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Pacôme
Merci à Patsy qui m'a donné une bonne idée pour le prénom du jour de Bigornette.
Bien, si vous avez suivi un peu, vous savez que Bertille et Fulbert nous ont fabriqué un petit lapin. Ah vous dites-vous, il s’appelle Pacôme. A dire vrai, je n’en sais rien, je ne suis pas dans la confidence et non ce n’est pas non plus le furet de son papa.
Mais reprenons du début.
Ce beau matin de printemps, le fils de nos amis habillé d’une éclatante grenouillère rouge vif (rouge parce que comme çà ses parents vivant au milieu du vert de la forêt, l’ont toujours à l’œil) babille tranquillement en s’essayant à ramper sur la couverture jaune canari sur laquelle sa mère l’a installé.
Il aimerait bien attraper un de ces trucs verts qui entourent son domaine histoire de voir quel goût ça peut avoir, mais il ne maîtrise pas encore bien la reptation.
Tout à coup, il entend un bruit bizarre et aperçoit deux grosses pattes noires sur la belle couverture jaune. Tant bien que mal il essaye de se redresser sur ses petits bras et paf, il roule sur le dos.
Bon, l’avantage c’est que maintenant il a une bonne vue sur son invité surprise.
C’est bizarre, plus gros que Belle Aggie, plus beau que Casimir, mais plus petit que Venceslas. Ca a une grande langue qui pend hors d’une gueule hérissée de crocs bien pointus.
Le petit trouve ce truc très intéressant. S’agrippant à une des grosses pattes, il arrive à se remettre sur le ventre. Dans le même temps, la grosse bête s’est allongée devant lui, la tête entre les pattes elle contemple ce drôle de petit d’homme qui gazouille les yeux fixés sur lui. Il est habillé d’une couleur qui lui rappelle vaguement quelque chose, comme un souvenir qui remonte d’une mémoire ancestrale.
La petite chose dodue se lance dans une longue discussion en langage bébé. La bête est fascinée par ce flot interrompu seulement par des rires quand le petit bout arrive à lui saisir une touffe de poils.
Conquise la grosse bête s’amuse à pousser l’enfant du museau déclenchant de nouvelles cascades de joie.
Attirés par cette hilarité les heureux parents sortent dans le jardin pour admirer leur rejeton et restent figés d’horreur. Là près de leur petit poussin se trouve un immense chien !
Que faire ? S’ils font trop de bruit l’animal risque de s’en prendre à l’enfant, d’autant qu’il a l’air un peu efflanqué (l'animal pas l'enfant) !
Tandis que Fulbert surveille l’étrange duo, Bertille rentre à toute allure chez elle et déleste le réfrigérateur d’une belle tranche de viande. A pas feutrés (merci à Monsieur Crépin pour l’excellence de ses chaussures) tous deux s’approchent.
L’animal, alerté par un minuscule craquement, se retourne brusquement, babines retroussées sur un grondement inquiétant, tandis que Junior laisse échapper un petit hoquet étonné en entendant ce son.
Bertille roucoulant des petits mots sans signification approche encore et tend le succulent morceau de viande à l’animal qui s’en saisit, tandis que Fulbert ramasse sans cérémonie son héritier qui se met à piailler d’indignation.
Aussitôt le gros animal lâche la viande, bondit, arrache le bébé des bras de son père (occasionnant quelques dégâts à la belle grenouillère) et déposant l’enfant sur la couverture, il s’interpose entre les parents et le petit qui reprend ses gazouillis.
C’est l’impasse.
Une seule chose à faire appeler Thècle à l’aide. Comme toute bonne sorcière, elle sait parler aux animaux.
Les négociations sont un peu difficiles au début, il faut convaincre l’animal que les deux grands humains aiment aussi son petit protégé. Elles finissent toutefois par aboutir au grand soulagement de tout le monde, sauf du principal intéressé qui ayant enfin réussi à saisir un brin d’herbe est en train de le mâchouiller et se moque royalement de son environnement.
Et c’est ainsi que Pacôme (diminutif pour "eh bien, il n’est PAS COMmode celui-là"–je sais le jeu de mot n’est pas terrible) devient le protecteur attitré de Bébé sans pour autant renoncer à sa liberté chérie, car avant qu’il ne s’éloigne avec son morceau de viande (il n’allait pas l’oublier quand même) et après un dernier câlin, les adultes remarquent enfin les étranges yeux jaunes en amande et le museau allongé de l’animal.
Fulbert ne s’y trompe pas, son fils vient d’être adopté par un loup ! D’ailleurs, un bref hurlement de satisfaction et d’au revoir retentit dans la forêt.
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Commentaires
1CrocMercredi 27 Janvier 2010 à 00:50Répondre
quelques frissons quand même en lisant cette histoire!!heureusement, elle finit bien !
j' espère que tu ne seras pas contrariée, mais tu seras taguée demain par mima : un petit tag très simple ( sinon je ne l' aurais pas accepté...)
ça n'existe pas, ça n'existe pas
Et pourquoi pas ?
(j'espère que Desnos me pardonnera de cet emprunt )Ah, je suis contente que tu ai retenu l'idée du loup. Comme dit Croc, il est temps de lui rendre justice à ce magnifique animal.
T'as vu, j'ai mon blog. A peaufiner, mais je l'aime déjà bien.
Bises et bonne journée à toutes les deux.
j'adore ton loup si gentil
dans la vraie vie il y en a des loups gentils aussi faut juste les trouver!!
bisous de bretagne
à mercredi pour un nouvel épisode!!
J'adore ton histoire. Les loups me fascinent et ne m'effraient pas du tout. Ils tuent pour manger, comment peut-on leur en vouloir ?
Louv'
On a vraiment fait une très mauvaise publicité à ces magnifiques animaux, c'est ce que dit l'auteur que j'ai indiqué dans l'article "le monde des bois" d'hier
22BigornetteSamedi 18 Janvier 2014 à 17:40un loup "pas comme" les autres... il est presque gentil celui-là forcément... amusante l'idée du petit chaperon rouge...Merci Martine... je file vite car j'ai plein de choses à faire..;gros gros bisous et bonne journée... A bientôt, au plus tard à mercredi...
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