• Une ancienne directive de Défi du Samedi que je n'avais pas encore publiée.

    Il fallait parler de "PAPIER" et d'inclure dans la participation 5 noms d'oiseaux (pas plus !) et 4 onomatopées (pas moins !)


    Au milieu de la mêlée, je me demande bien ce qui m'a pris.

    Bon à ma décharge, ce sont eux qui m'ont proposé de choisir le nouveau papier peint de ma chambre.

    Et j'ai choisi une petite merveille, d'énormes coquelicots (enfin je pense que ce sont plutôt des pavots psychédéliques) d'un beau rouge s'épanouissent au milieu d'une jungle de feuillage de plusieurs teintes de vert et d'ocre.

    Mes parents contemplent mon choix avec horreur (aïe, aïe, aïe), mais on ne reprend pas une parole donnée, ils ont donc acheté LE papier.

    Bon passons à ma chambre maintenant, le lit est installé dans un coin avec le plafond qui a cet endroit descend en pente, il y a bien sûr un grand placard et mes meubles qu'il faut stocker comme on peut pour accéder aux murs.

    Et voilà mes parents plutôt néophytes dans l'art de poser du papier peint, jusqu'à maintenant nous avions habité dans des logements de fonction où tout était fait avant notre arrivée, donc autant le dire ma chambre est leur coup d'essai.

    S'agitant comme des poules dans le poulailler, ils commencent par monter les tréteaux et la planche à encoller.

    "Ouille mes doigts"

    Puis il faut mélanger la colle.

    "Mais bon sang de quel genre de cuiller ils parlent ?"

    "Tu vois bien c'est marqué là, apprends à lire un mode d'emploi bon sang"

    Bon petite précision dans la famille le bricoleur est une bricoleuse, ma mère. Mon père sait changer une ampoule mais ça s'arrête à peu près là.

    Ils mélangent donc colle et eau, longuement.

    "Tu crois que ça va coller ce truc ?"

    "C'est normal les grumeaux ?"

    "Où est le pinceau ?"

    Mes parents commencent à mesurer le mur, reportent la mesure sur le papier, encollent, floc, tant bien que mal le-dit papier, le replie comme cela leur a été indiqué par le vendeur pour pouvoir barbouiller de colle la seconde partie.

    "Et zut il y a de la colle par terre"

    "Tant pis on verra tout à l'heure"

    "Comment ça s'attrape ce fichu machin ?"

    "Attends je grimpe sur l'escabeau, vas-y passe-moi le papier, vas-y déplie-le"

    "Je n'y arrive pas ça colle"

    "Remplace-moi sur l'escabeau je vais essayer"

    "Barbe, c'est tout mouillé, ah ça y est j'ai le bout, ça va tu tiens bien ?"

    "Oui mais dépêche"

    "Martine, c'est droit là-haut"

    Comme un moineau timide, je pointe mon nez dans la volière.

    "Oui ça à l'air"

    "Quoi ça à l'air, c'est droit ou pas ? Ne fais pas ta dinde !"

    "Oui, oui c'est droit" 13 ou 14 ans à l'époque mais j'apprends la diplomatie sur le tas.

    Le lai de papier peint est donc déplié et plaqué sur le mur.

    Merveille, il épouse bien le coin du mur.

    "La brosse pour lisser, où est la brosse pour lisser ?"

    "Flûte, il y a des bulles !"

    Et fiers comme des paons après avoir réussi à poser le premier lai en une demi-heure mes parents s'attaquent au second.

    Léger oubli de leur part, ils ont oublié les raccords, et mes pavots sont bizarrement dédoublés.

    Arrachage furieux du morceau.

    "Tu n'avais pas vu que c'était du papier avec raccord "

    "Eh ho, toi non plus je te signale !"

    Vérification sans colle pour le morceau suivant, ça semble aller.

    Et zou, deuxième morceau collé.

    Satisfaction intense de mes géniteurs, pas de doute, ce sont des pros.

    Aïe voilà la fenêtre et le radiateur qui se profilent à l'horizon.

    "Mince, il faut démonter le radiateur"

    "Attends je vais couper le courant"

    "Le tournevis, où est le tournevis"

    A l'époque je précise que la boite à outils familiale tenait dans une boîte à chaussures.

    "Crotte, il n'y a plus assez de colle"

    "Mais refais-en vite, sinon on va perdre ce morceau là"

    "Elle est trop liquide !"

