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Petit exercice d'écriture 21 : Ma soeur, ma fille
Notre jeune ami Robin (je précise qu'il a 17 ans et qu'il est en première), nous avait trouvé une consigne pas piquée des hannetons pour notre atelier d'écriture. Je vous la soumets : Dans une narration à la première personne vous décrirez une jeune fille caractéristique de notre époque en train de marcher dans la rue. Vous serez attentif à en évoquer les caractéristiques physiques et psychologiques, les attitudes et les mouvements, tout en portant sur elle un jugement positif et/ou négatif.
Je suis tranquillement installée sur mon banc et j'en profite pour détailler, les passants.
Mon attention est attirée par une jeune fille qui semble parler toute seule, bien évidemment il n'en est rien, elle est au téléphone.
Enfin quand je dis au téléphone c'est une façon de parler, je devrais plutôt dire que cette jeune personne est dotée d'une extension de sa personne greffée à, ou plutôt dans son oreille.
Sans un regard pour personne elle papote, elle papote, parle avec les mains. Sans un regard, c'est vite dit, je vois bien les petits coups d'œil qu'elle lance mine de rien quand quelqu'un la frôle, particulièrement si c'est un garçon.
Je souris, ah ma jolie tu crois être la première à avoir inventé ces minauderies, ces petits gloussements nerveux, ces regards en coulisse, que nenni ma toute belle, cela existe depuis bien longtemps. Mais chut, je préfère te laisser à tes illusions et à tes rêves.
Je te regarde plus en détail. Quel âge peux-tu bien avoir, difficile à dire, toi et tes sœurs grandissez si vite. Il y a bien longtemps que cette étape initiatique du passage des chaussettes aux bas n'existe plus.
Tu as un bien joli visage, est-ce vraiment utile d'en cacher la fraicheur sous ce maquillage appliqué avec un peu trop de professionnalisme. Ta silhouette aussi est charmante, mais pourquoi gâcher la délicatesse de tes longues jambes avec ces horribles pataugas.
Tu continues à parler haut et fort avec ton amie, manifestement tu te soucies peu de savoir ta conversation épiée, ou peut-être t'en réjouies tu en fait.
Qu'importe, l'important est que tu te sentes bien dans ta peau, mais est-ce le cas ? N'essayes tu pas plutôt de te cacher sous ces vêtements que tu voudrais provocateurs, n'essayes tu pas plutôt de vaincre ta timidité en parlant haut et fort, n'essayes tu pas plutôt d'affirmer ta féminité naissante et qui peut-être te gêne en jouant les mannequins fardés.
Tes doigts viennent jouer avec le piercing qui orne ton sourcil, te penses-tu plus belle avec ce morceau de métal ou n'est-ce pour toi qu'une façon d'afficher ce que tu crois être la liberté, ta liberté, quand ce n'est qu'une forme d'aliénation à l'esprit de clan. Qu'importe encore, tu es jeune, la vie s'ouvre à toi, il va simplement falloir que tu arrives à te trouver.
Et puis, brusquement ton rire sonore et joyeux comme celui de l'enfant que tu es encore, un rire vivant, un rire qui est toi, vraiment toi. Et voilà ta conversation se termine, tu t'en vas d'un pas dansant presque un sautillement de petite fille malgré tes encombrants godillots, tes cheveux s'envolent. Oublie donc le formatage qu'on veut te faire subir, laisse la jeune femme simplement belle que tu es, déjà, quelque part s'épanouir.
Bon voyage à toi ma sœur, ma fille !
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Commentaires
Belle analyse et un très beau récit. A chaque époque sa mode qui chaque fois étonne les autres générations.
Bonne soirée. Bisous
Certaines choses ne changent pas en effet, et nos demoiselles oublient que nous avons été jeunes avant elles
Je crois bien qu'elle était nu pied dans ses pataugas, comment voulez vous, vous retrouver !!!
Notre jeune Robin, toujours étonnant, a fait une prostituée de la sienne, mais avec des mots qui disaient bien toute la souffrance de cette situation, ce "gamin" nous sidère à chaque fois par sa maturité
C'est sûr que nos minis jupes ne devaient pas passer inaperçues auprès de nos aînées. Mais j'ai vraiment du mal à m'y faire à leurs ignobles godillots surtout avec les jolies jambes qu'elles ont !!!
Nous connaissons tous, quelque part, cette jeune fille qui voudrait que ..., mais qui fait semblant de ... et qui, au final se retrouve elle pendant j'espère un bon moment.
Bonne soirée Martine.
Eh oui, il faut dire que parfois on a un peu de mal à distinguer ces demoiselles ! Quand je veux aller sur ton blog j'ai une page qui m'indique que le blog n'existe pas ??? Où est le problème ?
17emmaSamedi 18 Janvier 2014 à 17:06
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peut-on parler d'arrogance ou d'insouciance de la jeunesse ?