• Papier libre - Armande

    Pour le moment Nat de "Papier Libre" a d'autres occupations alors en attendant son retour, j'ai repris une de ces anciennes consignes écrire un texte comprenant les mots train, début de matinée, Armande, Lac d'Annecy, tableau. Voili, voilà

    Dans le train, en ce début de matinée, Armande somnole.

    Bientôt elle arrivera à Annecy où elle doit passer un entretien d'embauche dans une agence de voyages. Si tout se passe bien elle espère pouvoir commencer une nouvelle vie, peut-être trouver un nouvel amour.


    Le train arrive en gare.

    Elle a encore beaucoup de temps devant elle avant son rendez-vous, aussi décide-t-elle de faire un peu de tourisme, après tout çela peut même lui servir pour son futur entretien, s'intéresser à sa future ville ne peut-être qu'un bon point, non ?


    La voilà donc qui déambule de par la vieille ville, admirant église, arcades, échoppes.

    Tout à coup, elle s'arrête devant la devanture d'une galerie d'art qui présente un artiste "spécialisé" dans des peintures du Lac d'Annecy. D'une oreille distraite elle entend l'église toute proche sonner les 10 heures.


    Elle jette un coup d'oeil sur l'enseigne et sans savoir pourquoi, Armande est attirée.

    Elle franchit la porte de la galerie et se trouve immergée dans un monde de tableaux étranges.

    Tous montrent le Lac à diverses époques de l'année, sous divers angles.

    Ils sont beaux, presque photographiques, mais ils sont également, comment dire, dérangeants, voilà c'est ça dérangeants. Pourquoi cette impression étrange se demande-t-elle ?


    Personne dans la galerie, pas un client, pas même le galeriste, bizarre mais après tout celà lui permettra de mieux admirer les oeuvres sans être dérangée.

    Elle s'approche du premier, voilà c'est ça alors que de loin tous ces tableaux semblent vides de toute présence, concentrés uniquement sur le paysage, de près, de très près, on s'aperçoit qu'il y a des personnages, mais bien peu. Ici, un couple de personnes âgées, l'homme un parapluie fermé à la main, la femme qui le regarde avec un air interrogateur, plus loin une fillette blonde accroupie près du rivage, son pouce dans la bouche et un minois terrifié, ailleurs encore un jeune homme tenant à la main un skate board (que peut-il bien faire ici avec un skate s'interroge Armande), il a l'air de regarder autour de lui d'un air égaré.

    Oui, l'impression de malaise vient bien de ces personnages comme égarés, perdus dans ce paysage si familier.

    Armande s'approche du dernier tableau de la série.

    Derrière elle, un rideau qui sépare la galerie, d'une arrière-salle bouge légèrement mais elle ne s'aperçoit de rien.

    Elle s'approche encore, fouille du regard ce tableau. Tiens, c'est drôle le temps et l'heure de la journée représentés ressemblent à s'y méprendre à ceux qui règnent dehors.


    Elle s'approche encore plus, rien, pas un seul personnage dans cette représentation-ci.

    Armande a beau scruter le paysage, elle ne voit personne.

    A son corps défendant, elle s'avance encore, presque à toucher la toile.

    Et là, ça la prend, une impression de vertige, de tunnel qui s'ouvre devant elle, un bref balancement et il lui semble qu'elle tombe en avant. Puis, plus rien pendant quelques instants, Armande a perdu connaissance.


    Un vent léger sur son visage, un bruit discret de clapotis, la tire de son inconscience.

    Que fait-elle là ? Elle ne se souvient plus d'être partie de la galerie. Pourquoi ce malaise, qui l'a amenée ici ? Mon Dieu, quelle heure est-il ? Vite un coup d'oeil sur sa montre ! Ouf, il n'est que 10 h 10 ! 10 h 10 ? Mais c'est le temps qu'elle a passé dans la galerie avant de s'évanouir, comment peut-elle être arrivée au bord du Lac ?


    Elle lève les yeux et affolée elle voit devant elle deux yeux verts comme des émeraudes, des yeux sans pupille qui la fixent, deux yeux au milieu d'un visage gigantesque, deux yeux et une bouche souriante, mais un sourire froid et visqueux, une bouche qui murmure "Bienvenue dans ta nouvelle vie Armande".

    Alors Armande se prend le visage entre les mains, sa bouche s'ouvre dans un cri muet comme celui du tableau d'Edvard Munch. Lui reviennent à l'esprit le nom de l'exposition et celui de l'artiste qu'elle croyait ne pas avoir retenus "Renaissances" artiste invité "Dorian Gray"

    Cézanne Paul - Lac d'Annecy

    Lac d'annecy par Paul Cezanne 


  • Commentaires

    1
    Lundi 30 Avril 2007 à 11:02
    Bravo ! je t'ai suivie à Annecy ...j'aime .....
    2
    Lundi 30 Avril 2007 à 12:53
    Martine
    Vu ton talent voilà une appréciation qui me fait très plaisir. En principe cet après-midi cinéma, je vérifierai si Georges n'est pas dans la salle !!!
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