    "Tant pis, faudra bien que ça le fasse"

    "Et voilà, tête de linotte, je te l'avais dit, trop liquide, ça ne tient pas"

    Gros mouvement d'humeur de ma mère qui a, comme on dit "la tête près du bonnet"

    La fenêtre s'ouvre avec bruit, clac.

    Bruit de papier froissé et lancement d'un monstrueux pavot par la fenêtre.

    "Mais ne t'énerves pas, ça n'avancera pas plus vite !"

    Depuis longtemps, Poussy notre chatte a opté pour un repli stratégique en haut d'une armoire ou sous un lit.

    Quant à moi, je préfère suivre l'exemple de ma minette et je me replie dans la chambre d'à côté avec un bon bouquin. Mieux vaut pour moi ne pas jouer la mouche du coche, mais plutôt la fille de l'air.

    Inutile de dire que la journée fut fertile en évènements (et en noms d'oiseaux) parce que bien sûr mes parents s'aperçurent que les murs d'une maison neuve sont rarement droits et ce qui est bien à un bout de la pièce ne l'est plus du tout de l'autre côté, qu'il arrive un moment où il faut négocier les coins, que des bulles se forment quand vous avez le dos tourné, que mettre du papier peint au plafond, eh oui, plein d'optimisme ils avaient décidé de "papieter" aussi mon plafond, ce n'est pas une sinécure vu que la colle, comme la confiture ça dégouline !

    Bref, la journée fut longue, très longue, le vendeur ayant vu qu'il avait affaire à des débutants avait prévu large en terme de rouleaux et il avait eu bien raison car il y eut des pertes au champ d'honneur.

    Autant dire que même ayant essayé de me faire la plus petite possible j'ai quand même eu le droit à quelques regards noirs !

    Mais une épreuve du feu pareille, ça vous cimente un couple et mes parents devinrent des pros du papier peint, la boite à outils familiale se garnit un peu plus et mon père se découvrit capable de planter un clou sans s'écraser les doigts.

    Quant à moi, j'étais très satisfaite de mon choix parce qu'avec mes meubles en pin et osier, ma chambre était tout bonnement parfaite, et mes parents une fois calmés reconnûrent que j'avais fait le bon choix !


    24 commentaires
  • Lajemy et son casse-tête nous font plancher cette semaine sur les apéritifs et les cocktails.

    N’ayant pas de photos adéquates, je m’en vais vous conter une petite histoire.

    Il y a un nombre certain d’années, j’intégrai la vie professionnelle et découvris par la même occasion les « pots ». A l’époque, les boissons alcoolisées n’étaient pas interdites au bureau, où si cela l’était, ça restait lettres mortes.

    Bref, j’ai ainsi découvert la vodka-orange (certes je n’étais pas en avance pour mon âge) et j’ai trouvé ce truc hyper bon et plutôt doux, logique, il s’agissait d’une préparation achetée toute faite.

    A quelques temps de là, acquérant mon indépendance, je piquai la voiture de mon pauvre père paniqué et allai traîner mes guêtres toute seule comme une grande fille dans les pays de la Loire.

    En chemin, je m’arrêtai faire un coucou à ma meilleure amie (du côté de Saumur). Avec ses parents, nous allâmes au restaurant et pour l’apéritif, voulant jouer les émancipées, je commandai une vodka-orange.

    Léger problème, cette vodka-orange là était du fait-main, de la vraie vodka à 40 ou 50° et du vrai jus d’orange. Bref, ce machin se buvant comme du petit lait, j’avalai dans la joie et la bonne humeur mon breuvage.

    Assez curieusement, je partis sur un petit nuage gonflé à l’hélium, la tête toute légère, les yeux brumeux, les genoux curieusement flageolants, un sourire niais aux lèvres.

    En face de moi, la mère de mon amie avait commandé quelque chose de probablement aussi musclé que moi et nous passâmes la quasi-totalité du repas, sous les regards consternés de mon amie et de son père, à nous regarder et à éclater de rire absolument sans motif.

    Nous commençâmes à reprendre nos esprits avec le dessert ! Bien heureusement j’étais invitée à passer la nuit chez eux, ce qui, il faut le reconnaître, valait beaucoup mieux et pour moi et pour la voiture paternelle !

    Croyez-vous que la leçon porta ses fruits ? Que nenni ! Quelques années plus tard, mon mari m’invita au restaurant pour fêter notre 1er anniversaire de mariage, et là je fis encore l’erreur fatale, je commandai une vodka-orange et passai tout le repas à rire comme une hyène hystérique. Je dois reconnaître qu’il resta parfaitement zen, il faut dire que nous étions les seuls dans la salle de restaurant (ceci expliquant peut-être cela) et là encore je redescendis sur terre avec le dessert.

