Les poissons d'avril c'est amusant, mais il ne faut pas exagérer.
Je crois être quelqu'un qui apprécie la plaisanterie mais il y a des moments où il ne faut pas pousser.
Bon vous allez sûrement penser que "ça ne tourne pas rond dans ma petite tête". Donc je vous explique et je vous laisse juge.
Voilà, ce qui est arrivé ce matin au travail.
J'ai un bureau individuel dans lequel j'aime travailler porte fermée, au calme (j'ai des voisines qui n'arrêtent pas de papoter et franchement le dernier épisode de Star Ac ça ne me passionne pas, pas plus que la musique qu'elles écoutent d'ailleurs) et au chaud (il n'y a qu'en fermant les portes que j'arrive péniblement aux 20°). Du côté collègues bavardes il s'agit d'une porte vitrée, je suis donc séparée mais quand même présente d'une certaine façon. De l'autre côté (vers le bureau des magasiniers), il s'agit d'une porte pleine.
Bref, ce matin en arrivant, ma porte avait été enlevée et remplacée par du gros scotch marron d'emballage.
Bon, OK, message compris je suis pénible à garder ma porte fermée.
Me doutant de la provenance de la blague je leur ai rendu la pareille en leur piquant leur porte pour la mettre à la place de la mienne (mais elle ne tient qu'avec un seul gond, je n'ai pas réussi à la mettre correctement) et j'ai fait la même chose du scotch en travers de leur porte.
Quand les collègues sont arrivés nous avons bien rigolé.
Là où ça c'est gâté c'est lorsque j'ai demandé qu'on me remette ma porte, comme par un fait exprès personne n'était responsable de son départ, elle était partie sur ses petites pattes se planquer dans un coin toute seule.
Je l'aurais bien remise en place moi-même, mais vitrée elle est bien trop lourde.
Je me disais qu'en rentrant de déjeuner tout serait rentré dans l'ordre dans la mesure où les plaisanteries les courtes sont les meilleures.
Mais non !
Résultat, je suis terriblement mal à l'aise avec ce bureau ouvert à tous les vents, c'est idiot à dire mais je me sens angoissée, je ne m'étais jamais encore rendue compte à quel point j'avais besoin de ce petit coin à moi au milieu des autres. Je l'ai dit, mais manifestement ça fait encore plus rigoler.
En ce qui me concerne j'ai été élevée à respecter les autres. Quand je pars d'un bureau dont la porte était fermée, je la referme. Quand j'emprunte du matériel à quelqu'un je laisse un mot pour prévenir et quand je le remets c'est autant que faire ce peut à sa place. Demander un peu de respect dans le cadre de son travail est-ce vraiment trop ? N'a-t-on pas le droit à un minimum d'intimité si on le souhaite ? Est-ce vraiment une tare de ne pas se sentir gêner d'être une solitaire ?