• Prénom classique aujourd'hui pour la cour de récré de Jill Bill

    Colette (*) est la sourcière de Bigorbourg (non pas la sorcière, la place est déjà prise par Madame Thècle) la sourcière, féminin de sourcier !

    Lors d'un été particulièrement chaud, Pharaïlde, une cousine de la nymphe Olive avait été appelée au secours pour "réhydrater" un Bigorbourg bien desséché.

    Seulement voilà, Pharaïlde a beaucoup de travail et ne peut se permettre de se déplacer à la moindre alerte sécheresse. Elle a donc, en accord avec Olive, décidé de former une apprentie.

    Les nymphes et ondines du coin ayant déjà leur plan de carrière bien défini, Pharaïlde a, sur les conseils d'Olive qui connaît bien ses concitoyens humains, recruté une jeune humaine.

    La très charmante Colette adore l'eau à un point qui parfois affole ses parents.

    Est-ce le fait d'être née sous le signe des Poissons, mais Colette ne se sent vraiment bien qu'au contact de l'eau.

    Déjà toute petite, il était difficile de la faire sortir de son bain, rien ne lui plaisait autant que de barboter et de tout éclabousser.

    Il arrivait même à ses parents de la retrouver, endormie, dans la baignoire serrant contre elle son doudou Dauphin.

    En grandissant elle découvrit avec bonheur la joie de sauter dans les flaques d'eau. En promenade, c'était la croix et la bannière pour l'empêcher de se précipiter dans les fontaines, de se ruer sous les arrosages automatiques des jardins ou pire de plonger dans les puits.

    Sa mère en était à se demander si le fait d'avoir fait la préparation à l'accouchement en piscine n'avait pas été de sa part une très grosse erreur, comme le fait d'avoir emmené la petite Colette aux séances des bébés nageurs. Mais bon ce qui était fait, était fait, inutile de revenir dessus

    Dès que cela avait été possible ses parents l'avait inscrite à un club de natation qu'elle fréquentait assidûment.

    En vieillissant, bien heureusement pour la santé mentale de ses père et mère, elle cessa de lorgner avec avidité les flaques d'eau et les fontaines.

    Elle se contentait d'attendre avec impatience les jours de pluie, où elle pouvait tout à loisir se promener nez au vent, visage radieux tourné vers les gouttes qui ruisselaient avec bonheur sur ses joues (les pauvres sont plus souvent chassées par les parapluies). Elle rentrait à la maison trempée comme une soupe mais débordante de vitalité.

    Ses voisins ayant repéré cette habitude lui demandaient d'ailleurs de bien vouloir promener leur chien ou aller faire quelques courses lorsque la pluie étendait son manteau sur Bigorbourg. Colette était très heureuse de rendre ces services qui étaient autant d'alibis pour assouvir son "vice".

    Bref, elle était donc la candidate idéale pour Pharaïlde et Olive.

    Toutes les deux profitaient donc de la nuit pour s'introduire dans les rêves de Colette. Elles lui apprirent ainsi à s'enraciner à la terre, à ouvrir son esprit pour sentir l'eau qui courait sous la terre. Lorsque Colette, sans même sans rendre compte, commença à cheminer le long des cours d'eau souterrains, les cousines surent que le moment était venu.

    Dans un nouveau rêve, elles montrèrent à Colette comment choisir une belle branche de noisetier pour la transformer en une baguette de sourcier opérationnelle, elles lui fournirent également le mode d'emploi.

    Un beau matin, Colette s'en fût donc en forêt et trouva la baguette de coudrier indispensable à sa nouvelle vocation.

    Au début, bien sûr elle fît quelques erreurs, la baguette, elle aussi débutante, avait tendance à l'entraîner vers les robinets, la rivière ou les bouteilles d'eau.

    Et puis, un jour, Colette et Coudrière (il faut bien lui donner un nom à cette baguette non ?) firent leur première découverte. En plein milieu du jardin parental, elles se mirent à tournoyer comme des folles en criant "de l'eau, il y a de l'eau ici". Les parents de Colette, habitués aux "facéties" aquatiques de leur fille, ne se posèrent guère de questions. Ils firent creuser un trou à l'endroit indiqué et une belle source se mit à jaillir.

    La réputation de Colette et de Coudrière se répandit et bientôt les puits se mirent à fleurir (si tant est qu'un puits puisse fleurir) dans Bigorbourg qui, depuis, ne manque plus d'eau pour arroser pelouses, potagers et jardins.

    (*) L'un des objets associés à Sainte Colette est un puits


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  • Prénom classique aujourd'hui pour la cour de récré de Jill Bill

    Colette (*) est la sourcière de Bigorbourg (non pas la sorcière, la place est déjà prise par Madame Thècle) la sourcière, féminin de sourcier !

    Lors d'un été particulièrement chaud, Pharaïlde, une cousine de la nymphe Olive avait été appelée au secours pour "réhydrater" un Bigorbourg bien desséché.

    Seulement voilà, Pharaïlde a beaucoup de travail et ne peut se permettre de se déplacer à la moindre alerte sécheresse. Elle a donc, en accord avec Olive, décidé de former une apprentie.

    Les nymphes et ondines du coin ayant déjà leur plan de carrière bien défini, Pharaïlde a, sur les conseils d'Olive qui connaît bien ses concitoyens humains, recruté une jeune humaine.

    La très charmante Colette adore l'eau à un point qui parfois affole ses parents.

    Est-ce le fait d'être née sous le signe des Poissons, mais Colette ne se sent vraiment bien qu'au contact de l'eau.

    Déjà toute petite, il était difficile de la faire sortir de son bain, rien ne lui plaisait autant que de barboter et de tout éclabousser.

    Il arrivait même à ses parents de la retrouver, endormie, dans la baignoire serrant contre elle son doudou Dauphin.

    En grandissant elle découvrit avec bonheur la joie de sauter dans les flaques d'eau. En promenade, c'était la croix et la bannière pour l'empêcher de se précipiter dans les fontaines, de se ruer sous les arrosages automatiques des jardins ou pire de plonger dans les puits.

    Sa mère en était à se demander si le fait d'avoir fait la préparation à l'accouchement en piscine n'avait pas été de sa part une très grosse erreur, comme le fait d'avoir emmené la petite Colette aux séances des bébés nageurs. Mais bon ce qui était fait, était fait, inutile de revenir dessus

    Dès que cela avait été possible ses parents l'avait inscrite à un club de natation qu'elle fréquentait assidûment.

    En vieillissant, bien heureusement pour la santé mentale de ses père et mère, elle cessa de lorgner avec avidité les flaques d'eau et les fontaines.

    Elle se contentait d'attendre avec impatience les jours de pluie, où elle pouvait tout à loisir se promener nez au vent, visage radieux tourné vers les gouttes qui ruisselaient avec bonheur sur ses joues (les pauvres sont plus souvent chassées par les parapluies). Elle rentrait à la maison trempée comme une soupe mais débordante de vitalité.

    Ses voisins ayant repéré cette habitude lui demandaient d'ailleurs de bien vouloir promener leur chien ou aller faire quelques courses lorsque la pluie étendait son manteau sur Bigorbourg. Colette était très heureuse de rendre ces services qui étaient autant d'alibis pour assouvir son "vice".

    Bref, elle était donc la candidate idéale pour Pharaïlde et Olive.

    Toutes les deux profitaient donc de la nuit pour s'introduire dans les rêves de Colette. Elles lui apprirent ainsi à s'enraciner à la terre, à ouvrir son esprit pour sentir l'eau qui courait sous la terre. Lorsque Colette, sans même sans rendre compte, commença à cheminer le long des cours d'eau souterrains, les cousines surent que le moment était venu.

    Dans un nouveau rêve, elles montrèrent à Colette comment choisir une belle branche de noisetier pour la transformer en une baguette de sourcier opérationnelle, elles lui fournirent également le mode d'emploi.

    Un beau matin, Colette s'en fût donc en forêt et trouva la baguette de coudrier indispensable à sa nouvelle vocation.

    Au début, bien sûr elle fît quelques erreurs, la baguette, elle aussi débutante, avait tendance à l'entraîner vers les robinets, la rivière ou les bouteilles d'eau.

    Et puis, un jour, Colette et Coudrière (il faut bien lui donner un nom à cette baguette non ?) firent leur première découverte. En plein milieu du jardin parental, elles se mirent à tournoyer comme des folles en criant "de l'eau, il y a de l'eau ici". Les parents de Colette, habitués aux "facéties" aquatiques de leur fille, ne se posèrent guère de questions. Ils firent creuser un trou à l'endroit indiqué et une belle source se mit à jaillir.