    Bref, j’ai ce que l’on appelle le vin gai. Mais je précise que je  bois fort peu, à part du champagne pour les http://blog.crdp-versailles.fr/fjallotbuisson/public/.fourire10_m.jpgfêtes et un petit verre de vin blanc ou rosé au restaurant. Je connais mes limites et je ne vois pas l’intérêt de se rendre malade en buvant trop.

    Ceci dit, je me méfie maintenant de la vodka-orange et lorsqu’il faut prendre un apéro au restaurant je me contente sagement d’un cocktail sans alcool !


    26 commentaires
  • Et voilà le casse-tête de Lajemy.

    Je vous présente donc : Moi

    En fée, costume standard pour les petites filles de 3/4 ans (et admirez la grimace due au soleil dans l'oeil)

    fée

    En prince, ben oui, on m'a longtemps prise pour un garçon. Tout est dans la révérence s'pas ?

    prince

    En folle de la reine (ça n'a pas beaucoup évolué depuis, ça c'est même carrément aggravé) costume réalisé par ma mère pour une soirée costumée à l'occasion des 20 ans d'une amie. Je précise qu'en plus il y a des grelots ! Et ma Fleur qui n'était pas du tout impressionnée.

    folle

    Et bien sûr mes parents, vous n'avez pas besoin de vous demander de qui je tiens !

    grand-enfant1.jpg

    grand-enfant2.jpg

    68 commentaires
  • Mes parents se sont mariés en février 1956, une année particulièrement froide, il suffit pour s'en convaincre de regarder les vêtements légers portés par la noce et un des braseros qui étaient installés un peu partout dans Paris pour réchauffer les passants.

    mariage2

    mariage1

    24 commentaires
  • TSF

    Ecureuil bleu nous avait proposé un petit défi "Délires pour rire" pour terminer l'année. Voilà ma participation

    Ceci fait partie des histoires familiales que l'on transmet de bouche de druide à oreille de druide. Campons les personnages : mon père et mon oncle à l'époque deux garnements d'une dizaine d'années, leur mère Blanche, leur père Charles, leur oncle dit Oncle Bébé, je n'ai jamais su quel était son véritable prénom et leur grand-mère (mère de Charles et Bébé donc) Antoinette.

    Faits importants à noter : l'oncle Bébé petit gabarit, grand-mère Antoinette 1 mètre 50, 100 kilos.

    Le lieu : La cuisine familiale.

    Les faits : Après le repas familial, le poste TSF, un monstre comme on les faisait à l'époque (nous sommes à la fin des années 30) est allumé pour on ne sait quelle émission.

    Grand-mère Antoinette s'installe confortablement sur sa chaise, hélas, la chaise ayant déjà beaucoup donné de sa personne a une faiblesse et dans un craquement sinistre en perd ses jambes.

    L'oncle Bébé n'écoutant que son courage se précipite au secours de sa mère en grand péril de se retrouver les fesses par terre, malheureusement, ses 60 kilos ne font pas le poids face aux 100 de sa génitrice et le voilà qui entraîné par l'action combinée de la gravité et du mouvement descendant maternel, s'envole par-dessus tout le monde pour finir la tête encastrée dans la TSF.

    Bien sûr, mon père et mon oncle s'étouffent de rire, leur grand-mère assise par terre leur braille "Venez ici galopins que je vous donne la fessée".

    Inutile de dire que le temps de décoincer la tête de l'oncle Bébé et de remettre sur pied Grand-mère Antoinette, les deux loustics avaient procédé à un repli stratégique et s'étaient mis à l'abri en attendant que l'orage passe. http://photo.agriculture.gouv.fr/gallery2/main.php?g2_view=core.DownloadItem&g2_itemId=3499&g2_serialNumber=3

    Et je me retrouve avec cette délicieuse histoire (plus de peur que de mal je vous rassure) 70 ans plus tard.

    Ah, petit détail j'ai connu la fameuse TSF. A l'époque le recyclage existait déjà et la partie encore valide avait été reconvertie en armoire à pharmacie, armoire que je ne pouvais pas m'empêcher de regarder en souriant, 40 ans après les faits, car bien sûr son histoire était répétée tous les ans lors des vacances !


    18 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique