les deux prénoms hier, mais je n'arrivais pas encore à voir quoi en faire lorsque, tout à fait par hasard (celui qui fait bien les choses) je suis tombée sur un site où il y avait des jumeaux ! Je file vite voir cet nymphe des bois. Il faut que je me plonge un peu plus dans la FAQ !
30JosetteSamedi 18 Janvier 2014 à 17:02belle trouvaille les jumeaux Marcel et André...je n'ai rien vu venir avant la chute !
bizzzzzzzzzzzz
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Un ju sans son meau, j'adore bravo pour ce prénom ;pas facile à placer