    La réputation de Colette et de Coudrière se répandit et bientôt les puits se mirent à fleurir (si tant est qu'un puits puisse fleurir) dans Bigorbourg qui, depuis, ne manque plus d'eau pour arroser pelouses, potagers et jardins.

    (*) L'un des objets associés à Sainte Colette est un puits


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  • Pour l'Arbre à Mots de FF pour la quinzaine, je vous présente Lady Amarote  

    Lorsque Sanguine, la lune rouge de Noctalie, est à son apogée, Lady Amarote sort de son profond sommeil.

    Elle revêt une robe pourpre à broderies d'or, se pare de ses bijoux qui rutilent de rubis, de grenat et d'escarboucle. Elle coiffe longuement sa somptueuse chevelure d'ébène et, d'un pas léger, parcourt les longs couloirs sombres de son château perché au sommet d'un pic rocheux qui, tel un corbeau, surveille les villages environnants.

    Elle monte dans la plus haute tour et là, dans la clarté rougeoyante de la lune, elle appelle les âmes errantes.

    De longues formes blanches s'irisant de lueurs cramoisies s'élèvent jusqu'à elle.

    La silhouette de Lady Amarote se découpe comme une blessure sur la chair noire de la nuit.

    Puis, tel un chef d'orchestre, elle lève les mains. Le vent se met à geindre accompagné des hululements des oiseaux nocturnes et du bruissement des feuilles.

    Les ombres blanches oscillent au gré des mouvements des bras graciles de Lady Amarote.

    A son commandement, elles s'élancent dans une danse qui les tord et les malmène.

    Modelées par le vent et les mains de Lady Amarote, chacune d'entre elles perd peu à peu son apparence de voile informe, des corps, des visages apparaissent. Bouches ouvertes sur des cris, yeux hagards reflétant l'incompréhension, les âmes se rapprochent de celle qui vient de les convoquer. Un chant s'élève de sa bouche vermeille, leur révélant leur nature, récitant leur vie, leur apprenant leur fin.

    Tournoyant dans la ronde folle qui les entraîne, les fantômes laissent échapper une longue mélopée mêlant espoir et désespoir.

    Leur reine seule sait quel sort leur est réservé, ils la supplient de leur révéler leur avenir : le repos, la lente décomposition de leur être, une renaissance peut-être ?

    Mais Lady Amarote, impavide et souveraine, continue de les faire danser au rythme de ses désirs. Tant que la lune rouge trône dans le velours de la nuit, le monde de la nuit et des morts est sien.

    Lorsque tout doucement, Sanguine commence à sombrer vers l'horizon, la folle danse ralentit. Les mouvements de Lady Amarote s'alanguissent, il va bientôt être l'heure pour elle de rejoindre sa couche.

    Alors, d'un geste elle réunit devant elle toutes les ombres dansantes et épuisées. Elle aspire leurs dernières forces vives et, lorsqu'elle tourne les talons pour plonger dans les ténèbres de sa demeure, derrière elle les fantômes s'effilochent en nuages rosés et retournent se fondre dans le grand tout.

    Dans les villages terrés au pied du château, les habitants tremblants encore des échos de la danse d'adieu des leurs, sortent et se dirigent vers les cimetières pour rendre un dernier hommage à ceux disparus depuis la dernière lune rouge et ramasser le léger morceau d'étoffe rouge qu'ils laissent derrière eux et qui accompagnera les vivants jusqu'à ce qu'à leur tour, ils aillent danser pour Lady Amarote.

    Quant à elle, rassasiée, elle s'endort à nouveau pour rêver les vies qui maintenant palpitent au creux de son esprit.

    fantome

     

    Merci à Claire et Pascal qui m'ont permis d'emprunter et de trafiquer une de leurs photos.


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  • Pour l'Arbre à Mots de FF pour la quinzaine, je vous présente Lady Amarote  

    Lorsque Sanguine, la lune rouge de Noctalie, est à son apogée, Lady Amarote sort de son profond sommeil.

    Elle revêt une robe pourpre à broderies d'or, se pare de ses bijoux qui rutilent de rubis, de grenat et d'escarboucle. Elle coiffe longuement sa somptueuse chevelure d'ébène et, d'un pas léger, parcourt les longs couloirs sombres de son château perché au sommet d'un pic rocheux qui, tel un corbeau, surveille les villages environnants.

    Elle monte dans la plus haute tour et là, dans la clarté rougeoyante de la lune, elle appelle les âmes errantes.

