• Papier libre - Deux petits textes

    Voici deux petits textes que j'ai écrit pour le site Papier Libre.

    Pour le premier, il fallait décrire un paysage rêvé. 
    Je me suis inspirée d'un tableau de Kazimierz Dzyga que j'avais vu lors d'une exposition il y a déjà longtemps. J'avais adoré cette peinture et j'avais bien dû restée scotchée devant une bonne vingtaine de minutes. Il utilise très souvent le bleu et là les dominantes étaient le rouge et l'or. Ce tableau s'appelle "Bilboquet céleste", malheureusement faisant partie d'une collection privée je n'en ai pas trouvé de représentation, vous devrez donc vous contenter de mon texte.

    La nuit est tombée, la porte s'est ouverte. Je suis dans une sombre forêt de pins. Je m'engage sur le pont qui enjambe une gorge profonde sur un pont de pierre recouvert de végétation luxuriante. A l'arrière, les contreforts s'élèvent vert anis, mais ce qui attire mon regard et le retient c'est ce pic pourpre fendu en deux par une somptueuse chute d'eau ? de lave ? Or et lumière qui chatoient tout le long du pic et vient se perdre sous le pont de pierre que je traverse pour aller disparaître quelque part dans la forêt dans un scintillement d'aurore.
    Au dessus du pic lévite une énorme sphère rouge veinée d'or, prête à éclater pour révéler les mystères d'or qu'elle recèle et peut-être faire naître un monde.
    Et enfin, dans les cieux pourpres et noirs dans lesquels vit une lumière qui pourtant reste invisible, roulent de lourds nuages cramoisis, avec à demi caché dans leurs plis un château de rêve dont les hauts pinacles contemplent ce paradis extra-terrestre dans lequel je pourrais m'abîmer pendant des heures. 

    J'aimerais m'essayer à parcourir les chemins escarpés de ces mystérieuses montagnes nues et vides, ou plonger au cœur de ce torrent de feu et de lumière. Vivre ici, quand cela devient difficile là d'où je viens, ou simplement m'y recueillir pour me trouver moi-même au détour d'un chemin. Garder cette merveilleuse image dans mon cœur, derrière l'écran de mes paupières avec d'autres contrées, celles inconnues encore, dont j'ai déjà rêvé en me perdant comme aujourd'hui dans les confins d'un tableau.

    Pour le second, la consigne était de raconter un rêve. Là en l'occurence, il s'agit plutôt d'un cauchemar récurrent qu'il m'arrivait souvent de faire. C'est un cauchemar somme toute classique, comme vous allez pouvoir le lire. Je ne le fais plus, j'ai dû régler les problèmes qui le déclenchaient.

    Où suis-je ? Encore dans ce labyrinthe, tantôt forêt impénétrable, tantôt chateau tentaculaire. Je me perds dans leurs méandres tandis que sur mes pas,  un inconnu me traque.
    Je sens sa présence derrière moi, j'entends ses pas réguliers. Je sais que si je me retourne il me capturera, ce qu'il fera de moi je ne le sais pas et je préfère ne pas le savoir.
    Alors je cours, moi qui déteste courir, je cours vite, très vite, en zig-zag comme un lapin affolé par les phares de la voiture, cherchant des chemins vers la liberté.
    Parfois même je m'envole, d'un vol lourd et pataud.
    Mais, enfin, j'arrive à distancer mon poursuivant, il me perd dans le labyrinthe de mon rêve, car c'est moi qui ai prise sur ce décor de cauchemar, qui peux jouer avec lui.
    Je m'arrête haletante, sur le qui-vive, les oreilles tendues, le coeur battant la chamade.
    Suis-je enfin tirée d'affaire.
    Mais non, à nouveau, les pas, l'impression de présence reviennent. Il m'a retrouvé une fois encore et dans le décor qui change à nouveau, je reprends ma course.
    Jamais il ne m'attrape, mais jamais non plus je ne lui échappe totalement.
    Dans mon cauchemar, je me mets à crier, je m'entends crier, je suis sûre que je vais réveiller toute la maisonnée par mon hurlement, mais non, j'ouvre les yeux dans le noir encore transie de peur, avec juste un petit gémissement.
    Cauchemar récurrent qui me traque, qui veut me dire quelque chose je le sais, mais quoi.
    Peur mélangée à l'espoir. La fuite sans fin, mais toujours l'évasion au bout.





  • Commentaires

    1
    Lundi 2 Juillet 2007 à 07:24
    Martine

    j'aime beaucoup tu fais vivre la lumière !! très fort !
    bises et bonne journée Martine

    2
    Lundi 2 Juillet 2007 à 07:52
    Martine
    C'était aussi un superbe tableau.
    3
    Lundi 2 Juillet 2007 à 15:55
    Tessie
    Ca y est, j'ai envie de visiter le pays imaginaire de ton premier texte^^
    Pour le cauchemar, je peux te comprendre, je faisais un peu le même il y a quelques années, c'est d'ailleurs ce cauchemar qui revenait tout le temps qui m'a inspiré la moitié de mes poèmes.

    Contente que ce rêve ne vienne plus te hanter.
    C'est très bien raconter en tous les cas,
    Des bises, Tessie
    4
    Lundi 2 Juillet 2007 à 15:58
    Martine
    Ce cauchemar est assez généralisé je pense. Il faut trouver ce qui le suscite et régler le problème. Si tu ne peux pas voir le tableau du premier texte, n'hésite pas à visiter le site de K Dzyga, tu y trouveras sûrement de l'inspiration.
    5
    Mercredi 25 Juillet 2007 à 21:28
    Nadette
    Sans doute cherchez-vous à  échapper  à quelque chose .....
    6
    Jeudi 26 Juillet 2007 à 10:44
    Martine

    A l'époque très certainement, en tout cas j'ai du résoudre le problème parce que ça fait bien longtemps que je ne fais plus ce type de rêve

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