    De longues formes blanches s'irisant de lueurs cramoisies s'élèvent jusqu'à elle.

    La silhouette de Lady Amarote se découpe comme une blessure sur la chair noire de la nuit.

    Puis, tel un chef d'orchestre, elle lève les mains. Le vent se met à geindre accompagné des hululements des oiseaux nocturnes et du bruissement des feuilles.

    Les ombres blanches oscillent au gré des mouvements des bras graciles de Lady Amarote.

    A son commandement, elles s'élancent dans une danse qui les tord et les malmène.

    Modelées par le vent et les mains de Lady Amarote, chacune d'entre elles perd peu à peu son apparence de voile informe, des corps, des visages apparaissent. Bouches ouvertes sur des cris, yeux hagards reflétant l'incompréhension, les âmes se rapprochent de celle qui vient de les convoquer. Un chant s'élève de sa bouche vermeille, leur révélant leur nature, récitant leur vie, leur apprenant leur fin.

    Tournoyant dans la ronde folle qui les entraîne, les fantômes laissent échapper une longue mélopée mêlant espoir et désespoir.

    Leur reine seule sait quel sort leur est réservé, ils la supplient de leur révéler leur avenir : le repos, la lente décomposition de leur être, une renaissance peut-être ?

    Mais Lady Amarote, impavide et souveraine, continue de les faire danser au rythme de ses désirs. Tant que la lune rouge trône dans le velours de la nuit, le monde de la nuit et des morts est sien.

    Lorsque tout doucement, Sanguine commence à sombrer vers l'horizon, la folle danse ralentit. Les mouvements de Lady Amarote s'alanguissent, il va bientôt être l'heure pour elle de rejoindre sa couche.

    Alors, d'un geste elle réunit devant elle toutes les ombres dansantes et épuisées. Elle aspire leurs dernières forces vives et, lorsqu'elle tourne les talons pour plonger dans les ténèbres de sa demeure, derrière elle les fantômes s'effilochent en nuages rosés et retournent se fondre dans le grand tout.

    Dans les villages terrés au pied du château, les habitants tremblants encore des échos de la danse d'adieu des leurs, sortent et se dirigent vers les cimetières pour rendre un dernier hommage à ceux disparus depuis la dernière lune rouge et ramasser le léger morceau d'étoffe rouge qu'ils laissent derrière eux et qui accompagnera les vivants jusqu'à ce qu'à leur tour, ils aillent danser pour Lady Amarote.

    Quant à elle, rassasiée, elle s'endort à nouveau pour rêver les vies qui maintenant palpitent au creux de son esprit.

    fantome

     

    Merci à Claire et Pascal qui m'ont permis d'emprunter et de trafiquer une de leurs photos.


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  • J'ai un gros faible pour la voix (et les yeux) de Bernard Lavilliers. Je vous propose cette chanson extraite de son dernier CD "Causes perdues et musiques tropicales". Je vous rassure, certaines des autres chansons du CD sont plus engagées. Et il faut reconnaître que ces images sont superbes.

     

    Un air de fête qui arrive du lointain
    C’est la fin des tempêtes le voilier qui revient
    Nostalgique peut être, un signe de la main
    Regard qu’on interprète, un sourire en coin
    Ce rêve de maitresse marqué par le destin
    Une fusion sans faiblesse hors du commun
    Tu rêvais quand t’y penses aux lignes de ta main
    Ligne de cœur ligne de chance
    N’ont pas pris le même chemin
    X2
    Serres moi encore, serres moi plus fort, serres moi encore
    Si j’pouvais deviner où tu t’en vas

    Quand on s reverrax2

    Si j’ai la tête qui tourne ce matin
    Ce n’est pas la tempête ce n’est pas l’air marin
    Lendemain de fête disparu au matin
    La frêle silhouette et le sourire en coin
    Maintenant que je pense aux lignes de ta main
    Ligne de cœur ligne de chance n’avaient rien de commun

    X2
    Serres moi encore, serres moi plus fort, serres moi encore
    Si j’pouvais deviner où tu t’en vas

    Quand on s reverrax2

    D’autres tempêtes qui se dessinent au loin
    Une course de vitesse un signe du destin
    Frêle silhouette retrouvée un matin
    Sur un bateau de pêche un sourire en coin
    X2
    Serres moi encore, serres moi plus fort, serres moi encore
    Si j’pouvais deviner où tu t’en vas

    Quand on s reverrax2


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